Nelson Mandela n’est plus. Notre tristesse est vive, sincère, profonde. Le géant baobab est tombé. Chacun de nos contemporains, de quelque contrée du monde qu’il soit, mesurera par l’espace qu’il laisse, l’importance de la place qu’il occupait dans nos cœurs et dans notre esprit. Mandela fut un homme et un politique très fort, vraiment humain, éminemment visionnaire, un leader exceptionnel: il était magnanime.
Avec Mandela, c’est toute l’humanité qui fait un pas en avant, et qui prend conscience qu’elle le fait, pour plus de paix et de justice, de bonheur et de liberté, d’humanisme et de convivialité. Il aura été l’un des rares humains à avoir rassemblé tant d’hommes opposés les uns aux autres, à avoir réconcilié tant de réalités contradictoires, à avoir assumé tant de devoirs divergents, mais aussi à avoir remporté tant de victoires impossibles. Ainsi, il nous enseigne, de la plus belle des manières, qu’il n’y a pas de monstres invincibles sur le chemin de celui qui a une vision positive de l’avenir.
En tant qu’Africain et homme politique, je confesse que la vie de Mandela aura été pour moi, d’un bout à l’autre, une école de leadership, de grandeur, de magnanimité, de dévouement. Il nous apprend à tous qu’en matière de gouvernance des hommes, il vaut mieux être un rassembleur patient qu’un justicier lucide.
Au nom du peuple burkinabé et à mon nom personnel, j’adresse à tous les Sud-africains, au Président Zuma et à la famille éplorée de Mandela, l’expression de mes très sincères condoléances. Que la terre africaine qu’il a honorée lui soit légère !
Et puisqu’il entre, de cette manière, dans la mémoire de l’humanité, qu’il y reste pour toujours.
Blaise COMPAORE
Président du Burkina Faso
(Paris, le 06 Décembre 2013)