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Le Quotidien N° 937 du 7/12/2013

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Lutte pour l’émancipation de la femme : Le rôle déterminant de l’Histoire
Publié le samedi 7 decembre 2013   |  Le Quotidien


Gouvernance
© aOuaga.com par Atapointe
Gouvernance et genre: Clôture de l’atelier des femmes élues de l`UEMOA
Mercredi 04 septembre 2013. Abidjan. Plateau. Hôtel du district. Cérémonie de clôture des travaux sur le thème de la gouvernance et du genre initiés par le conseil des collectivités territoriales de l`Union Monétaire Ouest Africaine. Atelier qui a réuni plusieurs participantes venues du Bénin, du Burkina Faso, du Niger, du Mali, du Togo, du Sénégal etc.


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Les mouvements engagés dans l’émancipation de la femme au Burkina ne s’inspirent pas assez de l’histoire dans le cadre de leur lutte. En tout cas, c’est la conclusion à laquelle est parvenu l’historien-chercheur, Dr Doti Bruno Sanou, à l’issue de sa communication, à l’occasion d’une conférence publique organisée par la direction générale des Archives nationales, le jeudi 28 novembre 2013, dans la salle de conférences de ladite institution.
«La femme dans la Haute-Volta coloniale. Les coutumes à l’épreuve de la politique et l’apostolat 1900-1960’’. C’est sous ce thème qu’a eu lieu la conférence publique organisée par la direction générale des Archives nationales. Le thème pose le problème du choc entre deux cultures différentes : celles burkinabè et européenne. De la communication de l’historien-chercheur, Dr Doti Bruno Sanou, il ressort que le projet d’émancipation de la femme, durant la période coloniale en Haute-Volta, visait à lui assurer la liberté de consentement, la sécurité dans l’union conjugale et la dignité. Très tôt, l’administration coloniale et les missionnaires, qui sont les principaux acteurs du projet, ont adopté des points de vue divergents à propos des coutumes, selon conférencier. D’un côté, le colonisateur, par peur de soulèvements, s’évertuait à respecter les coutumes tant que celles-ci n’étaient pas opposées au projet colonial. De l’autre côté, le missionnaire recherchait un changement radical des pratiques incompatibles avec l’Evangile. Des personnes comme Monseigneur Thévénoud avaient même fait de la lutte pour l’émancipation de la femme un problème personnel. Ce dernier, comme l’a fait remarquer Dr Doti Bruno, n’hésitait pas à taper à la porte des politiques au niveau de la Métropole. Il interpellait ainsi sur les agissements des administrateurs coloniaux contre son projet d’évangélisation. Malgré tout, le constat en 1960 est que le projet d’émancipation a eu une ‘’portée assez limitée’’, selon le conférencier. ‘’En réalité, ce sont les villes qui sont touchées. Les autres villages se sentent peu concernés’’, a-t-il indiqué. Par ailleurs, il a relevé que, de 1932 aux indépendances, bon nombre de jeunes foyers s’étaient fondés sur le consentement libre, ‘’surtout que beaucoup se retrouvaient étrangers dans le monde moderne’’. C’est pourquoi, le cadre défini par le projet est devenu un terrain d’affrontement entre les civilisations chrétienne, musulmane et traditionnelle, poussant les populations et les tenants de la coutume à se replier sur leurs coutumes, a-t-il poursuivi. Pour Dr Doti Bruno Sanou, il aurait fallu impliquer, dès le début, la population et les tenants de la coutume par voie de concertation. De son analyse, beaucoup de mouvements engagés dans l’émancipation de la femme risquent de faire la même erreur. Ces mouvements, pense-t-il, risquent d’échouer, tout comme l’administrateur et le missionnaire, parce que n’ayant pas intégré les dimensions ‘’patriotiques, solidaires, psychologiques et naturelles’’ des coutumes dans leur projet. En tout cas, le conférencier est clair : il faut une étude approfondie sur les coutumes avant tout projet sur l’émancipation de la femme. En rappel, cette conférence publique, dont la modération était assurée par le maître-assistant Dénise Badini, s’inscrit dans le cadre des conférences organisées annuellement par la direction générale des Archives nationales au profit du public burkinabè. Ces conférences sont une occasion de valoriser les archives nationales car les historiens se servent des documents d’archives pour écrire l’histoire .

Par Alphonse Chiba GUEBRE

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