Dans le cadre de la sensibilisation pour une bonne santé physique et mentale des personnes âgées au Burkina, l’Association Burkinabè de Gériatrie et de Gérontologie, section du Burkina Faso (ABGG-BF) a organisée une conférence publique sur la sexualité le samedi 7 décembre 2013. Placée sous le thème « vie sexuelle des personnes âgées au Burkina Faso », cette conférence a regroupé plus d’une soixantaine de personnes dites du troisième âgé de la ville de Ouagadougou.
Ils sont sortis nombreux dans la matinée du samedi 7 décembre 2013 pour prendre part à cette conférence publique sur la vie sexuelle. Certains, âgés de plus 50 ans, d’autres avaient plus de 70 ans et eux, se sont nos papas, nos mamans et même nos grands-parents. Ces personnes du troisième âge sont venues répondre à l’appel de l’ABGG-BF pour discuter sur le thème « vie sexuelle des personnes âgées au Burkina ».
Après 60 ans, il est attendu de la personne âgée qu’elle renonce au sexe et qu’elle se consacre à la prière, qu’elle participe avec dignité aux cérémonies de baptême, de funérailles,… C’est pourquoi et selon les patrons de cette association, il faut parler publiquement de ce sujet afin de susciter plus de tolérance et moins de drames personnels, familiaux et sociaux.
L’ABGG-BF, voyant l’ampleur de la situation, a donc mis en place une équipe pour mener une enquête dans la ville de Ouagadougou. Elle a effectué un sondage et recueilli les avis concernant la sexualité du troisième âge.
L’objectif de cette enquête était d’étudier la vie sexuelle de ces personnes âgées dans la ville de Ouagadougou. Plus de 120 personnes ont été interrogées et il est ressorti que plus de 60% des femmes du troisième âge disent ne pas avoir des envies sexuelles, 85% des hommes eux, s’occupent plutôt des jeux de loterie, de la pétante et de suivre la télévision que de s’adonner à la sexualité. Les personnes âgées ne s’intéressent plus à la question de la sexualité.
Qui serait alors concerné par la sexualité ?
« Même à plus de 80 ans, on peut et on doit continuer sa vie sexuelle », a indiqué le conférencier Jean Gabriel OUANGO, président de l’ABGG-BF. Pour lui, la question du sexe ne doit pas tenir compte d’un certain âge et « tout le monde reste concerné par cette sexualité quelle que soit son âge » a-t-il ajouté.
« Au Burkina, on constate que c’est la question du genre, la question des enfants, des jeunes qui sont pris en compte. Donc il est de notre devoir de montrer aux autorités que les vieux ont aussi besoin d’aides, de sensibilisations. Et la question de la sexualité, loin de concerner seulement les jeunes, doit être aussi prise en compte chez les personnes âgées car cette sexualité leur permettra de mieux préparer leur troisième âge et reste un besoin naturel et nécessaire pour leur santé », a laissé entendre le Pr Ali OUEDRAOGO, membre de cette association.