C’est devenu une tradition: chaque année, depuis 2011, le président du Faso reçoit les Forces armées nationales. Jeudi 28 novembre 2013, la salle de conférences de Ouaga 2000 a abrité la rencontre dont l’immuable objectif est d’échanger autour des préoccupations de la Grande Muette.
Le déclic est venu suite aux manifestations des militaires en 2011. Le 31 mars de cette année-là, le président du Faso recevait les différentes composantes des Forces armées nationales.
Le lendemain, c’était le tour des officiers de venir au rapport. Le 29 octobre 2012, avec les militaires, décision avait été prise de créer un cadre de concertation, d’où l’institutionnalisation des retrouvailles. Comme en 2012, c’est la salle de conférences de Ouaga 2000 qui a abrité l’événement. Conséquence, le kaki était la couleur dominante dans la salle, et son occupation était fonction du nombre de barrettes ou de « V » sur les épaulettes. Au fond, les soldats du rang. Mais il fallait bien mériter son nom de « Grande Muette »! Et les journalistes l’ont une fois de plus appris à leurs dépens. Aussitôt après l’arrivée du président du Faso, ils ont été priés par le directeur du Protocole d’Etat de vider les lieux. Les scribouillards du jour, l’âme en peine, n’ont même pas eu droit aux salamalecs habituels que sont les mots de bienvenue, priés ensuite par la presse présidentielle de patienter dans une salle attenante.
Trois heures plus tard, ce sont les mouvements aux alentours qui ont informé de la fin de la rencontre. Et c’est un chef suprême des Forces armées nationale et ministre de la Défense nationale, apparemment très fier d’avoir fait sa revue de troupes, qui s’en est ouvert à la presse en ces termes : «A la demande des différentes catégories des Forces armées nationales, nous avons instauré un cadre de concertation annuelle. Nous avons échangé autour des différentes préoccupations de l’armée. Nous pouvons les accompagner non seulement dans nos pensées mais à travers des actions qui pourraient consolider la gouvernance, le commandement, la discipline et surtout les doter de capacités opérationnelles afin de faire face aux multiples missions qui vont au-delà de nos frontières». Ce n’était pas le grand déballage mais les enregistreurs ont eu l’avantage de pouvoir tourner. Une photo de famille a servi de conclusion à l’événement. Pendant ce temps, à une cinquantaine de mètres de là, la troupe attendait l’hôte des lieux pour un gueuleton mémorable, où les grandes spécialités ont remplacé le «garba» (nom donné au repas des soldats), provisoirement rangé aux oubliettes.