Ouagadougou - La crise à l’université de Ouagadougou, l’invalidation des deux listes parallèles du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP-pouvoir) aux législatives prochaines et la tentative de coup de force en Guinée, font la une des quotidiens burkinabè parus le mardi 23 octobre 2012.
Sur la crise qui sévit à l’université de Koudougou, le quotidien privé bobolais « L’Express du Faso » estime qu’un Etat doit se faire respecter, faire respecter ses représentants sur le terrain.
Pour le journal, les sanctions prises contre les 16 étudiants allant de la suspension à la radiation à vie, doivent être appliquées dans toute sa rigueur.
Craignant le règne de la loi de la jungle dans les universités, où c’est le plus fort qui l’emportera toujours, « L’Express du Faso » écrit que si les faits sont établis que les étudiants ont troublé l’ordre public, molesté un professeur et blessé certains de leurs camarades, il y a lieu d’être ferme.
« Aller à l’Université est un choix », soutient « L’Express du Faso » souhaitant que le gouvernement aille jusqu’au bout de sa logique. Le journal se demande de quel droit donc, des étudiants, parce qu’ils ne veulent pas suivre des cours, peuvent-ils empêcher les autres de les recevoir ?
Martelant qu’il y a des choses qu’on ne négocie pas, « L’Express du Faso » insiste pour dire qu’on a donné « trop de liberté à nos enfants qui finalement sont en train de prendre notre place et nous dicter la conduite à tenir ».
Rappelant que le problème à Koudougou ne date pas d’aujourd’hui, le journal propose une refondation de nos universités où il sera question de tout arrêter, faire une épuration, et recommencer avec les étudiants qui se préoccupent de leur avenir, de l’avenir des générations suivantes et du pays tout entier.
Sur le même évènement, le quotidien privé « L’Observateur Paalga » titre : « on a frôlé le pire au Collège Sainte-Monique » faisant écho de la manifestation des élèves et étudiants de Koudougou assortie d’une grève de 48 heures à compter du lundi 22 octobre 2012 afin de protester contre l’exclusion des 14 étudiants de l’université de Koudougou.
« Au Collège Sainte Monique de Koudougou, une milice, dont des membres étaient armés de machettes, a failli pousser les élèves et les étudiants à commettre le pire », dénonce le journal qui se réjouit que le groupe d’élèves et d’étudiants qui faisaient le tour des établissements secondaires de la ville, a rencontré une résistance au collège Sainte Monique.
Abondant dans le même sens, le quotidien privé « Le Pays » s’inquiète des effets de contagion au sein du milieu estudiantin et syndical avec la manifestation de Koudougou.
Pour ce journal, l’UGEB décrète une grève de 48 heures à Koudougou et les syndicats d’enseignants tels le syndicat des travailleurs de l’éducation et de la recherche (SYNTER) et le syndicat national autonome des enseignants chercheurs (SYNADEC) ont donné de la voix et pris position par rapport aux sanctions prises contre les étudiants.
Le journal « Sidwaya » quotidien d’Etat, tranche avec ses confrères en prônant un apaisement, le retour de la paix sociale.
Le journal fait allusion aux nombreux appels à l’allègement de ces sanctions jugées trop sévères, en dépit de la gravité des fautes et faisant suite à la médiation initiée par des personnalités morales de la région du Centre Ouest, le gouvernement burkinabè.
Pour « Sidwaya », il est souhaitable que le corps professoral accepte, dans un souci d’apaisement du climat social, de réviser les sanctions à la baisse (voire même les supprimer si les étudiants incriminés se repentent) et que les parties puissent se pardonner.
« Le Pays » est aussi revenu sur la liste invalidée du CDP aux élections législatives à venir et écrit que la commission ad hoc de validation des candidatures s’est réunie une quatrième fois le lundi 22 octobre 2012 au siège de la Commission électorale communale indépendante (CECI) de Gourcy.
Le grand absent à cette rencontre, a indiqué le journal, a été le commissaire de la CENI en charge de la région du Nord, Adam Régis Zougmoré pour, dit-on éviter toute confusion.
Au finish, souligne le journal, la candidature du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) a été invalidée selon l’article 246 du code électoral pour dire que ce parti un non-partant pour les municipales prochaines à Gourcy sous réserve que d’éventuels recours viennent infirmer ou confirmer cette décision. Restent en course dans cette région, l’UNIR/PS, l’ADF.RDA et le PDP/PS.
« Sidwaya », sous sa rubrique Politique Etrangère, évoque la tentative de coup d’Etat en Guinée Bissau sous le titre : « Retour aux vieilles amours ».
Sidwaya relaie les accusations du gouvernement en place à Bissau contre le Portugal (ancienne colonie), la communauté des pays de langue portugaise et l’ancien Premier ministre, Carlos Gomes Junior.
Ils sont vu comme les promoteurs de cette tentative de déstabilisation dont le but et la stratégie sont de renverser le gouvernement de transition, rappelle le journal.
Faisant la genèse des faits, le journal évoque le contexte qui a généré cette situation lié à l’indiscipline ambiante au sein de l’armée de Guinée Bissau depuis l’exil de Gomez Carlos Junior après son renversement le 12 avril 2012.
« Sidwaya » se conforte dans sa position pour dire que la nouvelle d’un coup d’Etat en Guinée Bissau ne surprend personne et ne fait plus émouvoir, même les âmes les plus sensibles.