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Sidwaya N° 7551 du 27/11/2013

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Civisme et cohésion sociale au Burkina : Et si chacun jouait sa partition !
Publié le jeudi 28 novembre 2013   |  Sidwaya




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Le 53e anniversaire de l’indépendance du Burkina Faso célébré ce 11-Décembre 2013 sur le thème « Civisme et cohésion sociale : fondamentaux d’un développement durable » nous interpelle tous sur la question du civisme et sur l’avenir du pays. Pourquoi ce sujet constitue-t-il une préoccupation ? Regard sur les fondements d’un développement social et économique durable.

Nous voici à l’orée du 53e anniversaire de l’indépendance du Burkina Faso qui sera célébré, le 11-Décembre 2013, à Dori, chef-lieu de la région du Sahel, dans le cadre des célébrations tournantes qui permettent à chaque région de bénéficier d’infrastructures de base pour son développement et de vivre l’appartenance à la même nation. Une date qui marque à la fois la commémoration de la proclamation de la République et celle de l’indépendance du Burkina Faso, avec pour thème : « Civisme et cohésion sociale : fondamentaux d’un développement durable ». Un sujet qui se rapproche de celui du 52e anniversaire célébré à Koudougou, dans la province du Boulkiemdé, à savoir « Citoyenneté, dialogue, paix, socle d’une nation solidaire et prospère », comme pour insister sur la notion de citoyenneté. Pouvait-il en être autrement dans le contexte actuel d’incivisme ? Ces dernières années, les manifestations d’incivisme se sont multipliées sous plusieurs formes au niveau de tous les secteurs d’activités et de toutes les couches sociales, surtout dans la frange jeune de la population où l’on enregistre de plus en plus la violence comme mode d’expression des revendications. L’un des faits marquant de notre histoire récente, en 2011, a été les mutineries de policiers et militaires, avec leurs corollaires de victimes et de traumatismes divers remettant en cause des acquis importants de notre société (paix, cohésion sociale, stabilité, etc.). La corruption, qui est une des formes d’incivisme, va grandissante dans les administrations publiques, selon le rapport 2012 du réseau national de lutte anticorruption (REN-LAC). Ce phénomène n’a malheureusement pas évolué en 2013 au regard des données du même réseau et de la situation ambiante d’incivisme qui prévaut dans le pays et particulièrement dans nos villes. On peut citer des exemples à profusion comme le non-respect des feux de signalisation et du code de la route d’une manière générale, les barrières érigées de manière anarchique sur les voies publiques pour protester contre une décision ou une situation donnée et les crimes à répétition. A cela, s’ajoutent les actes de vandalisme sur les biens publics, l’incendie systématique des voitures suite aux accidents mortels, le refus d’exécuter des décisions de justice, la défiance de l’autorité de l’Etat et de ses institutions, etc. Le respect des règles et conventions sociétales qui permettent de vivre en harmonie et en paix dans la société, autrement dit le civisme, sont parfois foulées au pied. Si bien que l’on en vient à se demander où est-ce que cette dérive va nous conduire ?

La loi équivaut pour tous !

L’incivisme fiscal et économique constitue une autre paire de manche ! Malgré les efforts de sensibilisation et de communication à travers les fora sur l’utilisation de l’impôt et des taxes, les difficultés pour leur recouvrement persistent. Les stratégies se multiplient pour échapper à l’imposition. Au niveau des marchés publics, payer un pot de vin semble être une des conditions non dites, selon le REN-LAC. Il faut ajouter à cela la mauvaise utilisation des ressources publiques et le détournement des biens publics à des fins personnelles comme l’utilisation des véhicules de l’Etat hors des règles édictées, ce qui freine le développement économique et social du pays. Dans ce registre, on pourrait inscrire la mauvaise exécution des marchés publics particulièrement en ce qui concerne les investissements. Cela entraîne des pertes de temps et de ressources qui auraient pu être utilisées à des dépenses prioritaires comme l’éducation, la santé, l’agriculture ou bien d’autres secteurs porteurs.
L’incivisme a pris une telle proportion qu’elle devient de plus en plus inquiétante et risque de compromettre le développement auquel aspire légitimement tout peuple. Parce que l’histoire a montré qu’aucun pays ne s’est développé dans l’assistanat, l’anarchie, la discorde, les conflits, l’injustice sociale, la mal gouvernance économique et financière, et l’instauration de la justice privée ou d’une justice à deux vitesses. Bien au contraire, dans la quasi-totalité des pays développés, le civisme sous toutes ses formes, a constitué un pilier de leur émergence. La loi vaut pour tous ! L’ex-maire de Detroit (USA), Kwame Kilpatrick a été condamné à 28 ans de prison, cette année, pour son implication dans une affaire de corruption. L’ancien président du FMI, Dominique Strauss-Kahn, à répondu devant la justice aux USA, dans une affaire de viol. Ceci témoigne de l’importance de la justice dans le rétablissement de l’ordre public et la restauration de la citoyenneté. Il est impératif qu’elle travaille, en toute indépendance et impartialité. Tel est le défi à relever par le Burkina Faso ! Parce que l’injustice cautionnée par l’impunité constitue le lit de l’incivisme. La paix et la cohésion sociales, condition sine qua non de tout développement, seront d’autant raffermies que l’impunité n’aura plus droit de cité et que chacun pourra user de ses droits, mais surtout respecter ses devoirs.

Tout est une question de vision et de volonté. Le développement prôné par les autorités publiques en l’occurrence le chef de l’Etat, est l’affaire de tout le monde. Dans ce sens, il nous revient, chacun à son niveau, de cultiver le civisme dans notre environnement immédiat et dans nos actes quotidiens par l’éducation, la sensibilisation, la dénonciation ou par la répression sous le couvert d’institutions républicaines, le respect des textes et lois en vigueur et l’amélioration des conditions de vies des populations.

Séraphine SOME/MILLOGO

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