A l’occasion de la célébration conjointe de la 33ème Journée mondiale de l’alimentation et de la 4ème Journée africaine de la sécurité alimentaire et nutritionnelle, le ministre de l’Agriculture et de la Sécurité alimentaire a procédé au lancement de la campagne agricole de saison sèche 2013-2014, le vendredi 29 novembre 2013 à Goumsi dans la commune rurale de Komsilga.
La récente évaluation de la SCADD a montré que les objectifs de croissance du Produit intérieur brut (PIB) qui sont de 9,8% pour l’année 2013 et 10,7% pour 2014 ne seront pas atteints malgré les performances réalisées dans la production agricole. Pour pallier cela, et permettre au secteur agricole d’apporter une contribution plus significative à la croissance économique surtout en milieu rural , le Ministre de l’Agriculture et de la Sécurité alimentaire (MASA), Mahama Zoungrana, a lancé la campagne agricole de saison sèche 2013-2014, le vendredi 29 novembre 2013 à Goumsi dans la commune rurale de Komsilga , une localité située à une trentaine de Km de Ouagadougou. Selon lui, cette campagne qui a pour thème, « Les cultures de contre-saison comme un levier et mesures à gain rapide » vise à combler un tant soit peu les déficiences de la campagne humide. « Nous sommes au cœur du Sahel et nous faisons face à l’insuffisance de pluies , par conséquent, nous sommes obligés d’imaginer des solutions pour profiter du peu d’eau qui tombe à travers des retenues d’eau et des parcelles de stockage pour améliorer la sécurité alimentaire au Burkina Faso », a-t-il confié. Pour Mahama Zoungrana, les cultures de contre-saison sont de loin les cultures les plus rentables dans la mesure où elles sont pratiquées en milieu suffisamment contrôlé en termes d’eau et d’utilisation d’intrants.
Des mesures d’accompagnement prévues
Il a par ailleurs précisé que des mesures allant de l’appui-conseil à la facilitation de l’accès aux financements, aux intrants et aux équipements agricoles vont être mises en place en amont comme en aval, pour permettre aux producteurs d’accroître leur production lors de cette campagne sèche et surtout pour faire en sorte que la production se passe dans de meilleures conditions. Car, des dires du ministre Zoungrana, 40 000 tonnes de maïs, 28 000 tonnes de riz, 1 300 000 tonnes de produits maraîchers, 88 000 tonnes de tubercules et 772 000 tonnes de fruits sont attendues de la campagne agricole de contre- saison. « Nous avons des dispositifs d’appuis- conseils. En dehors de cela, nous allons appuyer les producteurs en intrants, en motopompes et avec des installations adéquates », a-t-il indiqué. D’ores et déjà, lors de la cérémonie, du matériel agricole, notamment des motopompes et des intrants, a été remis à des producteurs. Et ces derniers ont exprimé leur satisfaction face à ce don du MASA. « Nous sommes contents d’avoir reçu ce don.
Cela va nous permettre d’accroître nos productions », a confié Christine NiKiéma de Boulbi, une des bénéficiaires, avant de souligner que cela la motive davantage à s’adonner à son activité en l’occurrence le maraîchage pour accroître sa production de chou, de tomate etc. Par ailleurs, le ministre en charge de l’agriculture, Mahama Zoungrana, a ajouté que son département a pris des dispositions pour accompagner les producteurs aussi dans l’écoulement de leur production. De ce fait, il a félicité les producteurs qui se sont engagés pour faire de la saison sèche, une saison de travail et a exhorté les autres à s’y mettre afin qu’ensemble, ils puissent faire en sorte que le droit à l’alimentation soit une réalité au Burkina Faso. En sus du lancement de la campagne agricole de saison sèche, les Journées mondiale de l’alimentation (JMA) et africaine de la sécurité alimentaire et nutritionnelle (JASAN) ont été célébrées. A cet effet, le représentant-résident de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), François Rasolo, a été élevé au rang de chevalier de l’Ordre national burkinabè par le ministre en charge de la sécurité alimentaire, Mahama Zoungrana, à l’occasion de son départ après 5 années passées au « pays des Hommes intègres ». Pour lui, cette décoration est une surprise en ce sens qu’il ne s’y attendait pas. De son avis, elle traduit une « reconnaissance inoubliable » faite par les autorités burkinabè à l’institution des Nations unies, mais surtout à toute son équipe. Par ailleurs, à écouter le représentant-résident de la FAO, François Rasolo, cette décoration est « une interpellation pour eux à faire encore plus et mieux ». En déclarant ouverte la cérémonie de célébration de la JMA, M. Rasolo a saisi l’occasion pour rappeler aux agriculteurs, aux éleveurs, aux pêcheurs, aux autorités , aux scientifiques et à tous les consommateurs qu’ils jouent un rôle dans le processus de production et d’acheminement des denrées alimentaires. D’où l’importance, à l’entendre, du thème de cette année : « des systèmes alimentaires durables au service de la sécurité alimentaire et de la nutrition ». Pour lui, la moitié de la population est en surconsommation ou en sous-consommation en ce sens qu’elle ne mange pas assez ou qu’au contraire, elle mange plus qu’elle en a besoin. Cette situation, a-t-il qualifié, est scandaleuse alors que la planète produit suffisamment de nourriture pour tous. C’est alors qu’il a appelé tous les acteurs à faire en sorte que les habitudes changent pour libérer le monde de la faim et garantir le droit à l’alimentation pour tous. C’est la visite des stands où ont été exposés des produits agricoles à Komsilga qui a mis fin à la commémoration conjointe de la Journée mondiale de l’alimentation et de la Journée africaine de la sécurité alimentaire et nutritionnelle et du lancement de la campagne de saison sèche.