Berlin, 3 décembre 2013 — L’Indice de perception de la corruption 2013 de
Transparency International rappelle que les abus de pouvoir, les transactions
secrètes et les commissions occultes continuent à faire des ravages partout dans
le monde.
Plus des deux tiers des 177 pays étudiés dans le cadre de l’indice 2013
obtiennent une note inférieure à 50, sur une échelle allant de 0 (pays perçu
comme étant extrêmement corrompu) à 100 (pays perçu comme étant très peu
corrompu).
« L’Indice de perception de la corruption 2013 démontre que tous les pays sont
encore confrontés aux risques de corruption à tous les niveaux de
l’administration, qu’il s’agisse de l’octroi de permis à l’échelle locale à
l’application des lois et des règlements », a déclaré Huguette Labelle, présidente
de Transparency International.
Indice de perception de la corruption 2013 : les résultats
Le Danemark et la Nouvelle-Zélande partagent la tête du classement de l’Indice
de perception de la corruption 2013, avec une note de 91. L’Afghanistan, la
Corée du Nord et la Somalie ferment la marche avec une note de 8 points
seulement.
« Les pays obtenant les meilleurs résultats montrent que la transparence pousse
les pouvoirs publics à rendre davantage de compte aux citoyens, permettant
ainsi de mettre un frein à la corruption, a poursuivi Madame Labelle. Ces pays
n’en demeurent pas moins confrontés à des problèmes comme les pratiques de
captation par l’État, le financement occulte de campagnes électorales et le
manque de contrôle des contrats publics d’envergure, autant d’éléments qui
constituent des risques importants de corruption ».
L’Indice de perception de la corruption s’appuie sur l’opinion d’experts
concernant la corruption dans le secteur public. L’accès aux documents
administratifs et l’encadrement du comportement des élus sont des éléments
déterminants pour l’obtention d’un bon score. A l’inverse, l’incapacité de
l’administration à rendre des comptes aux citoyens et l’inefficacité des institutions
publiques sont perçues comme des facteurs négatifs.
La corruption dans le secteur public entrave le succès des initiatives
mondiales
Pour Transparency International, la corruption dans le secteur public demeure un
des problèmes majeurs dans le monde, en particulier au sein des partis
politiques, des services de police et de l’appareil judiciaire. L’impératif de
transparence doit présider à l’action publique et à la prise de décision. Un
impératif d’autant plus fondamental que les observateurs s’accordent à dire qu’il
est toujours difficile d’enquêter sur les cas de corruption et d’engager des
poursuites à l’encontre des responsables.
Transparency International met en garde la communauté internationale sur le
danger que représente la corruption face aux efforts entrepris pour apporter des
solutions au changement climatique, à la crise économique et aux situations
d’extrême pauvreté. Il est primordial que les organismes internationaux comme
le G20 répriment plus sévèrement le blanchiment d’argent, qu’ils invitent les
entreprises à se montrer plus transparentes et qu’ils œuvrent au recouvrement
des avoirs volés.
« L’heure est venue de mettre un terme à l’impunité dont jouissent certains
responsables corrompus. Les failles juridiques et le manque de volonté politique
ouvrent la voie à la corruption à l’échelle nationale comme à l’échelle
transnationale. Nous devons intensifier nos efforts pour ne pas laisser la
corruption impunie », a ajouté Huguette Labelle.