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L’Observateur Paalga N° 8499 du 14/11/2013

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Un morts entre les dents de Boko Haram
Publié le jeudi 14 novembre 2013   |  L’Observateur Paalga




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Boko Haram : deux mots, un symbole du mal nigérian. A ses débuts, il y a treize ans, ce n’était encore qu’un petit mouvement religieux contestataire porté sur les fonts baptismaux par Mohamed Yusuf qui entendait instaurer la charia dans les Etats du nord du pays tout en rejetant la modernité.
La dénomination «Boko Haram», qui signifie «L'éducation occidentale est un péché », reste une dérivation de Boko de book, «livre» en anglais et de Haram, un mot arabe signifiant ce qui est interdit ou malsain en islam. Ce mouvement, qui se revendique de l’islamisme salafiste et des Talibans afghans et qui tentait de combler le vide créé par l’incurie des partis progressistes et la mal gouvernance ambiante au Nigeria, est devenu depuis plus violent, plus meurtrier. En une dizaine d’années d’activité ou, si vous préférez, de folie meurtrière, il aura laissé sur le macadam au bas mot 3000 morts et causé la déstructuration de pans entiers des infrastructures nationales. Même pour un géant économique et démographique de 160 millions d’habitants tel le Nigeria, ce n’est pas rien.
C’est dans le but ultime de donner un coup de main au président Goodluck Jonathan dans sa lutte contre cette hydre, qui ne finit pas d’étendre désormais ses tentacules au-delà de ses frontières naturelles, que les Etats-Unis ont décidé d’inscrire, le mercredi 13 novembre 2013 sur leur liste noire de «terroristes», les groupes islamistes armés nigérians Boko Haram et Ansaru. Pour la petite histoire, Ansaru n’est autre qu’une faction dissidente de Boko Haram qui aura fait de son côté des centaines de morts depuis quatre ans qu’elle existe. Certes la volonté d’épauler le Nigeria dans sa lute contre cette secte meurtrière ne semble pas être la seule raison de cette prise de décision américaine.
En effet, à entendre certains spécialistes de la politique au pays de l’Oncle Sam, si jusqu’à présent Washington n’avait pas placé Boko Haram sur sa liste noire, c’est qu’il le jugeait peu dangereux pour les Etats-Unis. Sauf erreur ou omission, aucun intérêt américain n’a été attaqué à ce jour par ces islamistes à la peau basanée. Toutefois maintenant qu’il étend ses tentacules et ses attentats au-delà des frontières nigérianes et s’attaque à des organisations internationales telles que l’ONU et semble même filer le parfait amour avec les Talibans d’Afghanistan, les Shébabs somaliens, cela inquiète au plus haut point le pays le plus puissant au monde, qui craint de devenir à leur tour la cible des djihadistes nigérians. D’où la décision de les mettre sur sa liste noire, ce qui les prive de tout accès aux banques américaines, de toute transaction commerciale avec les Etats-Unis, gèle leurs avoirs et leur interdit l’entrée sur son territoire. Une décision à saluer à sa juste valeur et qui pourrait s’étendre, si ce n’est déjà fait, à ces fous de Dieu qui écument le septentrion malien et une partie du Niger. Avec l’entrée des Américains dans la danse, on pourrait espérer une stratégie plus large pour éradiquer l'extrémisme islamiste dans toute la sous-région

Boureima Diallo

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