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Sidwaya N° 7548 du 22/11/2013

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Message de Monsieur le ministre de l’action sociale et de la solidarité nationale : Commémoration du 24e anniversaire de la convention relative aux droits de l’enfant (CDE)
Publié le vendredi 22 novembre 2013   |  Sidwaya


Le
© Autre presse par DR
Le ministre de l`action sociale et de la solidarité nationale Alain Dominique R. ZOUBGA


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Vingt novembre 1989, vingt novembre 2013 cela fait 24 ans que l’Assemblée Générale des Nations Unies a adopté la Convention relative aux Droits de l’Enfant (CDE).
Notre pays, à l’instar de la communauté internationale, fête en ce jour, le 24ème anniversaire de ladite Convention.
Instrument de consensus et de compromis entre valeurs, convictions, cultures et traditions propres à la population mondiale, la Convention a une force obligatoire pour l’ensemble des 193 Etats parties qui l’ont ratifiée.
Unique traité international au monde, il garantit à l’enfant l’ensemble des droits fondamentaux : civils, politiques, économiques, sociaux et culturels. Renfermant 54 articles, cet instrument juridique repose sur quatre (04) principes fondamentaux à savoir :

- la non discrimination (article 2) ;

- l’intérêt supérieur de l’enfant (article 3) ;

- la survie et le développement de l’enfant (article 6) ;

- le respect de l’opinion des enfants (articles 12 et 13).
Elle a bénéficié tout au long des deux (02) dernières décennies d’une attention et d’une diffusion sans précédent dans l’histoire du droit international relatif aux droits de l’Homme.
Le Burkina Faso a ratifiée la CDE par le Kiti n°AN VII-383 du 23 juillet 1990.
A cet effet, il est tenu, à l’instar des autres pays qui l’ont ratifié, de concevoir et de mettre en œuvre des mesures juridiques, administratives et politiques pour améliorer le bien-être des enfants au Burkina Faso.
A titre illustratif :

- au niveau de l’enregistrement des naissances, le taux est passé de 63,7% en 2006 à 92% en 2010 ;

-dans le domaine de la santé, le taux de mortalité maternelle est passé de 484 décès maternels pour 100 000 naissances vivantes (EDS 98) à 307,3 décès maternels pour 100 000 naissances vivantes (RGPH 2006), tandis que le taux de mortalité des enfants de moins de 5 ans est passé de 184‰ en 2003 (EDS 2003) à 129‰ en 2010 (EDS 2010) et celui de la mortalité infantile est passé de 81‰ en 2003 à 65‰ en 2010 ;

-dans le domaine de l’éducation préscolaire, le taux est passé de 1,45% en 2005-2006 à 3,5 % en 2011- 2012 dont 3,6% de filles et 3,4% de garçons ;

- au niveau de l’enseignement primaire, le taux brut d’admission est passé de 78,% en 2008-2009 à 85,7% en 2010-2011 soit un gain moyen de 7,7 points par an ;
Entre 2003-2004 et 2010-2011, l’effectif des enfants scolarisé est passé de 1.139.512 à 2.205.295 élèves soit un taux moyen d’accroissement annuel de 9,9% ;

