Convoqués en session extraordinaire le 19 novembre 2013, les conseillers régionaux du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) ont claqué la porte. Ils protestaient contre le fait que leurs préoccupations n’avaient pas été prises en compte. Cela n’a pas empêché la tenue de la session ,a assuré le président du Conseil régional (CR) des Cascades, N’golo Brahima Ouattara.Au terme de la 4e session ordinaire du Conseil régional des Cascades, tenu les 11, 12 et 13 novembre 2013, l’organe délibérant décidait du report au 19 novembre 2013 de l’adoption du budget primitif gestion 2014, et d’autres points de délibération. C’est à cette session extraordinaire qu’étaient invités, le 19 novembre 2013, les conseillers régionaux. Ceux du CDP seraient, d’abord, arrivés en retard. C’est après leur arrivée que les travaux ont pu commencer vers 11h au lieu de 9h initialement prévu avec la présence des 34 membres (30 présents et 4 représentés par procuration). Dès lors, le quorum atteint, la session pouvait commencer. C’est à ce moment que les élus du parti majoritaire ont indiqué qu’ils avaient une déclaration à faire.
Dans cette déclaration, lue par M. Sanlé Sory (ex-directeur régional de l’Enseignement de base des Cascades et candidat malheureux à la présidence du CR), les conseillers frondeurs ont soutenu qu’il était question de clarifier certains points de l’ordre du jour qui portaient sur l’organisation de l’administration du Conseil régional et le recrutement de certains agents à des postes qu’ils occupaient déjà. C’est en l’occurrence des fonctionnaires détachés comme les chargés du protocole, de la communication et le directeur de cabinet du président du CR. Outre ces points, des discussions avaient porté, disent-ils, sur le non-respect des textes en vigueur, notamment le Code général des Collectivités territoriales, qui stipule que le conseil régional est l’organe délibérant et que la présidence en est l’organe exécutif. Si ces questions n’étaient pas tranchées, soutinrent les conseillers mécontents, «pour ce conseil extraordinaire, nous constatons avec regret que ces mêmes points figurent encore à l’ordre du jour ; démontrant ainsi votre refus délibéré de collaborer franchement avec les Conseillers régionaux du CDP», ont poursuivit ces derniers, qui veulent la mise en place de comités aux fins d’examiner certaines questions sensibles. «Cependant, pour ce qui concerne la présente session extraordinaire, nos préoccupations n’ayant pas été prises en compte dans l’ordre du jour, qui est resté le même que le précédent, nous sommes au regret de porter à votre connaissance la suspension de notre participation à la présente session », ont conclu ces élus avant de quitter la salle.
Le CDP, malgré sa supériorité numérique, avait perdu la présidence lors des élections du bureau du CR. En effet, avec ses 21 élus sur les 34 que compte la structure, la CFDB avait fait l’unanimité en remportant la présidence. Est-ce que la division se poursuit au sein de cette classe politique ? C’est la question que plus d’un se pose après ce boycott, car tous les élus de ce parti n’ont pas claqué la porte. Selon Sanlé Sory, ils étaient 19 à quitter la salle, soit 15 personnes plus les 4 représentées par procuration. Mais pour N’golo Brahima Ouattara, certains du CDP sont restés, et la session a pu se poursuivre normalement. Pour l’instant, «on ne peut pas parler de crise, il y a peut-être des mésententes et c’est lié à toute vie en communauté», a dit ce dernier, qui soutint que «nous avons fait notre maximum pour qu’il n’y ait pas d’incompréhensions. Malheureusement, il y a toujours des incompréhensions et nous comptons tout mettre en œuvre pour que ça aille mieux».
Pour ce qui est du budget primitif, «nous pensons qu’il n’y a pas de problème, sur 34 conseillers nous en avons 30 présents, 4 procurations, donc zéro absence à l’appel, nous estimons qu’il n’y avait pas de problèmes entre nous. Nous avons aussi eu le quorum au regard de ce que la loi dit pour siéger, donc nous avons fait valablement ce qu’il y avait à faire et nous avons fini avec notre budget», a indiqué le président du CR. Face à la situation qui prévaut au CR des Cascades, plus d’un craint un début de crise, des rumeurs ayant circulé à l’époque qui soutenaient un éventuel blocage de cette structure régionale. N’golo Brahima Ouattara se montre toujours conciliant: «Nous sollicitons l’appui de tout le monde surtout au niveau des mairies, parce que nous pensons que c’est celles-ci qui ont envoyé des conseillers régionaux pour défendre les points de vue des mairies, défendre les intérêts des mairies, et si vous avez à certains moments des gens qui veulent imposer leur points de vue sans que la base même ne soit au courant de ce qui se passe, c’est quand même compliqué», dira le président du Conseil régional, pour qui il n’est pas dans l’intérêt des Cascades de toujours s’offrir en spectacle.
En attendant, quelle est la position du parti majoritaire sur cette nouvelle mésentente entre élus locaux après celle pendante à Soubaka ? Joint au téléphone, Moustapha Ouattara, secrétaire provincial du CDP/Comoé, nous a avoué qu’ils étaient informés du mouvement d’humeur de leurs élus, mais que le parti n’avait pas encore officiellement pris position.