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Sidwaya N° 7551 du 27/11/2013

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Abdelmounaim Dilami, Président-directeur général du groupe Eco-médias : « Le journaliste n’est pas un acteur, c’est un observateur »
Publié le jeudi 28 novembre 2013   |  Sidwaya


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© Autre presse par DR
UACO 2013 : « L’information crédible n’est pas forcément vraie et l’information vraie n’est pas forcément crédible », Abdelmounaim DILAMI


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Abdelmounaim Dilami est une grande figure du monde de la presse en Afrique. Fondateur du groupe de presse Eco-médias qui produit plusieurs titres en papier, magazines et en ligne, l’homme a aussi à son actif, une école de journalisme dans son pays, le Maroc. Son groupe qui a commencé son expansion sur le continent, a une filiale à Ouagadougou, avec l’hebdomadaire « L’économiste du Faso ». Présent à la 9e édition des Universités africaines de la communication de Ouagadougou, il évoque dans cette interview, réalisée le 23 novembre dernier, ses ambitions pour son groupe et l’Union internationale de la presse francophone dont il est aussi le président.

Sidwaya (S.) : Vous êtes un des magnats de la presse en Afrique. Comment gérez-vous les pouvoirs politique et économique, sans être sous leur influence ?

A.D. : L’influence est une notion relative qui dépend des lieux, des endroits et des contextes. Si le journaliste, la société éditrice du journal sont des professionnels, la place de l’influence devient très limitée, sinon inexistante. Tout dépend donc du professionnalisme du journaliste et du journal lui-même, parce que lorsque vous êtes un journal professionnel, vous avez vos propres objectifs, en fonction du marché, des attentes du public, etc. C’est cela qui vous conditionne, en réalité.

S. : Vous dirigez un groupe de presse, Eco-médias, spécialisé dans les questions économiques. Quel est le secret de votre succès dans la gestion de ce groupe qui marche très bien ?

A.D. : C’est le professionnalisme. S’il y a un secret au fond, il faut partir du principe que le journaliste n’est pas un acteur. Le journaliste est un observateur. En aucun moment, il ne doit se prendre pour un acteur. S’il commence à jouer ce rôle, à dire qu’il est pour celui-ci et contre celui-là, il n’est plus un professionnel.

S. : Mais il y a le journalisme d’opinion aussi ?

A.D. : Ce n’est pas contradictoire. Le journalisme d’opinion n’empêche pas d’être un observateur. Je suis un observateur, j’exprime mon avis que je veux aussi objectif que possible, eu égard à ma philosophie, à ma position qui est connue. Mais je ne suis l’allié de personne et je ne suis contre personne, à long terme et définitivement. C’est cela le professionnalisme.

S. : Vous vous investissez aussi dans la formation des journalistes. A votre avis, l’Afrique a-t-elle besoin de journalistes spécialisés pour assurer son développement ?

A.D. : Il faut absolument une formation pour exercer efficacement, le métier de journaliste. C’est un métier qui exige à la base, une très large culture. Du reste, la spécialisation ne suffit pas, il faut, au préalable, acquérir cette large culture et en plus, le savoir-faire professionnel. En somme, une formation ad hoc est indispensable.

S : Vous avez introduit dans le secteur médiatique burkinabè, un hebdomadaire spécialisé « L’économiste du Faso ». Pourquoi avoir choisi le Burkina Faso ?

A.D. : En raisonnant en tant que professionnel, nous avons décidé à un moment donné, que notre groupe s’est développé au Maroc et qu’il y avait des possibilités de développement à l’international, notamment sur le continent africain. Nous sommes une société francophone aussi. Quand on regarde, ces dernières années, les pays francophones qui présentent les conditions idoines à des investissements et à un développement, le Burkina Faso paraît le pays le plus favorable. C’est le pays où il y a le plus de stabilité et où il est possible d’investir en toute sécurité par rapport aux autres pays francophones.

S. : Comment se porte L’économiste au Faso ?

A.D. : Je suis très content du développement de L’économiste du Faso. Le projet se déroule selon notre business plan. C’est un journal qui est en train de faire sa place. Mon groupe a été très agréablement accueilli à Ouagadougou. Les choses se passent, je ne dirai pas seulement bien, mais naturellement. Vous l’avez probablement constaté, ça se fond dans le décor et c’est tant mieux.

S. : Y a-t-il des perspectives de votre groupe pour le Burkina Faso ?

A.D. : Au Burkina Faso, pour l’instant, il s’agit pour nous de consolider et de développer le projet actuel qui est L’économiste. Ensuite, il sera probablement question dans un ou deux ans, de le doter d’un outil industriel indispensable, c’est-à-dire qu’il ait une imprimerie sur place. Nous l’imprimons actuellement dans nos imprimeries à Casablanca. Avec l’installation d’une imprimerie sur place, cela donnera des possibilités de développement plus larges.

S. : Vous venez d’être reconduit à la présidence de l’Union internationale de la presse francophone. Sous quel signe placez-vous ce second mandat ?

A.D. : Je suis à mon deuxième mandat à l’Union internationale de la presse francophone. J’ai été élu avec un objectif bien défini et un mandat très clair. C’est de transformer l’Union internationale de la presse et d’en faire une association professionnelle moderne et efficace.
C’est une association qui a été créée dans les années 50, avec une psychologie particulière correspondant aux années 60. Il ne correspond plus aux attentes des professionnels d’aujourd’hui. Le but est donc de la transformer et après, je dois partir et laisser la place à d’autres personnes pour la diriger.

S. : Quelles seront vos priorités pour l’Afrique ?

A.D. : Nous avons l’ambition de reproduire ce que nous sommes en train de faire actuellement à Ouagadougou, dans les différents pays francophones en Afrique, c’est-à-dire en Côte d’Ivoire, au Gabon, au Cameroun, etc.

Interview réalisé par :
Boyavé Léopold YE

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