Le Réseau des parlementaires en populations et développement de l’Assemblée nationale du Burkina, de concert avec l’ONG Equilibre et populations (EquiPop), a organisé le mercredi 27 novembre 2013, une journée d’échanges dont le thème a été « Les enjeux de population et de planification familiale et leurs implications sur le développement socioéconomique ». Les échanges ont porté sur le thème et débouché sur la formulation de recommandations fortes en faveur de l’investissement dans la planification familiale.
Au Burkina Faso, le taux d’accroissement annuel de la population est supérieur à 3 % et l’indice synthétique de fécondité évalué à six (6) enfants par femme. Tandis que 24 % des femmes ont un besoin non satisfait en matière de planification familiale, un enfant sur huit (soit 129 pour mille) meurt avant son cinquième anniversaire alors que le taux de mortalité maternelle, lui, est estimé à 341 pour 100 000 naissances vivantes. Des indicateurs peu reluisants qui hypothèquent les efforts sans cesse consentis par l’Etat et ses partenaires techniques et financiers pour améliorer la santé des populations.
Face à ce constat attristant, il est impérieux de mobiliser tous les acteurs en matière de population pour une synergie d’actions afin de permettre le Burkina Faso de maîtriser la croissance démographique, gage d’un développement durable et soutenu. Et les objectifs de la présente journée d’échanges sont de permettre aux parlementaires membres du réseau, de s’informer sur les indicateurs démographiques et de santé procréative. La rencontre a été aussi une opportunité pour la mise en place d’un cadre d’échanges et de renforcement des capacités des parlementaires pour la recherche de solutions aux problèmes de populations et leurs impacts sur le développement socioéconomique du Burkina Faso
A écouter le chargé de programme de l’ONG Equilibre et populations (EquiPop) partenaire du réseau, Rémi Minougou, des enquêtes démographiques et de santé (EDS) ont montré qu’il y a près de 24 % de besoin non satisfait en matière de planification familiale.
Aujourd’hui le taux de prévalence contraceptive tourne, selon lui, autour de 16 %. Ce taux, à son avis, est en deçà des attentes du Burkina Faso qui souhaite améliorer ce taux à 25 % à l’horizon 2015, pour être en phase avec les objectifs du millénaire pour le développement. « Nous attendons donc à l’issue de cette journée d’échanges avec les parlementaires, des engagements forts de leur part. Nous constatons qu’ils sont mobilisés et nous souhaitons qu’ils mobilisent davantage leurs pairs afin que des propositions de loi, des actions concrètes sur le terrain en matière d’investissement sur la planification familiale soient initiées… », a souligné le chargé de programme de l’ONG EquiPop.
Pour le coordonnateur adjoint du réseau, Boubacar Sannou, le thème de la journée cadre bien avec l’objectif principal de sa structure dont les actions touchent aux questions de population, notamment le domaine de la santé de la reproduction. « Cette journée va nous permettre de mieux nous imprégner des questions de planification familiale et de voir quel peut être encore notre degré d’engagement afin d’accompagner le gouvernement et ses partenaires. Nous avons un rôle de plaidoyer à jouer auprès de nos collègues députés afin que nous puissions convaincre les décideurs à augmenter le budget alloué au ministère de la Santé, notamment en son volet consacré à la santé de la reproduction et à la planification familiale, car la non maîtrise de la démographie d’un pays est un facteur pouvant être un obstacle au développement… », a relevé le coordonnateur adjoint du réseau des parlementaires en matière de population et développement.
