Suite aux multiples tracasseries dont ils s’estiment victimes, les conducteurs de tricycles de la ville de Sya ont observé un mouvement de protestation, le mardi 19 novembre 2013. Ainsi, regroupés à la place de l’hôtel de ville, les conducteurs des taxi-motos se sont ébranlés sur le gouvernorat, où ils ont été reçus par le maître des lieux.
Le mardi 19 novembre 2013, alors que la ville de Bobo-Dioulasso était en effervescence autour du match retour entre le Burkina et l’Algérie, comptant pour la qualification à la coupe du monde Brésil 2014, les conducteurs des taxi-motos de la ville avaient d’autres chats à fouetter. En effet, ils ont choisi ce jour-là pour manifester leur mécontentement contre les contrôles intempestifs dont ils s’estiment victimes. Pour ce faire, le lieu choisi pour se faire entendre a été le gouvernorat.« Nous sommes là ce matin pour manifester notre ras-le-bol contre les multiples tracasseries de la police municipale à notre encontre. Chaque fois que nous sortons, nous avons des problèmes avec la police municipale qui nous interdit de prendre des passagers alors que nous ne pouvons pas transporter des marchandises sans leurs propriétaires. Maintes fois, j’ai été verbalisé à hauteur de 15 000 F CFA pour avoir transporté des passagers. Nous menons cette activité pour pouvoir venir en aide à nos familles. Mais avec ces tracasseries, nous n’arrivons plus à nous en sortir. C’est vraiment difficile pour nous ». C’est en ces termes qu’un des conducteurs de taxi-moto nous a accueilli pour expliquer la raison de ce mouvement de protestation. Réunis en grand nombre devant le gouvernorat des Hauts-Bassins, les conducteurs des tricycles entendant que Nébilma Joseph Bakouan trouve une solution, séance tenante, à leur problème. Alors que les esprits s’échauffaient devant le gouvernorat, occasionnant la curiosité des badauds et autres usagers de la route, une délégation des protestataires était reçue par le gouverneur. A en croire, un des membres de la délégation, Siaka Tou, c’est au regard de l’interdiction de transporter des passagers et face aux multiples tracasseries dont ils font l’objet, que les conducteurs des tricycles se sont réunis pour venir voir le gouverneur afin de trouver une solution et mettre fin aux tracasseries. « Nous sommes venus voir le gouverneur pour qu’il essaye de revoir la mesure interdisant le transport des passagers, afin que nous puissions gagner tranquillement notre pain, parce que le transport des marchandises uniquement ne nous permet pas de gagner beaucoup d’argent », a-t-il déclaré au sortir de la rencontre avec le gouverneur. Justement cette rencontre a permis, selon notre interlocuteur, de comprendre pourquoi il leur est interdit d’embarquer des passagers au-delà d’une seule personne. « Le gouverneur nous a sensibilisés et nous a expliqué pourquoi nous ne devons pas transporter des passagers, car en cas d’accident, c’est nous-mêmes qui aurons encore plus de problèmes. Il nous a demandé de nous en tenir au transport des marchandises et de laisser les taxis s’occuper du transport des personnes ». De toute évidence, si l’appel du gouverneur semble avoir trouvé écho auprès des membres de la délégation, certains conducteurs se sont montrés quelque peu réticents, car estiment-ils, la mesure leur enlève du pain de la bouche. Pour Nébilma Joseph Bakouan, l’application de la réglementation régissant l’utilisation des tricycles, notamment le transport des personnes et des marchandises, est conforme. Selon Nébilma Joseph Bakouan, les tricycles sont autorisés à transporter des marchandises et il n’est autorité qu’un seul passager à bord. Toutefois, a-t-il relevé, c’est que de plus en plus, il est observé que les conducteurs de tricycles s’autorisent à transporter plusieurs personnes. Ce qui constitue une infraction. Ainsi a-t-il laissé entendre, après la campagne de sensibilisation avec l’association des conducteurs de tricycles où les dispositions réglementaires ont été expliquées, certains conducteurs continuent de violer la réglementation. C’est donc pour instaurer un certain ordre que la police a opéré des contrôles inopinés et des engins ont été mis en fourrière. Toute chose qui a provoqué le mouvement de protestation. Pour le gouverneur, la rencontre a été l’occasion pour lui de rappeler aux conducteurs la réglementation en vigueur. Pour lui, la ville de Sya ne peut déroger à celle-ci. « Nous leur avons rappelé qu’il existe une réglementation et qu’ils doivent s’y soumettre. Je leur ai même dit qu’ailleurs, comme à Ouahigouya, à Kaya et à Ouagadougou, ils circulent, mais ils respectent la règlementation, donc Bobo ne doit pas faire exception à la règle. D’ailleurs, les taxismen sont venus nous voir afin que nous trouvions une solution à cette situation. A défaut de cela, ils allaient à leur tour observer un mouvement, car les tricycles leur ravissent la clientèle », a confié le gouverneur de la région des Haut-Bassins .