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Sidwaya N° 7551 du 27/11/2013

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Editorial: Le citoyen qu’il nous faut
Publié le mercredi 27 novembre 2013   |  Sidwaya




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Le Burkina Faso célèbre du 22 au 29 novembre, la Semaine nationale de la citoyenneté. Et le thème choisi pour la célébration est « Droits humains, citoyenneté et revendications sociales : quelle convergence pour une société de paix » ? Pour la dixième fois, l’Etat burkinabè consacre une semaine entière au renforcement de la citoyenneté, du civisme afin de garantir la paix et la cohésion sociales. Outre les discours, il nous faut inculquer à chaque enfant burkinabè, les droits et devoirs d’un citoyen.
Dans un contexte où l’individualisme a tendance à prendre le pas sur la collectivité, il y a plus qu’urgence d’inverser la tendance. Dès la cellule familiale, la fille comme le garçon burkinabè doit être éduqué que « la citoyenneté est une attitude, un état d’esprit, la conviction émotionnelle que le tout est plus grand que la partie... et que la partie doit éprouver de la fierté à se sacrifier pour que le tout survive ». Pensée de l’écrivain américain de science fiction, Robert Anson Heinlein. La citoyenneté responsable se manifeste dans un pays par le civisme de ses hommes et femmes. Un bon citoyen est celui qui est dévoué pour l’intérêt public, celui qui a du respect pour la collectivité.
Lorsqu’on observe la crise des valeurs, la montée vertigineuse de l’incivisme ou les actes de violence souvent gratuits dans nos villes et campagnes, on ne peut ignorer qu’il y a un mal qui ronge la société burkinabè. Pour un oui ou un non, le citoyen fait son auto-justice, saccage, brûle ce qui a été chèrement acquis par son pays ou son semblable souvent même à crédit, remboursable sur plusieurs années ou plusieurs décennies. Il pousse parfois l’outrecuidance jusqu’à tuer son concitoyen sous le seul prétexte qu’il veut rendre justice. Devons-nous bâtir un Burkina Faso où l’on vole, pille, casse et il n’y a rien ? Personne ne devrait en être fière si la tendance n’est pas inversée.
Que dire des humiliations inacceptables de certaines communautés dites minoritaires qui compromettent parfois la cohésion sociale et la vie en République ? On se souvient encore de ces affrontements intercommunautaires à Zabré, dans le Centre-Est en fin décembre 2012, (7 morts et plus de 600 Burkinabè refugiés au Ghana). A Passankongo dans la Boucle du Mouhoun, la même scène a été vécue en avril 2012 sauf qu’il n’y a pas eu mort d’homme. Ça suffit.
Il est du devoir de chaque Burkinabè d’avoir de la responsabilité vis-à-vis des autres, de l’environnement et du patrimoine au niveau local ou national. Le gouvernement est appelé à élever les citoyens dans le respect des lois, dans l’amour de la patrie et du genre humain. L’Etat a la responsabilité de veiller au respect de la liberté entre les citoyens, la solidarité avec les personnes en situation de pauvreté, le renforcement de la citoyenneté burkinabè. Au-delà de l’éducation familiale ou scolaire, le renforcement de la citoyenneté passera par la lutte contre la pauvreté et le chômage des jeunes. On le sait, la tristesse, le désespoir et l’injustice sont sources de violences. Il y a lieu de juguler ces différents maux à travers une plus grande prise en compte des préoccupations de la jeunesse. Car, même s’il existe des « vieux cons », c’est-à-dire, des vieux qui n’ont aucun respect pour leur âge et qui incitent les jeunes à poser des actes répréhensibles ou à commettre l’irréparable, force est de reconnaître que la plus grande partie de ceux qui émargent sur les listes de l’incivisme se recrute parmi les jeunes. Par conséquent, combattre l’incivisme c’est sensibiliser et éduquer les jeunes afin de pouvoir transformer leur force destructrice en une force positive pour bâtir le Faso. Pour un bel avenir du pays, le citoyen qu’il nous faut, ce n’est pas celui qui casse ou saccage tout, mais plutôt celui qui revendique ses droits avec responsabilité tout en n’oubliant pas le fait qu’il a lui aussi des devoirs vis-à-vis du pays et de ses semblables.

Rabankhi Abou-Bâkr ZIDA
rabankhi@yahoo.fr

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