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Le Quotidien N° 932 du 2/12/2013

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Situation nationale : Avertis du chaos, travaillons à l’éviter
Publié le mardi 3 decembre 2013   |  Le Quotidien




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N’ayons pas peur de le dire : le Burkina fait de plus en plus peur. L’horizon est sombre et de plus en plus des voix s’élèvent pour tirer la sonnette d’alarme. Il ne s’agit pas là des chants des oiseaux de mauvaise augure, mais le signe d’un constat basé sur une analyse pertinente d’une situation d’un pays grabataire. Loin de nous également de remuer le couteau dans la plaie, déjà béante, mais l’actualité nous oblige à rappeler un certain nombre de déclarations tenues naguère. En effet, le 2 juillet 2012, lors d’un séminaire à l’Institut français des relations internationales (IFRI), Laurent Bigot, conseiller des affaires étrangères et sous-directeur Afrique occidentale du Quai d’Orsay, dans sa communication sur « Les défis du Sahel : vu de Paris », a fait une analyse sur la situation malienne. Dans ses propos, il est ressorti que le Burkina pourrait être le prochain pays « à s’effondrer après le Mali ». Raison invoquée par Laurent Bigot : le Burkina n’a « pas d’armée, pas de classe politique », a « une société civile plus ou moins organisée, surtout une économie en coupe réglée par le clan présidentiel, une corruption qui dépasse l’entendement » et a « une implication dans les trafics de la sous-région ». Ces déclarations du diplomate français lui ont valu une mise au point du ministère des Affaires étrangères burkinabè pour qui, « cette analyse de Bigot est trop simpliste de la situation de la sous-région, construite visiblement à dessein ».
Pourtant, 5 mois après, jour pour jour, mais dans un contexte différent, le professeur Luc Marius Ibriga, lors de la 3e édition du Forum des citoyens et citoyennes de l’alternance, tire également la sonnette d’alarme sur les risques d’une transition politique tumultueuse en 2015. Pour le constitutionnaliste, « il faut anticiper la réflexion sur les conditions d’une transition apaisée à l’horizon 2015 afin d’éviter au Burkina le spectre du chaos, car celui-ci menace le pays ». « La gouvernabilité du Burkina va poser problème », a-t-il prévenu.
Ainsi donc, ont parlé les observateurs et ce ne sont pas n’importe lesquels. Il s’agit bien des observateurs avisés ayant une lecture lucide de la situation nationale. Laquelle situation nationale marquée par une soif d’alternance au sommet de l’Etat, pour certains et pour d’autres, par des velléités de révision de l’article 37 de la Constitution, pour permettre un autre mandat au président Blaise Compoaré de régner. Des questions d’une importance capitale qui, si on n’y prend garde, risque de déchirer le tissu social. Au-delà de cette épineuse question de succession du président actuel, il y a également un condensé d’éléments exaspérants qui hantent bon nombre de Burkinabè. En effet, désabusées par un long règne caractérisé par un manque véritable de politiques de développement, les populations connaissent une paupérisation grandissante. Et ce n’est pas à ce peuple nécessiteux qu’il faut désormais parler de révision d’un article pour prolonger le règne d’un pouvoir qui a objectivement montré ses limites. Donc, de là à vouloir coûte que coûte passer par la force, il faut naturellement s’attendre à ce que le pays bascule dans un cycle infernal de violence. Toute chose qui serait vraiment dommage pour un pays qui a eu toute la latitude de tirer des expériences fâcheuses des pays voisins comme la Côte d’Ivoire, le Mali, le Niger, le Togo. Ces pays, par manque de vision de la part de leurs dirigeants, jadis accrochés au fauteuil présidentiel, ont fini par basculer dans des cycles de violences dont les séquelles restent toujours visibles. C’est pourquoi, nous pensons que le scénario que prédisent ces observateurs n’est pas fortuit. Il tire son raisonnement cartésien des expériences d’autres pays dont les dirigeants ont joué à la myopie jusqu’à l’aube du chaos.
Alors, ne soyons pas, à notre tour, myope, car les nuages annonciateurs d’un chaos dans notre pays se préparent. Il faut travailler à les éviter pendant qu’il est temps pour ne pas être surpris d’un bouleversement irréversible. Lequel bouleversement qui risquerait de nous être fatal. Certains pays ont pu se relever de leur chaos parce que disposant d’immenses ressources naturelles. Toute chose qui est loin d’être le cas du Burkina. Alors, pour peu qu’on aime ce pays, pour peu qu’on veuille éviter de sombrer définitivement, c’est maintenant qu’il faut le prouver en abandonnant tout dessein malsain qui peut annihiler les efforts de cohésion nationale et de la bonne marche du pays .

La Rédaction

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