La nouvelle est tombée, dans la nuit du jeudi 5 décembre 2013, comme un coup de massue. Le père de la nation arc-en-ciel, le prix Nobel de paix et figure emblématique de la lutte antiapartheid, Nelson Mandela, s’en est allé. Il n’a malheureusement pas pu remporter l’ultime combat qu’il menait depuis déjà plusieurs mois contre son infection pulmonaire. Madiba a tiré sa révérence à l’âge 95 ans, laissant ainsi l’Afrique du Sud, l’Afrique et le monde entier en deuil.
La mort de ce fervent démocrate et activiste des droits humains a d’ailleurs fait couler d’innombrables messages et autres hommages dans les quatre coins de la planète. Une reconnaissance méritée, surtout quand on fait un retour sur le parcours exceptionnel de l’enfant de Mvezo. Depuis son entrée à l’African National Congress (ANC), en passant par le métier d’avocat, ses 27 ans passés en prison, puis son investiture à la tête de l’Afrique du Sud, Nelson Mandela se sera comporté en exemple, suscitant ainsi l’admiration de tous, même de ses ennemis. Au crépuscule de sa vie, l’icône mondiale a mené une longue et difficile lutte contre la maladie qui est finalement venue à bout de lui. Une disparition qui a été doublement accueillie dans son pays, où les populations étaient partagées entre tristesse -de l’avoir perdu- et joie –de le voir enfin libéré de la souffrance que lui causait ce mal têtu-. Quoi donc de plus normal que la disparition de Madiba ait suscité des messages et autres hommages des sportifs, des politiques, des religieux, des activistes des droits de l’homme… Tous se sont bousculés pour lui rendre un dernier hommage.
D’ailleurs, le président sud-africain, Jacob Zuma, a annoncé que son prédécesseur aura droit à des funérailles “d’Etat“ et que les drapeaux sud-africains seront mis en berne dès hier et ce, jusqu’aux obsèques prévues le 15 décembre prochain. Une décision qui s’inscrit dans l’ordre normal des choses, quand on jette un œil sur ce que l’homme a réalisé durant sa vie.
Une fin qui inspire à n’en point douter nombre de dirigeants, surtout sur le continent africain. Toutefois, si nos dirigeants sont friands des honneurs, force est cependant de constater que pour rien au monde, même pas pour tous les honneurs du monde, nos chers présidents ne seront pas prêts à abandonner leurs pouvoirs. A y regarder de près, le plus grand regret de l’homme serait sans aucun doute de n’avoir pu trouver d’héritiers sur un continent pour le devenir et l’essor duquel il aura consacré une grande partie de sa vie. Il n’aura d’ailleurs fait qu’un seul mandat, alors qu’avec sa popularité, il aura pu faire autant de mandats qu’il aurait voulu.
Madiba parti, on se demande bien ce que deviendront ces dinosaures et autres despotes –qui se sont aussi (peut-être part pur suivisme) laissé aller aux hommages- qui dirigent d’une main de fer nos Etats, d’autant plus que malgré la présence de celui là même qu’ils voient comme un modèle -même pour eux- n’est pas parvenu à les faire changer. C’est donc peu dire que d’affirmer que c’est un assez lourd héritage que Nelson Mandela laisse, ainsi aux “descendants“ d’un continent où les coups d’Etat, la famine, la corruption, les détournements de deniers publics et autres maux sont devenus le quotidien.
C’est donc une leçon, un modèle, malgré tout, pour ceux-là qui d’aventure voudrait franchir le pas mais, aussi pour les jeunes générations .