Le Mouvement burkinabè des droits de l’homme et des peuples (MBDHP) a tenu, les 14, 15 et 16 novembre 2013, à Ouagadougou, son 6e congrès ordinaire autour du thème : « Face à la crise sociopolitique que traverse le Burkina, renforçons le MBDHP en vue d’une protection accrue des doits humains et un meilleur accompagnement des populations dans la revendication de leurs droits ». Instance suprême du MBDHP, le 6e congrès a également consacré le renouvellement de l’organe dirigeant qu’est le Comité exécutif national.
Ce sont 137 délégués venus des 45 sections nationales et des sections de l’étranger à savoir, la Côte d’ivoire, la France et le Sénégal, qui ont pris part aux travaux du 6e congrès ordinaire du Mouvement burkinabè des droits de l’homme et des peuples, tenu à Ouagadougou les 14, 15 et 16 novembre 2013. 3 jours durant, les congressistes ont passé en revue le contexte national, africain et international dans lequel se tient la rencontre avant de jeter un regard critique sur la situation des droits humains au Burkina. Egalement, a indiqué Chrysogone Zougmoré, président réélu du comité exécutif national du MBDHP, des résolutions fortes ont été prises pour permettre le renforcement des structures délocalisées du mouvement. Et ce, en vue d’un meilleur accompagnement des populations pour la défense de leurs droits économiques, socioculturels, civils et politiques. Le contexte national, selon lui, est marqué par une grave crise sociopolitique qui secoue le pays depuis l’assassinat du journaliste Norbert Zongo et de ses compagnons. Cela, a-t-il indiqué, se constate depuis quelques mois, particulièrement par des manifestations qui s’opèrent aussi bien dans les grandes villes que dans les campagnes. Ce qui nécessite, d’ailleurs, selon lui, que le MBDHP adapte ses méthodes de travail en vue d’un meilleur accompagnement de ces populations. En effet, a-t-il indiqué, cela passe nécessairement par la sensibilisation des populations et la formations des militants du MBDHP qui s’est fortement rajeuni. Chrysogone Zougmoré a rassuré les uns et les autres que le MBDHP poursuit la lutte pour que la lumière soit faite sur le dossier Norbert Zongo. Dossier qui sera d’ailleurs, selon lui, examiné au fond les 28 et 29 novembre 2013, à Arusha, en Tanzanie, par la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples. Toutefois, le MBDHP continuera la lutte au niveau national pour retrouver les véritables assassins du journaliste et de ses compagnons. Pour ce qui est de la situation des droits humains au Burkina, le président du MBDHP estime qu’elle n’est pas reluisante. Les preuves de cette situation, a-t-il souligné, sont entre autres les questions lancinantes liées à la vie chère, à l’impunité, à la corruption, à la banalisation de la délinquance à col blanc. Aussi, a-t-il ajouté : « Lorsque l’on traîne des tares comme celles-ci dans un pays très pauvre et très endetté, on ne peut pas se réjouir de l’état des droits humains ». En effet, a expliqué Chrysogone Zougmoré, les doits humains, ce n’est pas seulement les droits civils et politiques, mais également, et de plus en plus, les droits économiques, sociaux et culturels. En somme, a-t-il indiqué : « La question fondamentale qui se pose au Burkina est celle du changement et le seul changement qui vaille, c’est celui qui consiste à doter notre pays d’une indépendance politique véritable en permettant à notre peuple de choisir librement ses options politiques, économiques et sociales et de se doter des institutions nécessaires à leur réalisation ». Le nouveau bureau du comité exécutif national, avec à sa tête Chrysogone Zougmoré, est composé de 11 membres.