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Sidwaya N° 7548 du 22/11/2013

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UACO 2013 : le rôle des médias en question
Publié le samedi 23 novembre 2013   |  Sidwaya


9e
© aOuaga.com par A.O
9e Edition des Universités Africaines de la Communication (UACO)
Jeudi 21 novembre 2013. Ouagadougou (Hotel Azalai Independence). Début des activités de la 9e Edition des Universités Africaines de la Communication (UACO)


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La conférence introductive portant sur le thème « Communication, paix et démocratie en Afrique » a été animée par le directeur de l’Institut panafricain d’études et de recherches sur les médias, l’information et la communication (IPERMIC), le professeur Serges Théophile Balima, le jeudi 21 novembre 2013 à Ouagadougou.A la conférence inaugurale de la 9e édition des Universités africaines de la communication de Ouagadougou (UACO) portant sur le thème « Communication, paix et démocratie en Afrique », le conférencier, le professeur Serge Théophile Balima, a planté le décor en affirmant qu’aujourd’hui, les associations des droits de l’homme, les centres de recherche politique, les organisations de la société civile contribuent activement à l’approfondissement de la réflexion sur la relation entre médias et démocratie. Pour lui, le contexte africain offre des disparités sociales liées notamment à la répartition inégale des ressources économiques, à l’absence de consensus sur les questions touchant à la démocratie et à la gouvernance, à des problèmes d’identité, d’idéologie ou de religion débouchant souvent sur des conflits. Or, a-t-il fait remarquer, « ces tendances au glissement vers la violence s’expriment bien souvent par le manque d’information, par une connaissance insuffisante de la culture de l’autre, par l’ignorance des droits et des devoirs fondamentaux des personnes ». Et c’est de là que les médias doivent jouer un rôle de premier plan pour la cohésion sociale.
Le conférencier a axé sa réflexion sur deux questionnements majeurs : « quelle communication pour la promotion de la paix et de la justice ? » et « comment consolider la paix sociale par la démocratie et la communication ? ». En réponse à la première, M. Balima indique que communiquer publiquement pour la paix relève d’abord d’une volonté politique. « Si cette volonté politique est affirmée en toute sincérité sans calcul malin, l’objectif de la communication revient à mobiliser les moyens modernes de diffusion pour véhiculer des messages et de comportements de nature à promouvoir une culture de la paix et du développement durable », a-t-il soutenu. Et ce n’est que dans un tel contexte que les médias vont être à même de défendre les valeurs se rapportant à la tolérance, à la démocratie participative, à la bonne gouvernance, à la justice sociale et au respect des droits de l’homme. Le conférencier a également stigmatisé le comportement des médias transnationaux dont les productions ne reflètent pas toujours la réalité et contribuent à la déstabilisation de la paix dans les pays moins développés.

« Démocratiser la démocratie »

Abordant le deuxième axe de sa réflexion, le Pr Balima s’est d’abord interrogé : les médias sont-ils des contributeurs à la paix ? Puis d’affirmer, les médias ne sont ni parfaits ni justes. Cependant, il estime que pour que la paix et la non-violence prévalent, il faut agir sur les consciences, les esprits et les comportements des citoyens. « Il faut que les politiques développent une politique de l’écoute, le respect des droits de la personne humaine, l’égalité entre les femmes et les hommes, la participation démocratique dans les prises de décisions, la compréhension et la tolérance vis-à-vis des opinions, la libre circulation de l’information et des connaissances, la promotion de la sécurité à l’intérieur et à l’extérieur des frontières », a martelé le conférencier avant d’indiquer que « seule la garantie de l’environnement pacifique peut permettre aux pays africains de parvenir à la démocratie et au progrès social ». Il demeure convaincu que la démocratie reste la chose la moins partagée sur le continent. C’est pourquoi, il exige qu’ « il faut commencer par démocratiser la démocratie ». A l’issue de cette communication introductive, les interrogations des participants ont porté, entre autres, sur comment sortir de la dictature des médias transnationaux ? Toute vérité est-elle bonne à dire ? L’accessibilité à l’information par les populations. Répondant à ces questions, le conférencier trouve que nous sommes dans un monde où la géopolitique est hiérarchisée. Pour lui, « tout ce qui vient de l’Occident est considéré à tort ou à raison comme étant plus crédible et plus positif que ce qui vient des pays moins développés ». Ainsi, ce rapport de force profite aux médias transnationaux. S’exprimant sur la question relative à la divulgation de toute vérité, le professeur relativise en indiquant que si une vérité apporte une plus-value à la société, sa divulgation devient une nécessité, par contre si la publication d’une vérité doit plonger un pays dans l’instabilité, alors elle devient inopportune. Toutefois, de préciser que l’option de la publication ou non, dépend de l’éthique et de la déontologie, du jugement de l’auteur. Sur la liberté d’expression au Burkina Faso, le professeur estime qu’elle existe, cependant certains n’en font pas usage en fonction de calculs personnels ou de l’environnement.

Presse écrite et démocratie

A la suite de la conférence inaugurale, quatre panelistes, Rabankhi Abou-Bâkr Zida, Rémi Dangjinou, Guy Constant Ehumi et François Xavier Andreys se sont entretenus avec le public sur le thème « Médias et démocratie : rôle et responsabilité de la télévision, de la radio et de la presse écrite dans l’implication citoyenne ». Abordant le volet presse écrite, Rabankhi Abou-Bâkr Zida, directeur général des Editions Sidwaya, a souligné d’entrée que le contexte actuel reste marqué par une dégradation de la morale, une recrudescence de l’incivisme, toute chose qui amène à s’interroger sur la citoyenneté. Il a structuré son intervention en trois volets : "Quelle presse écrite pour quel citoyen" ? "Presse et citoyenneté, quel lien fonctionnel ?", "L’influence de la presse écrite sur l’opinion publique". Sur le premier point, M. Zida souligne l’important taux d’analphabètes au Burkina qui influence négativement la presse écrite. Aussi regrette-t-il, la prédominance de la presse audio-visuelle sur la presse écrite. Cela se déteint sur les productions des journaux qui ont tendance à rechercher des informations sensationnelles. « La presse écrite est souvent à la merci de personnes ou de groupes dont le premier souci n’est pas de donner une bonne information aux citoyens », a-t-il regretté. Toutes ces considérations amènent le conférencier à conclure que la presse écrite n’a pas les moyens de son développement. Sur le lien fonctionnel entre la presse et la citoyenneté, « on ne peut pas imaginer la presse écrite comme un vecteur actif de la citoyenneté c’est-à-dire favoriser la capacité des populations à participer à l’élaboration des décisions. La grande majorité des journaux se préoccupe bien d’autres choses que de susciter l’esprit critique », a-t-il relevé. Il invite pour ce faire, les confrères à faire de l’auto développement et du développement collectif, leur préoccupation. Sur « l’influence de la presse écrite sur l’opinion publique », M. Zida trouve que l’action de la presse est encore trop diffuse. Aussi, souhaite-t-il une éducation à la lecture des journaux. A la suite du directeur général des Editions Sidwaya, Rémi Dangjinou, directeur adjoint de Canal 3 et François Xavier Andreys ont exposé sur le même thème, respectivement sur les aspects télévision et radiodiffusion. Guy Constant Ehoumi du Bénin, lui, a developpé le thème « AITV : la mort programmée d’une agence d’information ».

Boyavé Léopold YE

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