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Le Quotidien N° 923 du 21/11/2013

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Coopération entre l’Afrique et le monde : en finir avec le réflexe d’assisté
Publié le jeudi 21 novembre 2013   |  Le Quotidien




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Encore une fois, les Africains sont amenés à faire le rang devant le guichet d’une puissance économique ou financière. Cette fois-ci, nos têtes couronnées sont à Koweit City, pour solliciter des aides sonnantes et trébuchantes, dans le cadre du sommet afro-arabe. En principe, il n’est pas mauvais que le continent développe des partenariats avec d’autres pays ou régions du monde. Les relations internationales sont ainsi faites qu’il est important d’avoir des alliés et des amis sur qui compter. Mais pour l’Afrique, cela finit par ressembler à du vassalisme. C’est toujours l’Afrique qui attend des autres qu’ils l’aident à réaliser ses projets de développement. Elle est donc dans la plupart des cas en position de faiblesse lors de ces sommets dont les retombées demeurent d’ailleurs mitigées. Tant pour son image que pour son influence dans le monde, l’Afrique devrait donc revoir cette forme de coopération où elle est perçue comme une mendiante.
Si coopération multilatérale il y a, il aurait été plus judicieux et moins onéreux pour les Etats de confier cette tâche à l’Union africaine. Ainsi, les discussions se feront d’égal à égal, dans l’intérêt réciproque des deux parties. Le NEPAD (Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique) aurait pu faire ce travail, si l’individualisme et l’égoïsme des Etats africains ne l’avaient condamnée à une certaine léthargie. Mais voilà, chaque dirigeant croit que sa souveraineté est plus importante que tout, et que surtout elle serait mise à mal s’il inscrivait sa politique internationale dans le cadre du NEPAD. Résultat, chaque dirigeant prend son vol, avec dans ses bagages ses propres projets, pour se rendre aux multiples rencontres entre l’Afrique et les autres continents ou pays. A ce sommet afro-arabe, seul Macky Sall, dont le pays a contribué à porter le NEPAD sur les fonts baptismaux, à travers l’ancien président Abdoulaye Wade (il faut lui reconnaitre au moins ce mérite), semble se rappeler au bon souvenir de cet outil de l’UA. Coopération et non aide, tel est le credo de Macky Sall qui veut que le NEPAD soit utilisé à cette fin dans les relations afro-arabes.
Au-delà de l’absence d’une stratégie coordonnée autour de la coopération entre l’Afrique et le reste du monde, il se pose la question de la conception que nos dirigeants ont du développement. N’est-il pas temps pour l’Afrique, après des décennies de coopération –disons plutôt de mendicité- internationale, de changer de fusil d’épaule. Sans rejeter la contribution des pays plus nantis, il semble que l’Afrique doit puiser à l’intérieur d’elle-même pour se développer. Ainsi, le NEPAD, au lieu de compter sur des financements extérieurs pour espérer réaliser ses objectifs, devait d’abord mobiliser des ressources endogènes. Il faut en finir avec le réflexe de l’assisté, qui ne nous a menés nulle part. A ce titre, le Congo Brazzaville, en octroyant un prêt de 100 milliards à la Côte d’Ivoire, vient de prouver que l’Afrique peut financer son propre développement.
Les Africains doivent enfin intégrer la donne qu’ils doivent eux-mêmes bâtir leur développement au lieu de compter sur les autres. Un sursaut d’orgueil est de ce fait nécessaire pour une nouvelle vision du développement où l’aide extérieure (du reste de plus en plus réduite) ne sera qu’un appoint aux efforts internes. Mais le plus grand défi qui se pose aux dirigeants africains demeure la bonne gouvernance économique. Si les fonds extérieurs injectés dans nos différents pays n’ont pas eu les effets escomptés, c’est aussi en raison de la gabegie, de la corruption et des détournements. Par exemple, Léonce Ndikumana et James K.Boyce, deux chercheurs de l’université canadienne de Massachusetts Amherst, évaluent à 420 milliards de dollars le montant des capitaux ayant fui l’Afrique entre 1970 et 2004 à destination des paradis fiscaux. Ces fonds, selon Global Financial Integrity, une association de lutte contre la corruption, proviennent de la corruption, des détournements de fonds publics, des revenus des activités criminelles et des transactions concernant les ressources minières. C’est pourquoi, la réorientation de la politique de développement doit s’accompagner d’une bonne gestion des deniers publics. Sinon, quelle que soit la stratégie de développement adoptée, on continuera de tourner en rond .

La Rédaction

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