Le sésame est un des produits du cru dont la production intéresse plusieurs agriculteurs au Faso. Malheureusement, la vente pose souvent problème. Aussi, à peine que les récoltes ont commencé, des rumeurs courent sur les prix. Pour plus de clarté sur les prix, nous avons rencontré des acteurs de la filière sésame.
Autrefois produit en spéculation biologique, le sésame est aujourd’hui une culture de rente qui est une source d’entrée de devises. Un groupement des exportateurs du sésame et autres oléagineux du Burkina (GESB) a même vu le jour pour organiser la filière. El hadj Souleymane Guira, PDG de la SUCOTROP est le président de ce groupement. Le prix du sésame dans les coulisses serait à 1000 FCFA la boite de tomate. Au GESB, ce prix n’est pas officiel car une assemblée générale tenue le vendredi 15 novembre 2013, fixe le prix du sésame à 600 FCFA la boîte de tomate. La tine en fonction de cette proposition coûte 6000 FCFA et le sac de 6 tines à 36 000 FCFA. « Nous fixons ce prix de façon raisonnable, afin d’assurer un ordre sur le marché. A la réunion du 15 novembre 2013, nous avons pris la décision de cantonner les acheteurs venus d’ailleurs à Ouagadougou et à Bobo-Dioulasso. Notre souci est de permettre aux producteurs d’avoir un prix unique afin de limiter les désagréments que peuvent causer les acheteurs internationaux qui ne suivent aucune règle », assure-t-on du côté du GESB. Pour joindre l’acte à la parole, le système d’agrément est adopté par le groupement. Tous ceux qui possèdent l’agrément, ont droit à 20 cartes de collecteurs. Ce document qui est disponible chez le président du GESB, coûte 100 000 FCFA pour tous les acteurs. Un aspect important que les producteurs ne doivent pas occulter, est la qualité du sésame. C’est pourquoi, le GESB lors de sa rencontre du 15 novembre 2013, a interpellé tous les acteurs à mettre l’accent sur le traitement du produit. Un prix commun et une production de bonne qualité, favorise une concurrence loyale dans la vie de la filière. « Au GESB, l’intérêt du producteur préoccupe tous les membres. C’est pourquoi, nous travaillons de sorte qu’il n y ait pas un désordre dans le secteur », a reconnu El hadj Souleymane Guira. La position du GESB est approuvée par certains producteurs. C’est le cas par exemple de Siaka Barro. « Nous sommes pour l’option du GESB qui ne souhaite pas avoir du désordre dans la filière. Je connais des producteurs qui ont livré leurs produits en 2011 à des acheteurs venus d’un pays étranger (ndlr : nous avons préféré taire volontiers le nom du pays). Jusqu’à l’heure où je vous parle, ils attendent toujours l’argent de la vente. C’est pourquoi, nous félicitons GESB pour son engagement. Par ailleurs, en tant que producteur, même si on fixe le prix de la boîte de tomate à plus de 1000 FCFA, je vais applaudir… ». La culture du sésame faut-il le rappeler, n’est pas aussi simple que ça, surtout sa récolte. Alors, une organisation conséquente de la filière permettra de minimiser un temps soit peu le sacrifice des producteurs.