La Fédération associative pour la paix et le progrès avec Blaise Compaoré (FEDAP-BC) a procédé, le samedi 7 décembre dernier, à l’installation officielle des présidents et membres d’honneur, dans les 45 provinces du pays. Le fait marquant de cette rencontre a surtout été le souhait annoncé par Adama Zongo, président de la FEDAP-BC, de voir Blaise Compaoré présenter sa candidature, en 2015. Dans la forme, cette sortie de l’ancien maire de Nongr Massom s’inscrit dans l’ordre normal des choses, d’autant que la FEDAP-BC -anciennement fédération des amis de Blaise Compaoré- est une association dont la mission principale est de soutenir l’homme et son programme.
En effet, voyant les choses prendre une tournure autre que celle espérée –l’affaiblissement du méga parti et le retour en force de l’opposition jusque-là restée l’ombre d’elle-même, le camp présidentiel est depuis longtemps à pied d’œuvre afin de trouver une autre alternative pour sauter le verrou de l’article 37. Et cette sortie du président de la FEDAP-BC n’est pas pour rassurer ceux qui s’opposent à la modification de ce qui est devenu, par la force des choses, l’article le plus important de la Constitution burkinabè. Cette sortie est le premier pas d’une longue marche vers la légitimation de la candidature de Blaise Compaoré en 2015.
Elle intervient seulement deux jours après le décès d’une icône mondiale de la démocratie et de la bonne gouvernance. En effet, alors que le monde entier pleure la disparition de l’illustre combattant de l’apartheid qu’est Nelson Mandela, lui qui n’avait d’ailleurs fait qu’un seul mandat alors qu’il avait l’opportunité d’en faire d’autres, certains qui n’ont même pas eu le temps de faire le deuil s’adonnent à de telles pratiques. A moins que ce ne soit la peur de perdre du terrain ! Car, en effet, les derniers événements qu’a connus le pays des hommes intègres ne sont pas pour rassurer le pouvoir en place. Les marches de protestation, l’incivisme de plus en plus grandissant, le désaveu de la justice burkinabè, l’auto-justice… sont autant de signes qui ont montré la volonté d’une grande majorité des Burkinabè de voir enfin un changement au sommet de l’Etat. Malgré tout, c’est le mutisme du côté de Kossyam où le premier concerné continue d’entretenir le flou autour de son éventuelle candidature à la présidentielle de 2015. Pire, le camp présidentiel semble vouloir sortir l’artillerie lourde avec les récentes sorties et autres activités menées ça et là, pour parvenir à ses fins : la modification de l’article 37.
Pourtant, du côté de l’opposition réunie autour du chef de file, la constance –pour l’une des rares fois- dans les décisions et les actes semble être de mise. En témoigne, la réaffirmation de son opposition à la modification de l’article 37, dans le mémorandum remis au Président du Faso, lors de l’audience qu’il lui a accordée.
Le bras de fer engagé entre les deux camps se poursuit donc. Or, dans ce genre de situations, le plus sage serait de faire prévaloir l’intérêt du peuple. C’est-à-dire d’éviter à tout prix d’entrainer le pays dans des violences inutiles, comme cela a failli être le cas, il y a déjà quelques mois. Des violences qui, comme on l’a vu dans certains pays voisins, on conduit à des crises sans précedents. En effet, le spectre de la violence et du chaos semble planer, depuis quelques années, sur le pays des hommes intègres.
Aussi, pour avoir joué un rôle prépondérant dans la résolution de plusieurs crises, le médiateur, Blaise Compaoré, en véritable homme de paix, devrait savoir prendre la bonne décision. Une décision qui devrait être d’annoncer son retrait de la course à la présidentielle 2015. Chose à laquelle on devrait s’attendre, d’autant plus que lui-même a annoncé, dans son hommage rendu à Nelson Mandela, que l’illustre disparu a été pour lui une école .