Le secrétariat technique du comité de pilotage du budget-programme de l’Etat organise une session de formation sur l’approche au profit du personnel de l’Autorité supérieure de contrôle d’Etat du 2 au 4 décembre 2013 à Ouagadougou.
Appelée à examiner le fonctionnement de l’ensemble de l’administration et des finances publiques, l’Autorité supérieure de contrôle d’état (ASCE) instruit les contrôleurs sur l’approche budget-programme, l’outil de gestion des finances publiques de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA). En effet, en juin 2009, le conseil des ministres de l’UEMOA a adopté une série de directives qui instituent le budget-programme comme outil de gestion des finances publiques et a invité les pays membres à l’internaliser au sein de leurs législations nationales pour servir de cadre juridique et réglementaire d’ici à l’horizon 2017. C’est fort de cette réforme des finances publiques que les acteurs de l’administration publique et des institutions sont formés en vue du respect de l’échéance communautaire de janvier 2017. Selon le contrôleur général de l’ASCE, Henri Bruno Bessin, cette formation est la bienvenue. Car, de son avis, elle va permettre à l’administration de l’autorité de contrôle de bien fonctionner, de pouvoir regarder comment fonctionnent les autres administrations publiques et d’en rendre compte. « J’apprécie doublement cette formation. D’abord, étant une administration qui fonctionne avec les moyens de l’Etat, elle va nous permettre d’atteindre les résultats escomptés. Ensuite, parce que nous sommes chargés du contrôle de l’Etat, nous nous devons d’avoir les outils les plus appropriés pour pouvoir mieux évaluer les résultats au niveau des autres structures de l’administration et institutions (...) », a-t-il précisé.
Durant trois jours, les contrôleurs de l’ASCE vont se familiariser avec les outils du budget-programme. La coordonnatrice du Secrétariat technique du Comité de pilotage du budget-programme de l’Etat (ST/CPBPE), Aminata Billa/Bambara, explique que la formation va se dérouler sous forme d’échanges. « Il ne s’agit pas d’une formation unidirectionnelle du secrétariat technique vers l’ASCE, nous attendons de renforcer nos capacités afin de définir définitivement une démarche du budget-programme au niveau du Burkina Faso », a-t-elle souligné. Mme Billa a précisé que 4 modules vont être présentés. Ainsi, les acteurs de l’ASCE vont se familiariser avec les notions de base de la Gestion axée sur les résultats (GAR) et le nouveau cadre harmonisé des finances publiques et ses principales innovations dans l’espace UEMOA. Par ailleurs, elle a indiqué que les participants vont apprendre les différents concepts et démarche du budget-programme et le cadre de performance du programme « contrôle d’Etat ». Pour elle, l’ASCE étant l’instance faîtière de l’ordre administratif au niveau du Burkina Faso, ce contenu va permettre d’assainir les finances publiques, par conséquent consolider la gouvernance.
Une nouvelle approche du budget
En outre, la coordonnatrice du Secrétariat technique du Comité de pilotage du budget-programme de l’Etat, Amina Billa/Bambara, a précisé que la formation des acteurs sur la réforme des finances publiques provient des instructions que le comité a reçues de la hiérarchie de renforcer les capacités de tous les acteurs en vue d’une appropriation de l’ensemble des concepts et des innovations qui seront introduits par le budget-programme. Le budget-programme se définit comme une nouvelle approche qui tranche avec celle relative au budget-objet ou au budget de moyen. Il est conçu de sorte que devant chaque inscription budgétaire ainsi que chaque demande budgétaire, les acteurs dont essentiellement les ministères et institutions doivent afficher un résultat à atteindre. Pour la coordonnatrice, il ne s’agit pas d’allouer des crédits parce qu’il y a des activités à mener simplement mais parce qu’il y a des résultats de développement pour la population qui sont visés. Et selon elle, « Les résultats à atteindre vont désormais constituer des critères d’allocation des crédits et vont faire office de contrôle de l’ASCE et d’autres acteurs que ce soit interne ou que ce soit le contrôle extérieur ». Par conséquent, elle a exhorté les contrôleurs à participer afin qu’au sortir de la formation, leur institution (ASCE) continue d’apporter de « la valeur ajoutée » au fonctionnement des institutions de l’Etat en vue d’asseoir la bonne gouvernance dans « le pays des Hommes intègres ».