Ouagadougou – Les journaux parus le 24 octobre 2012 au Burkina ont consacré l’essentiel de leurs commentaires à la tentative d’empoisonnement du président béninois Yayi Boni, l’invalidation de la liste du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP-pouvoir) à Gourcy, le forum national des personnes âgées et le départ des pèlerins à la Mecque.
Sous le titre : « Tentative d’empoisonnement de Yayi Boni : Complot politique ou crime crapuleux », le quotidien privé « Le Pays » a qualifié cette affaire de rocambolesque, et que le président a eu la vie sauve parce que sa propre nièce, au cœur de l’intrigue, a divulgué l’affaire en se confiant à sa sœur.
Soutenant que le commanditaire de l’opération serait un Béninois résidant en Belgique, le journal explique son acte par le fait que ce dernier très proche du président Yayi Boni est tombé en disgrâce et que plusieurs de ces marchés lui auraient été retirés.
Citant le cas d’un autre proche, à savoir l’ex porte parole de la présidence, tombé en disgrâce et dont le procès pour diffamation et offense au chef de l’Etat est attendu pour le 25 octobre 2012, le journal se demande alors si on est en présence d’un vrai ou d’un faux complot.
« Quelles leçons tirer de cette autre saga judiciaire ? », s’interroge « Le Pays » qui croit que de toute vraisemblance, les anciens amis semblent à présent encombrants pour le chef de l’Etat béninois.
Condamnant avec vigueur la tentative d’empoisonnement du président béninois, le journal fait remarquer que les institutions africaines seraient donc plus fragiles qu’on ne l’imagine, car ayant perdu de leur crédibilité.
« Ceux qui les dirigent ont pris l’habitude de les abandonner aux mains de leur entourage à tel point que certaines fonctions s’en trouvent banalisées », écrit le journal, prévenant que la démocratie républicaine s’accommode difficilement des régimes qui ignorent la séparation des pouvoirs.
Révélant qu’en Afrique subsaharienne, la cupidité et le mysticisme, ajoutés à la légèreté dans les comportements, semblent avoir de beaux jours devant eux, le journal explique que c’est cette situation qui conduit à ces odeurs de complots et autres crimes crapuleux.
Toutefois, écrit le journal, l’espoir est permis, en raison du travail chaque jour abattu par la société civile et les médias.
Abondant dans le même sens que son confrère, le quotidien privé « L’Observateur Paalga » indique qu’il ne faut pas prendre à la légère les propos de l’avocat des prévenus lorsqu’il dit que s’il y a complot, ce n’est pas là où on croit.
« Alors tentative de complot contre le premier magistrat du pays, ou machination du pouvoir pour se débarrasser de personnes gênantes ? », s’interroge le journal qui se demande encore si derrière cette histoire de comprimés substitués se cachaient de sordides pratiques vaudou que l’on tente de présenter sous un jour plaidable en justice.
En attendant d’être mieux situés, écrit « L’Observateur Paalga », « c’est qu’on nage en plein scénario Kafkaïen dans une démocratie pourtant citée en exemple dans le continent noir.
Sous le titre : « Gourcy : Le CDP paie cash ses divisions », le quotidien « Le Pays » se réjouit qu’enfin les deux listes du CDP ont été invalidées par la Commission électorale nationale indépendante (CENI) qui a pris ses responsabilités.
Qualifiée de cirque politique, le journal écrit qu’on assistait impuissant depuis le 23 septembre dernier à la guéguerre entre les responsables du parti au pouvoir dans cette localité réputée être un de ses fiefs électoraux.
Rappelant que la CENI était surveillée de près par l’ensemble la classe politique, le journal trouve que l’institution a prouvé aux yeux de l’opinion qu’elle est et doit rester une institution indépendante qui, bien au-dessus de la mêlée, n’applique que les textes.
Le journal qui salue cette décision de la CENI, qui aura réussi à mettre au pas tout le monde au sein du CDP, craint que la localité de Gourcy n’échappe au parti majoritaire aux élections couplées du 2 décembre 2012.
Soulignant que cette mise à l’écart du CDP va profiter aux partis d’opposition qui se frotte déjà les mains, « Le Pays » invite le CDP à revoir sa copie, faute de quoi, il finira par démobiliser tous ses militants avec de tels conflits de leadership.
Dans la perspective des élections couplées du 2 décembre prochain, le quotidien d’Etat « Sidwaya » dans sa rubrique « On murmure » écrit que le Conseil supérieur de la communication (CSC) va « armer » les professionnels des médias afin de les permettre d’affronter dignement la couverture médiatique de ce grand rendez-vous électoral.
Le journal révèle que cette formation se tient le 24 octobre 2012 à Ouagadougou et concerne des journalistes de différents organes de presse. Elle est placée sous le thème « La collecte et le traitement de l’information en période électorale ».
Sous le titre : « Les pèlerins sont partis, mais ce n’est pas fini », le quotidien privé « L’Express du Faso » regrette qu’il a fallu que les pèlerins déambulent les rues de Ouagadougou, au Premier ministère et au ministère de l’Administration territoriale afin qu’on les rassure qu’ils iront à la Mecque.
Fustigeant l’organisation du Hadj sur toute la ligne, le journal bobolais dit ne pas comprendre que ce sont les mêmes insuffisances que l’on constate chaque année.
« En attendant, il faut faire remarquer franchement que les organisations mises en place depuis maintenant plusieurs années pour convoyer les pèlerins sur les lieux saints ont toutes montrées leurs défaillances », déplore le journal.
Selon le journal, le « deal » du Hadj semble si gros et si important que même la foi religieuse et la crainte de Dieu n’y peuvent rien. « Le gain financier l’ véritablement emporté sur la foi, le bon sens et le don de soi », regrette « L’Express ».
Pour ce faire, le journal qui invite le gouvernement à prendre ses responsabilités, lui propose d’ouvrir l’organisation du Hadj aux expatriés. Car, « il faut réussir à mettre fin à ce désordre qui n’honore ni les organisations musulmanes, ni notre pays, encore moins ceux qui prétendent qu’ils se sacrifient au nom d’Allah ».