Les parlementaires panafricains, dans le cadre leur atelier d’échange sur la transhumance et le pastoralisme en Afrique, ont visité, le jeudi 14 novembre 2013, le marché à bétail de Fada N’Gourma dans la région de l’Est.
Les parlementaires de l’Union africaine, dans leur mission d’échange et de partage des expériences avec les acteurs du secteur de l’élevage du Burkina Faso, ont effectué une sortie de terrain, dans la région de l’Est. Cette région, visitée le jeudi 14 novembre 2013 par les députés, est « par excellence celle où l’animal est valorisé », selon le ministre des Ressources animales et halieutiques, Jérémy Tinga Ouédraogo. A Fada N’Gourma, les parlementaires ont eu une visite guidée sur le marché à bétail. Cette infrastructure à caractère international permet d’accueillir du bétail en provenance de pays voisins tels que le Niger ou le Mali. Sa construction a coûté environ 800 millions de FCFA. Les parlementaires, après avoir pris connaissance du fonctionnement du marché, ont soulevé des inquiétudes liées à son entretien, la gestion des taxes et le suivi des activités par la municipalité. Selon le député ivoirien Dognon Koné, le marché à bétail de Fada est un pôle de croissance économique qu’il ne faut pas abandonner à lui-même. « Les taxes que nous encaissons doivent servir à l’entretien de ce bijou qui est très important dans la sous-région », a-t-il recommandé. Et de poursuivre en indiquant que le Burkina Faso se positionne aujourd’hui comme une plaque tournante en matière d’élevage dans la sous-région. De ce fait, M. Dognon pense que le pays doit maintenir le cap et, surtout, organiser davantage ses projets et programmes politiques en faveur de l’émergence de l’élevage qui, a-t-il précisé, constitue l’un des piliers de l’économie de l’Afrique.
A propos de la taxation, le député du Niger, Malam Issa Assoumana, membre du parlement panafricain, pense qu’il faut initier un atelier régional sur l’harmonisation des réglementations en matière de taxation afin d’alléger les souffrances des éleveurs et toute la population pastorale. Aussi, la question de conflit entre agriculteurs et éleveurs a été largement débattue par les « honorables » qui voulaient tout simplement savoir quelles sont les mesures prises par le gouvernement burkinabè, les coutumiers et les religieux pour bouter ce phénomène hors des espaces ruraux. Dans son exposé, le directeur régional des ressources animales et halieutiques de l’Est, Daniel Tankouano, a décliné les atouts, les potentialités et le suivi de la transhumance dans la région. Il a évoqué les difficultés et les perspectives en signifiant que malgré les contraintes, la transhumance demeure un mal nécessaire qui permet de mieux exploiter les ressources pastorales aux fins d’accroissement de la production animale, de création ou de maintien d’emplois et de richesses pour les populations. « Des efforts doivent être consentis par les Etats et les différents acteurs pour la mise en œuvre des textes et engagements qu’ils ont pris pour l’amélioration des conditions d’exercice de cette transhumance », a souhaité le directeur régional. Des actions qui, selon lui, permettront à la transhumance de contribuer efficacement au développement des économies et à l’intégration des peuples. Les parlementaires ont également requis les préoccupations des éleveurs qui, à travers leur président, Salou Diallo, ont invité à la relecture de certains textes, notamment les conditions d’acquisition du Certificat national ou international de transhumance (CNT et CIT), le suivi sanitaire du bétail, la sécurisation des couloirs de transhumance, la réduction des taxes et l’octroi du titre foncier aux éleveurs.