Suite au drame survenu sur le site minier de Bagassi, dans la province des Balé, une mission gouvernementale, conduite par le secrétaire général du ministère de l’Administration territoriale et de la Sécurité, Sadou Sidibé, est allée, le lundi 2 décembre 2013, apporter le soutien des hautes autorités aux familles des victimes.
Quatorze morts et quatorze blessés dont un dans un état traumatique, tel est le bilan de l’éboulement d’un site minier survenu dans la nuit du samedi 30 novembre au dimanche 1er décembre 2013, aux environs de 1 heure du matin, dans le département de Bagassi, province des Balé. Selon le préfet dudit département, Tingandé Néhémie Zoundi, ce drame est consécutif à une explosion de dynamite dans un trou d’une profondeur de 70 à 80 mètres, provoquant quelque temps après, la chute d’une roche située à deux mètres du fond. A l’entendre, toutes les victimes étaient dans le trou, d’où le nombre élevé de pertes en vie humaine. Mobilisés, les orpailleurs ont pu extraire les blessés et les corps qui ont été inhumés sur place.
C’est pour témoigner son soutien aux familles éplorées qu’une équipe gouvernementale, conduite par le Secrétaire général (SG) du Ministère de l’Administration territoriale et de la Sécurité (MATS), Sadou Sidibé, a effectué le déplacement, le lundi 2 décembre 2013 à Bagassi. « Nous avons été mandatés par le gouvernement pour vous traduire sa tristesse et sa douleur suite à l’événement malheureux dont vous avez été victimes. Nous souhaitons que la terre du Burkina Faso leur soit légère », a-t-il laissé entendre.
Selon lui, l’exploitation anarchique des sites miniers constitue, non seulement un danger pour les populations, mais aussi pour l’environnement. Pour ce faire, le SG du MATS a indiqué que l’exercice de ce métier sera, dans les mois à venir, balisé par des textes législatifs. Des décrets d’application seront pris pour assurer l’implication de tous les acteurs de l’administration déconcentrée, les services techniques ainsi que les collectivités territoriales. De même, des cadres de concertation sont également prévus, a précisé M. Sidibé, qui pense que chacun a un rôle à jouer pour éviter ce genre de drame.
La mine de Bagassi exploitée illégalement depuis 17 ans
Cette situation dramatique relance la question de l’octroi des permis d’exploitation. En effet, la mine de Bagassi est exploitée illégalement depuis plus de 17 ans par la population. La société « Roxgold », qui a un permis de recherche depuis 2010 se devait de prendre les mesures pour interdire la production de la mine avant l’acquisition officielle du permis exploitation. Mais, le responsable social et environnemental de « Roxgold », Jean Didier Nacoulma, évoque des raisons de cohabitation qui ont toujours existé entre sa société et la population et qui rendent le déguerpissement de cette dernière, difficile.
Mais, il a rassuré que des dispositions seront prises pour un éventuel déplacement des orpailleurs en temps opportun. Pour le vice-président du syndicat des orpailleurs, Moustapha Souli, ce cas malheureux est le premier du genre dans ce site. Il a reconnu tout de même : « Nous avons souvent des cas isolés, mais pour ce cas précis, nous sommes dépassés par les événements ». Et d’ajouter : « Personne ne souhaite vivre ce genre de situation dans son lieu de travail ». La haut-commissaire de la province des Balé, Habibata Bamouni/Traoré a, quant à elle, salué l’organisation des orpailleurs qui a permis d’évacuer à temps, les survivants des décombres et de procéder à l’inhumation des défunts. Elle a ensuite souhaité que de pareils cas ne surviennent plus sur un site. Le gouvernement, a travers le SG du MATS, a remis une enveloppe à la communauté afin de soutenir l’organisation des funérailles des défunts.
De Bagassi, la délégation s’est rendue au centre hospitalier de Boromo pour s’imprégner de l’état de santé des blessés. Là, elle a apporté une aide financière aux deux victimes hospitalisées pour les soutenir dans leur épreuve.