Le Mouvement burkinabè des droits de l’homme et des peuples (MBDHP) a organisé, les 25 et 26 novembre 2013, à Ouagadougou, un colloque sous-régional sur la paix, la sécurité et le développement en Afrique de l’Ouest. Dans le but de s’entretenir avec les hommes de médias sur ce qui a été fait au cours des travaux, le MBDHP a convié la presse à une rencontre, le mercredi 27 novembre 2013.
Le colloque sous-régional sur la paix, la sécurité et le développement de l’Afrique de l’Ouest, tenu les 25 et 26 novembre 2013, à Ouagadougou, a réuni 35 participants venus du Bénin, du Burkina, de la Côte d’Ivoire, du Mali et du Niger. Deux jours durant, il s’est agi pour ces participants d’analyser la situation en Afrique de l’Ouest, en vue d’apporter une contribution à l’édification des Etats de droits démocratiques dans la région. Lors de la conférence de presse organisée par le Mouvement burkinabè des droits de l’homme et des peuples (MBDHP), il est ressorti que le colloque a relevé la fragilité de la majorité des Etats de la région. Fragilité due, selon le MBDHP, au déficit de gouvernance et à la faillite des élites dirigeantes locales.
Egalement, des échanges, il est ressorti que l’Afrique de l’Ouest connait ces dernières années plusieurs interventions militaires de forces étrangères, ainsi que la présence de troupes et de matériels militaires, principalement français et américains, dans certains pays de l’espace. A titre illustratif, le MBDHP a mentionné que l’Afrique concentre une bonne part de la présence militaire française en Afrique, soit 5 points d’appui militaire français sur les 9 que compte le continent. Les Etats-Unis, quant à eux, ne restent pas en marge de cette situation, selon les conférenciers. En effet, ont-ils indiqué, les Etats-Unis montrent un intérêt accru pour les pays africains en général et de l’espace en particulier. « Ce regain d’intérêt s’est traduit par la mise sur pied, en 2008, d’un commandement militaire unifié pour l’Afrique, dénommé AFRICOM », a avancé Aly Sanou, secrétaire général du MBDHP. La démocratie, la paix et la sécurité sont, selon lui, les raisons généralement avancées pour tenter de justifier ces ingérences militaires.
Mais en réalité, a-t-il poursuivi, l’Afrique de l’Ouest, dans son ensemble, regorge d’immenses richesses et se retrouve au cœur des rivalités entre puissances étrangères pour le contrôle de ces richesses. Par ailleurs, a mentionné Aly Sanou, les interventions militaires étrangères ont pour conséquence directe de perpétuer le système de domination hérité de la période coloniale. Au sortir de ces travaux, a-t-il souligné, le colloque a adopté un appel l’appel de Ouagadougou.
Ce message dénonce, entre autres, la présence de troupes et de matériels militaires étrangers, ainsi que les interventions militaires étrangères en Afrique de l’Ouest. Il exige également le respect du droit des peuples de la sous-région à régler leurs différends sans ingérence extérieure. Par ailleurs, l’appel de Ouagadougou invite à la constitution d’une plate-forme d’organisations régionales en vue de la défense de la souveraineté des Etats de la région .