L’année 2013 aura son mois de décembre. Comme toutes les autres années, ce mois sera synonyme de grève et surtout de perturbations des programmes scolaires. Si les responsables des établissements scolaires ont désormais trouvé la parade, en suspendant les cours le temps que passent les zones de turbulence (6 et 13 décembre), cela ne règle cependant pas le problème. Le mois de décembre demeure une plaie.
Au moment où la Semaine nationale de la citoyenneté (SENAC) bat son plein et que le ministre en charge de l’Enseignement secondaire tente de trouver un terrain d’entente avec les élèves, c’est peut-être l’occasion de réfléchir à trouver une solution définitive aux perturbations du mois de décembre.
Le décès de l’élève Flavien Nébié et l’assassinat barbare de notre confrère Norbert Zongo forment l’ossature de ce casse-tête.
Il ne faut pas se leurrer. Les beaux discours, les appels lancés aux élèves à être des enfants de chœur et les méthodes policières ramèneront difficilement la sérénité dans ce 12e mois de l’année au Burkina. Le ressentiment, la rancœur et la rupture de confiance sont l’un des plus graves cancers du ciment d’une société.
La justice équitable, le remède
La résolution de l’affaire Justin Zongo montre peut-être une des pistes à suivre. Même si cette affaire a dangereusement flirté avec les charmes de la justice expéditive et populaire, ses résultats comportent des leçons à tirer.
Depuis le prononcé de la décision judiciaire, le mois de février (date de décès de l’élève Justin Zongo) est passé dans la classe des manifestations symboliques et pacifiques. Loin des furieuses revendications des mois de décembre. L’autre martyre de Koudougou renseigne que les Burkinabè veulent que la Justice assume sa part de responsabilité du contrat social.
Actuellement au Burkina, on se trouve balloté dans un engrenage vicieux où les gouvernants proclament leur bonne foi devant des gouvernés qui affichent une mine dubitative. Un théâtre où chacun sait que les inciviques ont tort mais aussi raison.