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L’Observateur Paalga N° 8513 du 4/12/2013

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Demande d’extradition de Patrice Talon : Que va faire la justice française après la fuite du juge Houssou ?
Publié le mercredi 4 decembre 2013   |  L’Observateur Paalga


Patrice
© Autre presse par DR
Patrice Talon Fortune, homme d`affaires béninois


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Ainsi donc le juge d’instruction béninois Angelo Houssou, dans l’affaire de tentative d’empoisonnement et d’assassinat du président Yayi Boni, a réussi à semer les fins limiers et autres "securocrates" de la sûreté de son pays pour atterrir aux Etats-Unis d’Amérique après une fuite digne d’une séquence que Ian Fleming pourrait intégrer dans son prochain 007 !

Tout commence donc par une histoire d’empoisonnement.

En effet, Patrice Talon, crésus béninois et surtout ami alors du président de la République, est accusé par ce dernier d’avoir voulu attenter à sa vie par empoisonnement en complicité avec sa nièce et son médecin personnel. Un mandat d’arrêt sera décerné contre le présumé cerveau du trio empoisonneur par les autorités béninoises. S’ensuivront la fuite du magnat financier à Paris et une demande d’extradition du Bénin contre lui.

Entre-temps, le 17 mai 2013, le juge instructeur Angelo Houssou prononce un non-lieu dans ladite affaire.

Le 1er juillet, la Cour d’appel de Cotonou confirme cette décision.

Soudain, les choses s’emballent pour ce juge, puisqu’il est interpellé le 18 mai courant à la frontière nigériane, par les forces de sécurité béninoises, puis placé en résidence pour sa... sécurité ou pour le surveiller, c’est selon.

Cette première tentative de fuite, le juge Houssou l’expliquera par le fait que sa vie serait menacée. "Fadaises !" répliqueront les autorités béninoises.

Parallèlement, la chambre d’instruction de la Cour d’appel de Paris avait eu à donner deux rendez-vous manqués pour se prononcer sur l’extradition de Patrice Talon.

Aujourd’hui 4 décembre 2013, on espère que pour cette troisième audience, elle fixera enfin le richissime homme d’affaires béninois sur son sort: rester à Paris ou sauter vers l’inconnu par un retour forcé au Bénin.

En attendant ce verdict, on ne peut manquer d’épiloguer sur cette fuite américaine du juge Houssou.

En effet, ce départ précipité chez l’Oncle Sam est quasi concomitant avec l’imminence du verdict sur l’extradition de Talon. Est-ce une façon d’influer sur la décision de la chambre d’instruction de la Cour d’appel parisienne ? Ce timing pose problème, car ce sont des juges qui vont dire le droit à Paris. Or si un des leurs, en l’occurrence le Béninois Houssou, fuit le pays où est censé retourner Talon en cas de décision favorable, cela voudrait dire que l’extradition équivaut à jeter le prévenu dans la fosses aux lions.

En tout cas le calendrier de cette fuite suivie quasiment du prononcé du verdict dans le cas Talon semble ne pas être innocent.

D’autre part, il est vrai que si effectivement le même juge était pisté à la trace par des barbouzes officiels, on voit mal comment il aurait pu les semer, à moins d’être "l’homme invisible". C’est pourquoi on peut aussi objectivement se poser la question de la réalité des menaces qui pesaient sur le juge. Etait-il vraiment en danger comme le prétendent ses conseils ? Si cette hypothèse est avérée, alors il faut s’inquiéter, car, de mémoire de Béninois, depuis la fin des années "kérékistes", jamais de tels actes n’avaient été observés. Et même lorsque le "Caméléon" (Mathieu Kérékou) s’est laissé toucher par les grâces de la démocratie, il avait banni de telles pratiques.

Alors si le "phare de la démocratie" en vient aujourd’hui à porter un coup à la justice, clef de voûte de l’Etat de droit...

Zowenmanogo Dieudonné Zoungrana

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