La 4e Conférence internationale sur les biocarburants, organisée du 21 au 23 novembre 2013, à Ouagadougou, par le Ministère des Mines, des Carrières et de l’Energie, a clos ses travaux. A cette occasion, des recommandations ont été faites en vue de promouvoir la filière des biocarburants et bioénergies.Tenue sur le thème « Quel bilan et quelles voies d’avenir pour les biocarburants et les bioénergies en Afrique ? », la 4e Conférence internationale sur les biocarburants, a clos ses travaux le samedi 23 novembre 2013, à Ouagadougou.Cette édition a regroupé 283 participants venus de 20 pays d’Afrique, d’Europe, d’Amérique et de l’Asie. Durant 72 heures, ils ont échangé en plénière à travers des tables-rondes, sur des thématiques portant, entre autres, sur la promotion de la filière des biocarburants en Afrique, les stratégies à mettre en œuvre par les Etats, l’usage des bioénergies pour augmenter la production agricole et agroalimentaire et le développement de la recherche dans le secteur des biocarburants, notamment la valorisation de celles qui existent déjà. Selon les participants, le développement de l’agriculture passe par l’énergie. Et les hydrocarbures fossiles à eux seuls, ne suffisent pas. Par ailleurs, ils sont parvenus à la conclusion qu’il n’y a pas d’antagonisme entre la production des biocarburants et l’agriculture en Afrique. Pour eux, les énergies renouvelables protègent mieux l’environnement. En plus, elles peuvent être utilisées pour l’irrigation et pour la transformation des produits agricoles. « La culture du jatropha constitue un facteur pour booster l’agriculture, car ses produits dérivés, notamment les tourteaux participent à la fertilisation des sols dégradés », ont-ils souligné. De même, ils ont relevé que la transformation des biomasses en carburant pourrait constituer une alternative pour réduire l’importation des hydrocarbures, ainsi que les factures d’électricité. Un autre exercice enrichissant au cours de cette conférence a été la recherche d’autres cultures. A cet effet, les conférenciers se sont basés sur la cartographie burkinabè. Dans les zones climatiques où les précipitations varient entre 900 et 1000 mm, ils ont estimé que l’on peut promouvoir la culture du coton, de la canne à sucre, des tubercules (manioc, patate, igname), du balanitès. Quant aux zones où les précipitations varient entre 700 et 900 mm, ils préconisent l’usage des cultures telles que le sésame et le balanitès.
Des contraintes et recommandations
Par ailleurs, les participants ont relevé de nombreuses contraintes qui, selon eux, constituent des obstacles au développement des biocarburants. En l’occurrence, ils ont noté le manque de cadre législatif, incitatif, fiscal et de régulation des produits en Afrique et en particulier au Burkina Faso, l’absence de financement ou de subvention, l’absence de cadre de représentation des acteurs, le manque d’efforts nationaux pour mobiliser les fonds. A cela s’ajoutent les contraintes de transformation, le coût de production de l’huile de jatropha et les relations limitées entre les opérateurs et les chercheurs. De l’avis du ministre en charge des Mines, des carrières et de l’énergie, Salif Lamoussa Kaboré, le manque de financement demeure toujours un obstacle majeur au développement durable des biocarburants et bioénergies dans les Etats africains. Ce qui constitue un défi pour les gouvernements qui devront trouver une solution. Pour ce faire, il a invité les experts à poursuivre la réflexion sur les mécanismes de financement innovants. « Il paraît urgent de renforcer la gouvernance en matière d’énergies renouvelables par la création d’un cadre institutionnel », a laissé entendre le ministre. Et d’indiquer que les Etats africains ont intérêt à accorder une attention particulière aux biocarburants, car ceux-ci permettront de diminuer la facture énergétique d’importation des hydrocarbures sur le marché international. Au terme des travaux de cette 4e Conférence internationale sur les biocarburants et bioénergies, des recommandations ont été faites en vue de promouvoir la filière. Il s’agit de la mise en place d’une politique fiscale de soutien pour le développement des biocarburants, d’une politique sectorielle des biocarburants, de la création d’une agence nationale pour les énergies renouvelables.
En outre, les participants préconisent l’engagement des bailleurs de fonds et des banques pour le développement de la filière, la mise en place d’une organisation de représentation des producteurs et le renforcement des capacités des acteurs de la filière (techniciens et producteurs) par des formations techniques ainsi que la promotion de la recherche dans le domaine des biocarburants et bioénergies.