Enfin, la décision, pour ne pas dire la sanction, est tombée. Les deux listes qu’avait déposées le CDP dans la perspective des élections couplées du 2 décembre à Gourcy, ont été invalidées. Ainsi en a décidé la Commission électorale nationale indépendante (CENI) à travers sa représentation locale, entendez la Commission électorale communale indépendante (CECI). Cette dernière a décidé de prendre ses responsabilités en mettant un terme au cirque politique auquel on assistait impuissant depuis le 23 septembre dernier dans une localité réputée être un fief électoral du parti au pouvoir. Il était vraiment temps, d’autant qu’à l’époque, le président de la CENI lui-même en avait rajouté à la confusion à travers une sortie qui, disons-le clairement, avait manqué de l’élégance. Sans doute qu’en décidant d’annuler ces listes litigieuses qui cristallisent beaucoup d’attention, Me Barthélémy Kéré et ses collaborateurs veulent-ils se racheter. Ils auraient décidé autrement que tout le monde en aurait été surpris, tant ils étaient surveillés de près par l’ensemble de la classe politique. La CENI, pour tout dire, a prouvé aux yeux de l’opinion qu’elle est et doit demeurer une institution impartiale et indépendante qui, bien au-dessus de la mêlée, n’applique que les textes. En tout cas, en attendant de voir ce que donneront les recours soumis auprès du tribunal administratif, instance habilitée à délibérer sur la question, elle aura réussi à mettre au pas tous ceux-là qui, depuis un mois, ont passé le temps à se crêper le chignon. Ainsi donc, Gourcy pourrait échapper au parti majoritaire qui, disons-le, paie cash ses querelles byzantines internes. Toute chose qui, loin de jouer les oiseaux de mauvais augure, ne préfigure rien de bon, si l’on sait que de pareilles crises, il en existe dans bien des sections du parti. Il y a donc lieu que le CDP revoie sa copie, faute de quoi, il finira par démobiliser tous ses militants avec de tels conflits de leadership. Sans doute que certains partis d’opposition comme l’ADF/RDA et l’UNIR/PS se frottent actuellement les mains, eux qui, on le sait, se voient déjà en terrain conquis à Gourcy avec cette mise à l’écart du parti au pouvoir. Seulement, ils oublient volontiers que la bataille est loin d’être gagnée puisque le tribunal administratif peut surprendre. Ce n’est pas exclu qu’il décide de valider une des listes litigeuses. On attend donc de voir. Mais ce qu’il faut déjà saluer est que malgré la chienlit qui a prévalu, les différents protagonistes ont jusque-là usé de voies légales plutôt que, couteaux aux poings, de s’offrir en spectacle avec leurs militants dans la rue. Pourvu que prévale cet esprit républicain et que, personne n’étant au-dessus de la loi, la décision du juge soit respectée. Là au moins, ils auront fait preuve de maturité.