«C’est vrai que la FIFA a disqualifié l’Algérie et déclaré le Burkina qualifié pour le Mondial 2014 ?»
-Tu as entendu ça où ? Il paraît que la nouvelle est sur le net, RFI même a annoncé ça.
Hier après-midi, lendemain de l’élimination des Etalons pour le Mondial 2014, cette folle rumeur a fait en quelques minutes le tour de Ouaga et de tous les coins et recoins du Burkina. Une frénésie subite s’est emparée des populations et les drapeaux, fanions, vuvuzélas et autres gadgets, qui avaient subitement disparu dans la matinée, sont apparus de nouveau, comme par enchantement. Et des jeunes juchés sur leurs mobylettes pétaradaient à travers les artères de la ville, occasionnant ici et là des accidents. Comme les journalistes sont censés être au courant de tout, nos portables n’arrêtaient pas de hurler. Certains ont dû mettre leurs appareils sous mode silencieux pour pouvoir travailler. Inutile, en effet, de jubiler avec le supporter lambda sans être sûr à 100% de cette information. Selon les colporteurs de cette nouvelle, le capitaine Charles Kaboré, à l’issue de la rencontre, avait posé des réserves sur l’arbitre central, le Sénégalais Badara Diatta, jugé partial, et sur des joueurs algériens qui étaient sous le coup d’une suspension pour avoir accumulé des cartons jaunes. Et c’est à cette requête que les instances internationales du football auraient répondu favorablement. Ceux qui restaient de marbre malgré l’euphorie se disaient que c’était trop beau pour être vrai, et ils avaient raison. De fait, l’ambiance en début de soirée était retombée aussi vite qu’elle était montée.
Un communiqué officiel du ministère des Sports et des Loisirs (voir encadré) est venu définitivement démentir cette rumeur, qui aura en quelques heures donné de faux espoirs aux Burkinabè. Reste maintenant à savoir d’où cette folle rumeur est partie, à l’heure des technologies de l’information et de la communication, où une nouvelle fait le tour de la planète en quelques clics de souris. L’intox tirerait peut-être son origine de la disqualification, il y a quelque temps de cela, de l’Algérie au mondial de pétanque disputé à Montauban, en France, où son quatuor : Douar Mustapha, Bouzlifa Seif Islem, Semmar Brahim et Dounayib Nazim avaient été disqualifiés pour avoir refusé de jouer contre Israël. Ceux qui ne vont jamais au puits, selon un adage bien connu de chez nous, pour puiser l’eau ont-ils confondu les deux situations ? C’est fort possible. Quoi qu’il en soit, l’affaire est retombée comme un soufflet. Il faut sans doute qu’on se dise définitivement que la cause est entendue.