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Le Quotidien N° 917 du 14/11/2013

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Editorial

Zéphirin Diabré A Kosyam : L’impossible modus vivendi avec Blaise Compaoré ?
Publié le vendredi 15 novembre 2013   |  Le Quotidien


Présidence
© Autre presse par Ivan Sama
Présidence du Faso : le chef de file de l`opposition reçu en audience
Jeudi 14 novembre 2013. Ouagadougou. Le président du Faso, Blaise Compaoré, a reçu en audience une délégation de l`opposition conduite par son chef de file, Zéphirin Diabré


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C’est le face- à- face de l’année. L’audience accordée par le président du Faso au chef de file de l’opposition, le 14 novembre dernier, un événement majeur dans les annales de la vie politique au Burkina. Cela pour deux raisons : d’abord, il n’est pas dans l’habitude du chef de l’Etat de rencontrer l’opposition, notamment son chef ; ensuite, le contexte de cette audience est marqué par l’envoi de signaux contraires du côté du pouvoir en ce qui concerne les réformes politiques et institutionnelles. Il est peu, en effet, de dire que le dialogue est rare entre le président Compaoré et son opposition. Depuis son installation en tant que chef de file de l’opposition, c’est la première fois que Zéphirin Diabré est reçu à Kosyam, bien après les autres composantes de la société, dont certaines sont devenues des habituées du palais présidentiel. Ainsi, les composantes coutumière et religieuse de la société civile ont été consultées par le locataire de Kosyam sur la question notamment du Sénat. L’opposition n’a pas eu ce privilège d’expliquer de vive voix sa position, au prétexte qu’elle n’a pas fait partie du CCRP. Un argument bien entendu peu convaincant, quand on sait que la mobilisation contre le Sénat était à l’instigation de l’opposition et que celle-ci avait même manifesté l’intention de rencontrer le chef de l’Etat. Mais, il vaut mieux tard que jamais. On attend maintenant de voir de quoi cette concertation historique va accoucher. Il n’y aura certainement pas de résultats spectaculaires pour un premier face-à-face.
Mais c’est surtout le fossé entre les deux camps, l’opposition et le pouvoir, qui incite à la prudence. Tout oppose en effet Blaise Compaoré et Zéphirin Diabré sur les choix politiques et institutionnels à opérer. Outre la gouvernance générale du pays qui ne convient pas du tout à Zéphirin Diabré, il y a surtout les questions de la mise en place du Sénat et de la révision de l’article 37. Sur ces deux sujets, le gouffre est abyssal entre le pouvoir et l’opposition sans qu’on ne voie ce qui peut les rapprocher. En effet, chaque camp campe sur sa position. Certes, le pouvoir a mis en berne son projet de Sénat, allant même jusqu’à voter une loi pour combler le vide institutionnel ainsi créé. Mais dans le fond, il n’a pas renoncé à son idée. Il est toujours dans la logique de mise en place du Sénat. Il en est de même pour l’article 37 de la Constitution limitant les mandats présidentiels à deux. Le pouvoir veut sauter ce verrou pour permettre au président Compaoré de pouvoir à nouveau se présenter à la présidentielle de 2015. Le site de Jeune Afrique rapporte que Salifou Savadogo du CDP est en mission ces jours-ci en Europe pour sensibiliser la diaspora sur le bien-fondé de la mise en place du Sénat et de la révision de l’article 37. Tout en se voulant un homme de dialogue, à travers cette rencontre avec le chef de file de l’opposition, on voit bien que le président du Faso, à travers l’activisme de ses proches, ne lâche rien de ses intentions. Ces signaux, apparemment contraires, reflètent la stratégie du pouvoir d’aller à visage caché vers la révision de la Constitution.
Rien que le 12 novembre dernier, ce langage de sourds entre pouvoir et opposition s’est encore manifesté lors du vote de la révision de la Constitution, en vue de combler le vide institutionnel né de la suspension de la création du Sénat. L’opposition a purement et simplement boycotté la séance. C’est donc dans un contexte de méfiance que Blaise Compaoré et Zéphirin Diabré se sont rencontrés. D’autant que le pouvoir use de diverses méthodes (des plus loyales aux plus louches) pour fragiliser l’opposition, comme le projet de révision du statut de l’opposition, auquel Zéphirin Diabré n’a pas été associé. Bref, en un mot comme en mille, les divergences sont trop profondes entre majorité et opposition, pour que grand-chose sorte du conclave de Kosyam. Zéphirin sait bien que ses faits et gestes sont scrutés par ces millions de Burkinabè qui lui font confiance. Il n’osera donc pas vendre son âme pour des intérêts aux antipodes de ceux de ses supporters. Mais pour le principe, ce type de rencontre n’est pas mauvais en soi, s’il participe des échanges que peuvent avoir le chef de l’opposition et le chef de l’Etat, avec pour objectif commun, l’intérêt supérieur du Burkina .

La Rédaction

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