Accra, la capitale du Ghana, a abrité le 28 novembre 2013, la première édition des "Prix de l’organisation fermière/paysanne de l’année (AFOYA)" pour récompenser les meilleures organisations actives dans le domaine agricole. Le Burkina Faso a décroché le premier prix décerné aux organisations les mieux structurées pour l’accès au marché. Cependant, le prix de l’organisation fermière africaine de l’année, toutes catégories confondues, est revenu à Impabaruta du Rwanda.
Le Burkina Faso a inscrit son nom en lettres d’or à la première édition des "Prix de l’organisation fermière africaine de l’année" en anglais AFOYA (Africa farmer organisation of the year awards) initiée par l’AFRICRES (recherche pour l’amélioration du climat des investissements en Afrique) et l’Alliance pour la révolution verte en Afrique (AGRA). En effet, l’Union des groupements pour la commercialisation des produits agricoles de la Boucle du Mouhoun (UGCPA/BM) a été désignée organisation fermière de l’année dans la catégorie "accès au marché". Dans cette catégorie, l’UGCPA/BM est arrivée en tête devant The Lord is my Shepherd (Ghana) et Owefwe Obwambani (Kenya). Elle recevra une enveloppe de huit mille dollars (8 000 USD), soit quelque 4 millions de FCFA. Le président de l’Union, Bonzi Nonyeza, présent à Accra, a exprimé son "plaisir" d’avoir reçu ce prix au nom des producteurs et productrices de la Boucle du Mouhoun. "Je remercie leurs engagements qui ont permis d’avoir ce prix et je salue aussi leur détermination à pousser la structure loin", a-t-il dit. L’Union des groupements pour la commercialisation des produits agricoles de la Boucle du Mouhoun dont le siège est à Dédougou, a été créée il y a 20 ans déjà. Elle regroupe présentement 2500 membres rassemblés au sein de 105 groupements de base. Elle collectionne les excédents céréaliers de ses membres qu’elle nettoie pour ensuite négocier collectivement le marché auprès des structures comme la Société nationale de gestion des stocks de sécurité (SONAGESS), le Programme alimentaire mondial (PAM) et des commerçants et consommateurs directs. Elle commercialise principalement le mil, le maïs, le sorgho et le niébé, mais aussi le bissap biologique et le niébé. Cette démarche permet à l’Union de disposer de quantité importante de céréales à vendre, toute chose qui influence le marché en faveur des producteurs et qui a valu ce prix en or. Pour le directeur général de AFRICRES, Nicholas Biekpe, les organisations agricoles ont un rôle important à jouer pour révolutionner l’agriculture en Afrique et permettre au continent d’atteindre l’autosuffisance alimentaire. Elles méritent d’être honorées et encouragées de la sorte, selon lui. Dans cette compétition destinée à "mettre en valeur et soutenir le rôle des organisations paysannes dans la promotion de l’agriculture durable et la sécurité alimentaire", les pays de l’Afrique centrale se sont illustrés le plus. Ils ont remporté plusieurs prix dont le plus convoité : celui de l’organisation fermière de l’année, toutes catégories confondues, doté d’une enveloppe de dix mille dollars (10 000 USD). Ce prix a été attribué à Impabaruta du Rwanda. Ce groupement de 452 femmes et 226 hommes qui exerce dans la production de semences améliorées de maïs, a également reçu le 2e prix dans la catégorie "participation des femmes et des jeunes".
En Afrique de l’Ouest, le Mali, à travers Faso Jigi/PACCE, a reçu le 3e prix (4 000 USD) dans la catégorie "diversification des revenus", tout comme le Nigeria dans la catégorie "participation des femmes et des jeunes". Et comme rappelé plus haut, le Ghana a eu le 2e prix (6 000 USD) "accès au marché" à travers The lord is my Shepherd. Les récompenses ont été précédées d’une conférence des producteurs et acteurs agricoles, à laquelle ont pris part cinq Burkinabè, dont des représentants de l’Association formation développement ruralité et de l’Union nationale des producteurs de coton du Burkina. La soirée de remise des prix s’est déroulée sous la présidence du ministre ghanéen de l’Alimentation et de l’Agriculture, représenté à l’occasion par sa ministre déléguée chargée de la sécurité alimentaire, Hannah Louise Bissin. Espérons que cette initiative de AFRICRES et de AGRA pousse les organisations paysannes à plus d’ardeur et de responsabilité en faveur de leurs membres et de l’autosuffisance alimentaire en Afrique.
