Le Premeir ministre, Luc Adolphe Tiao, a visité, le mardi 3 décembre 2013, le projet « Village Opéra de Laongo ». En compagnie des ministres Baba Hama de la Culture et du Tourisme et Yacouba Barry de l’Habitat et de l’Urbanisme, le chef du gouvernement a vécu, sur place, la magie de la naissance d’une cité culturelle orchestrée de main de maître par l’architecte Francis Kéré.
Silence, ça pousse ! pourrait être le titre du film de la visite du projet « Village Opéra de Laongo », par le Premier ministre, Luc Adolphe Tiao, ce mardi 3 décembre 2013. Le maïeuticien de cette cité qui, patiemment, pierre après pierre, brique après brique, se construit avec l’assurance de bâtisseur de pyramide pharaonique n’est autre que l’architecte Francis Kéré. Après avoir colonisé l’Allemagne et conquis les Etats-Unis où il enseigne son art, le projet « Village Opéra de Laongo » est vécu par l’artiste comme un défit personnel à réaliser dans son pays.
Le gouvernement, par cette énième visite a, pour sa part, de nouveau apporté son soutien au projet et réitéré le vœu de voir pousser très prochainement l’infrastructure-phare du complexe, "l’Opéra". Et, s’adressant à M. Kéré, Luc Adolphe Tiao a dit apporter son soutien afin que les partenaires continuent, eux aussi, d’accorder leur soutien au projet. C’est un projet qui tient à cœur le gouvernement. « Il y a juste une année déjà (ndlr : le 12 janvier 2012), j’étais venu voir l’état d’avancement des travaux. Je constate une évolution depuis lors : des logements qui sont en train d’être achevés, j’ai pu visiter le centre de santé tout à fait original, c’est un projet qu’il faut vraiment soutenir parce que ça sort de l’ordinaire », a déclaré le Premier ministre Tiao.
Le concept, lui-même, intègre dans un espace, un centre de vie où l’on retrouve des infrastructures scolaires, touristiques, un grand opéra et un centre médical. « C’est ça finalement la vie. Tout est imbriqué et il n’y a pas de séparation entre ces différents éléments. Le concept architectural fait de matériaux locaux, on le doit à un Burkinabè dont nous sommes fiers, Francis Kéré, qui fait de la recherche et est mondialement connu », a poursuivi le chef du gouvernement.
Le maître d’œuvre, M. Kéré, a expliqué que « le village Opéra est un projet dédié à l’art, à l’éducation et au spectacle ». Christophe Schlingensief, le défunt metteur en scène, un ami de M. Kéré, décédé il y a maintenant 3 ans, concevait les choses comme une somme d’échanges culturels entre l’Afrique et l’Europe, dans un village abritant une école, des infrastructures dévolues à l’art et à la musique, un restaurant, un hôpital, des studios d’enregistrement et un théâtre pouvant accueillir près de 4000 personnes. Dans l’état actuel du projet, l’érection de "l’Opéra" coûterait 3 millions d’euros (près de 2 milliards de F CFA) selon l’architecte. Un projet qui a déjà séduit Allemands, Autrichiens, Suisses et Français pour ne citer qu’eux.
Pour rappel, Christoph Schlingensief avait inauguré le site en février 2010, avec les chefs traditionnels des environs, le ministre de la Culture du Burkina Faso et l’ambassadeur d’Allemagne à Ouagadougou. Les travaux ont commencé, peu après, grâce à des subventions publiques et privées, auxquelles ont contribué le Goethe-Institut et le ministère fédéral des Affaires étrangères.
A la mort de Christoph Schlingensief, sa veuve, Aino Laberenz, a poursuivi le projet avec son équipe et continué à superviser la construction du village, conçu par l’architecte Francis Kéré.