-au niveau de l’enseignement post-primaire, il faut noter que depuis 2002, l’accompagnement de l’Etat et de ses partenaires a permis d’accroître l’offre éducative (plus de 150 collèges construits.) Ce qui a permis de drainer des flux d’élèves du primaire vers le post-primaire et de porter le taux en 2009-2010, à 29,7%.
Dans le domaine de la protection et de la promotion des enfants vulnérables, en dépit des nombreux efforts déjà consentis, l’Etat Burkinabè a déployé cette année, une aide exceptionnelle de plus de 6 milliards dans le cadre du renforcement de la protection sociale en faveur des groupes vulnérables, toute chose qui a un impact positif direct et indirect sur les enfants. Ce programme est en cours d’exécution par mon département dans les 13 régions du pays.
Par ailleurs, le Burkina Faso s’est acquitté de ses obligations envers les comités de suivi des traités relatifs aux droits de l’enfant. Ainsi, en application du premier alinéa de l’article 44 de la CDE, notre pays, sous la conduite de mon département, a présenté au Comité des droits de l’enfant des Nations Unies à Genève, ses 3ème et 4ème rapports sur la mise en œuvre de la Convention en 2010. Il a également soumis le 21 janvier 2013, à ce même comité, ses rapports initiaux sur la mise en œuvre des protocoles facultatifs à la CDE concernant d’une part, la vente d’enfants, la prostitution des enfants et la pornographie mettant en scène des enfants, et d’autre part, celui relatif à l’implication des enfants dans les conflits armés.
Dans le domaine des droits de l’enfant au niveau régional, le Burkina Faso est le 1er pays africain à avoir soumis au Comité Africain d’experts, son rapport périodique sur la mise en œuvre de la Charte Africaine des droits et du Bien-être de l’enfant le 16 avril 2013 à Addis-Abeba. Tous ces efforts témoignent de la volonté du gouvernement de faire du bien-être de l’enfant, une priorité.
En dépit de ces progrès dans ces domaines sus mentionnés, la violence faite aux enfants persiste. Aussi, avons-nous tenu à commémorer ce 24ème anniversaire au niveau national sous le thème : « Violence en milieu scolaire et extra scolaire : comprendre et agir ».
Le choix de ce thème est d’à propos parce qu’il souligne une des préoccupations de l’heure dans notre pays. En effet, la violence en milieu scolaire et extra scolaire est une triste réalité. La liste des actes de violence ayant comme auteurs et victimes des enfants est impressionnante et comprend entre autres : les meurtres, les affrontements, les viols, les harcèlements sexuels, les attitudes irrespectueuses, les agressions, les châtiments corporels, l’incivilité etc. Selon une étude sur la violence faite aux enfants réalisée par le MASSN et l’UNICEF (2008), l’école serait, après la famille (86,6 %), le secteur où s’exprime plus de violence contre les enfants (53 ,8%) ; et les principaux auteurs des violences à ce niveau demeurent les pairs.
En effet, l’opinion garde encore en mémoire le cas du Frère Ignace Garcias en 2003 et plus récemment, les cas des élèves Justin ZONGO en février 2011 et Joël OUEDRAOGO en décembre 2012.
Par ce thème, le Burkina Faso à travers le Ministère de l’action sociale et de la solidarité nationale, en charge de la protection de l’Enfant, veut attirer l’attention de tous les acteurs impliqués dans la défense, la protection et la promotion des droits de l’enfant sur le phénomène de la violence en général et en particulier au niveau scolaire et extra scolaire que connait le pays depuis un certain temps ; c’est également l’occasion de susciter la prise de mesures urgentes et novatrices en vue de minimiser le phénomène.
Aussi, en ce 24ème anniversaire de la CDE, voudrais-je réaffirmer l’engagement du gouvernement à redoubler d’efforts pour assurer un mieux- être des enfants du Burkina Faso en initiant des actions visant à prévenir et à répondre à ces violences.
Une protection efficace de l’enfance suppose une conjugaison efficiente des efforts des pouvoirs publics, des organismes privés, des communautés, parents et des enfants eux-mêmes.
A cet effet, plusieurs mesures ont été prises sur les plans juridique et institutionnel pour lutter contre le phénomène de la violence en général et en particulier la violence en milieu scolaire dans notre pays.

Aux plans juridique et institutionnel
En rappel, la Constitution du Burkina Faso stipule en son article 2 que : Sont interdits et punis par la loi, l’esclavage, les pratiques esclavagistes, les traitements inhumains et cruels, dégradants et humiliants, la torture physique ou morale, les sévices et les mauvais traitements infligés aux enfants et toutes les formes d’avilissement de l’Homme ».
La ratification la Convention relative aux droits de l’enfant et ses protocoles facultatifs ainsi que de la Charte Africaine des Droits et du Bien-être de l’enfant ont permis de créer un environnement protecteur pour les enfants.
L’interdiction de la violence stipulée dans l’article 47 de la loi n°013-2007/AN du 30 juillet 2007, portant loi d’orientation de l’éducation qui constitue une mesure forte en faveur de l’enfant.
Egalement, une Direction de la lutte contre les violences faites aux enfants (DLVE) a été créée.
Par ailleurs, la mise en place d’un Conseil national pour la prévention de la violence à l’école (CNPVE) par décret n°2009-200/PRES/PM/MESSRS/MEBA/SECU du 15 avril 2009 témoigne de la volonté du gouvernement de faire de l’école, un cadre sécurisé.

