Pour la troisième fois, le Forum de citoyennes et citoyens de l'alternance (FOCAL) a organisé, les 30 novembre et 1er décembre 2013 au CBC, une rencontre sur le thème "Le Burkina Faso de l'après-élection présidentielle 2015". Après deux jours de travaux, les participants sont parvenus à des résolutions et un appel, dont l'un des grands points repose sur la non-modification de l'article 37.
"C'est le lieu ici pour moi de réitérer la disponibilité du FOCAL à travailler en synergie avec toutes les organisations démocratiques pour faire aboutir les conclusions du présent forum. En effet, le FOCAL est convaincu que, pour que la lutte que nous engageons pour la défense de la constitution et la réalisation de l'alternance en 2015 soit victorieuse, il faut que le mouvement citoyen soit ouvert et qu'une dynamique synergie soit enclenchée entre ses différentes composantes. Pour essaimer la culture de l'alternance dans le corps social, pour empêcher toute manifestation opportuniste de la constitution, nous devons construire un rempart citoyen à même d'endiguer les tentations de pouvoir à vie. Pour ce faire, nous devons nous focaliser sur l'essentiel, à savoir empêcher la révision de l'article 37". Ces propos du professeur Luc Marius Ibriga, président du FOCAL, à la clôture des travaux, traduisent bien la volonté de cette structure de faire partir le président Blaise Compaoré en 2015 et son attachement aux valeurs démocratiques.
D'ailleurs le FOCAL s'en voudrait de ne pas agir ainsi, car, comme le recommande son président : "Ne pas être conscient de cette urgence du moment autour de laquelle nous devons fédérer nos énergies serait impardonnable devant l'histoire et les générations futures". Si le FOCAL prône l'alternance dans notre pays, il la veut néanmoins pacifique pour éviter à notre chère patrie le chaos. Que faire alors si le camp d'en face se braque et s'entête ?
Le Pr Luc Ibriga prévient : "Le FOCAL tient à affirmer ici haut et fort qu'il rejette toute mascarade plébiscitaire ayant pour but d'installer le pouvoir à vie au Burkina Faso. Dans ce sens, il opposera le boycott à tout référendum ou tout quelconque scénario qui permettrait au président Compaoré de rester au pouvoir après 2015. De tels stratagèmes sont inconstitutionnels et illégitimes, et c'est à bon droit que nous pourrons, sur le fondement de l'article 167 de la constitution, leur opposer la désobéissance civile". Mais pour anticiper, le Forum de citoyennes et citoyens pour l'alternance exhorte, à travers un appel à l'issue des travaux, au respect strict de la constitution, interpelle les citoyens, les députés, les magistrats, les dépositaires des valeurs morales et culturelles, l'Union africaine, la CEDEAO, l'UEMOA... à jouer leur partition.