Ils étaient 14 travailleurs de la Filature du Sahel (FILSAH) dont 10 délégués de la Confédération générale des travailleurs burkinabè (CGTB), à répondre le vendredi 22 novembre 2013 devant le Tribunal de grande instance de Bobo-Dioulasso (TGI), de faits d’attroupement armé sur la voie publique. Selon les avocats de la FILSAH qui s’est constituée en partie civile, les prévenus ont organisé une manifestation illégale devant la société, le jeudi 5 novembre 2013, entrainant la perturbation du travail, la destruction d’une caméra de surveillance dans l’usine et l’agression d’un responsable de la société. Pour les avocats de la partie civile, il y a eu volonté manifeste de porter atteinte au fonctionnement normale de la société. C’est pourquoi ils ont demandé une sanction exemplaire à l’encontre des prévenus. L’avocat des prévenus, Me Prosper Farama ne l’entendait pas de cette oreille. Il a démontré de son côté que la preuve de détention d’arme blanche par un manifestant n’était pas avérée. Il a également remis en cause l’expression « voie publique ». Selon lui, la devanture de la FILSAH ne peut pas être qualifiée de « voie publique » mais « d’espace publique ». Il a également estimé que le certificat médical produit par le responsable de la société pris à partie par les manifestants, n’en est pas un. Il a donc estimé que les infractions retenues contre les prévenus ne sont pas constituées et a donc demandé leur libération. Le Tribunal pour trancher, a infligé des peines d’emprisonnement avec sursis de 2 mois à 1 an et des amendes allant de 100 000 à 590 000 F CFA aux 14 prévenus, au bout d’un procès ayant duré 9 heures. Pour Me Farama, ce procès s’est déroulé dans de bonnes conditions, mais il n’a apprécié le verdict que partiellement. « Vous avez suivi que nous avons démontré et à suffisance, qu’il n’y avait pas eu manifestation illicite telle que qualifiée par le parquet, et le Tribunal nous a suivi », a-t-il affirmé. Il a également noté que les témoins à charges se sont véritablement contredits. Me Farama a donc laissé entendre qu’il avisera avec ses clients, pour la suite à donner au verdict.