Sur le plan opérationnel
Des mesures et actions spécifiques ont été mises en œuvre pour prévenir et/ou réduire la violence en milieu scolaire ; on peut citer entre autres :
· l’existence de règlement intérieur au sein des établissements ;
· l’existence de conseil de discipline ;
· les manifestations culturelles et sportives, les jeux de société organisés au sein des établissements pour faciliter l’intégration et offrir une ambiance paisible d’apprentissage ;
· l’existence d’un professeur principal pour chaque classe au secondaire, chargé d’être à l’écoute des élèves et d’être l’intermédiaire entre les élèves et l’administration ou l’APE et les élèves pour toutes informations, doléances, suggestions ou gestion de conflits éventuels…
· l’existence de délégué de classe chargé d’être le porte parole de la classe et le canal de transmission des informations venant de l’administration ;
· l’organisation de conférences débats-thématiques d’éveil et de conseil portant entre autres sur la non violence, la paix, la santé…
· l’existence de plusieurs associations et ONG qui s’investissent dans la lutte contre le phénomène…
Toutes ces actions témoignent de l’engagement et de la volonté du gouvernement et ses partenaires d’asseoir de façon durable un climat de paix sociale favorable à l’épanouissement des enfants.
C’est pourquoi, tout en réitérant mes remerciements aux partenaires pour leur soutien à la réalisation des droits de l’enfant au Burkina Faso, je lance un appel à la communauté internationale pour un appui technique et financier plus structurant au gouvernement, dans la mise en œuvre des programmes en vue de renforcer les acquis et promouvoir de nouveaux programmes dans les domaines de la santé, de l’éducation, de la justice pour mineurs, de la lutte contre les violences sur les enfants.

Le cri de Cœur
J’exhorte les autorités coutumières et religieuses à user de leurs prérogatives partout où elles sont, à veiller au respect de la dignité humaine et particulièrement des droits de l’enfant pour une contribution importante à la prévention universelle des problèmes comportementaux chez les enfants et les élèves.
Aux organisations de la société civile, je dis que vos expériences, analyses, critiques constructives et recommandations sont utiles au Gouvernement pour l’aider à mieux assumer ses responsabilités dans la limite de ses capacités. Je vous invite alors à privilégier et consolider le travail en réseaux en vue d’assurer une coordination plus efficace de vos actions, à échanger les bonnes pratiques et à veiller à ce que les politiques en faveur de l’enfance soient bien exécutées.
A toutes les familles, je voudrais demander qu’elles soient, chacune, un creuset où se cultive la non violence, la tolérance, et le pardon car c’est dans le foyer conjugal qu’il faut commencer par détruire les germes de la violence commise par ou contre les enfants pour qu’ils puissent grandir dans un environnement propice à leur plein épanouissement.
A vous enfants et élèves, notre espoir et adultes de demain, je vous encourage à prendre conscience de la responsabilité qui est la vôtre pour que plus jamais vous ne soyez ni auteurs ni victimes de violence dans ou hors des établissements scolaires. Ne reproduisez pas les mauvais comportements que vous voyez ça et là. Soyez au contraire de bons exemples pour vos pairs, pour votre entourage et pour toute la société. Vous êtes une génération favorisée par l’existence de la Convention qui vous consacre des droits. Je vous invite à en jouir avec intelligence et en toute sagesse, respectant vos devoirs envers vos parents, vos éducateurs, vos pairs et aussi l’Etat car ils consentent tous des sacrifices pour vous bâtir un monde meilleur.
Je saisis cette occasion pour féliciter, au nom du Gouvernement, tous ceux qui par leurs efforts constants ou occasionnels, œuvrent pour le bien-être des enfants. Je les invite à redoubler d’efforts et les encourage à des actions concertées pour plus de résultats probants. Car c’est ensemble, dans un engagement solidaire, une vision commune partagée et une synergie d’action que nous parviendrons à créer les conditions les meilleures pour le développement harmonieux de l’enfant.
Je conclus en rappelant à tous les élèves et à toute la communauté qu’il existe un numéro vert, le 116 ou le 80 00 11 52 ouvert 24h/24h pour signaler les cas d’agression, de sévices corporels, d’abus sexuels, de traite des enfants bref, toute violence commise sur un enfant.
J’en appelle donc à la coopération de tous pour venir à bout de toutes les formes de violence faites aux enfants, afin de leur permettre de vivre et de grandir dans un environnement serein, gage d’un développement humain durable.
Tous, engageons-nous pour le bien-être des enfants dans le respect de leurs droits !

Non à la violence en milieu scolaire
et extra scolaire !
Oui à la tolérance, au pardon
et à la paix !

JOYEUX ANNIVERSAIRE A LA CDE !
BONNE FETE A TOUS LES ENFANTS !



Le Ministre de l’Action Sociale et de la Solidarité Nationale
Dr. Alain Dominique R. ZOUBGA

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