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Au coin du palais : *Le gréviste de la faim de FILSAH en sursis de 12 mois
Publié le mardi 12 novembre 2013   |  AIB


L’usine
© Autre presse par DR
L’usine de la FILSAH


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SO et YS sont employés à la Filature du sahel (FILSAH), une entreprise implantée à Bobo-Dioulasso. Ils sont respectivement président et trésorier de l’Amicale des travailleurs de la zone industrielle (ATZI). Ils sont accusés d’abus de confiance sur la somme d’un million de F CFA appartenant à leur structure. Bien qu’ayant remboursé la somme détournée, ils ont tout de même été condamnés à 12 mois de prison avec sursis et à payer un franc symbolique comme l’a réclamé l’avocat de la partie civile. Selon les faits relatés aux audiences correctionnelles du Tribunal de grande instance (TGI) de Bobo-Dioulasso, le vendredi 8 novembre 2013, le million de francs représente le montant des cotisations de travailleurs de plusieurs unités de la zone industrielle. Et la noble idée n’ayant pas été encadrée par des textes en plus du fait que l’Amicale ne disposait pas non plus de récépissé, a conduit au détournement en lieu et place de la mission première de l’ATZI qui était de venir en aide aux membres en cas de difficultés. Sur la question des prêts, le président SO a affirmé qu’il suffisait seulement de le saisir pour qu’il ordonne le décaissement de la somme demandée par le membre. « Faux » ! répliqua l’un des plaignants qui a affirmé qu’il fallait faire une demande à la suite de laquelle le bureau allait statuer sur la possibilité d’accorder le prêt ou non. Suivant les faits racontés par SO, tout serait parti de l’opposition des responsables de la FILSAH à cette structure qu’ils accusent de monter les employés contre eux. Ils auraient alors exigé de leurs agents qu’ils ne participent plus aux activités de l’Amicale. C’est suite à ce blocage que SO aurait approché son trésorier YS pour un prêt, parce qu’il avait des difficultés financières. « J’ai pris les fonds par tranches », a-t-il dit. S’appuyant sur la très médiatisée « grève de la faim » de l’accusé SO courant 2013, l’avocat de la partie civile a révélé le manque de sérieux de ce dernier qui est loin d’être un exemple comme il a voulu le faire croire à travers sa lutte. Le parquet qui juge l’acte condamnable a requis une peine de 12 de prison ferme pour SO et son trésorier YS. La défense a d’entrée de jeu demandé la magnanimité des juges pour ses clients. Pour elle, une entité qui n’a pas de reconnaissance juridique ne peut pas se constituer partie civile. Enfin, il voit dans cette affaire la main cachée de la FILSAH qui veut en découdre avec SO qui n’est ni plus ni moins qu’une victime de sa lutte contre le mauvais traitement des travailleurs dont il est le délégué général.

*Du cimetière au tribunal
Après des peines de 12 mois avec sursis le 7 juin 2011 et de 12 mois de prison ferme le 21 mai 2012, RN a comparu le vendredi 8 novembre 2013 aux audiences correctionnelles du TGI de Bobo-Dioulasso pour recel de bétails. « Je partais pour creuser une tombe au cimetière le 2 octobre dernier, a dit RN, lorsque j’ai aperçu deux messieurs avec des sacs contenant des carcasses de deux moutons et d’une chèvre, tués et dépecés ». Selon ses propos, les deux infortunés auraient fui à sa vue, abandonnant leurs charges parce qu’ils étaient des voleurs. « Je savais que c’était volé mais j’ai juste déplacé ça pour revenir prendre », a-t-il indiqué. Tout semblait bien parti pour lui. Malheureusement, c’est à son retour, alors qu’il voulait prendre ce qui, en principe, ne lui appartenait pas, qu’il a été pris. RN comparaît ainsi pour la 3e fois, mais toujours pour les mêmes faits de vol et recel de moutons et chèvres qui semblent lui coller à la peau. Du vol qui lui était donc reproché, il a été retenu contre lui, les faits de recel tout aussi répréhensible. RN en a eu pour 18 mois de prison ferme, avec une amende de 300.000 F CFA et 80.000 autres francs à payer au propriétaire des deux moutons volés.

*« Je n’ai pas volé le groupe électrogène, je l’ai pris »
Pensionnaire de la prison courant 2010, AS a été pris le 6 octobre 2013 alors qu’il cherchait à se faire établir des papiers pour s’approprier une moto de marque KTM. Pour lui, c’est une moto qu’il a achetée dans la brousse, à Banzon, à 225 000 F CFA, avec un individu non identifié. Pour les juges, acheter une moto en brousse sans pièce n’est pas quelque chose à faire et de surcroît avec une personne inconnue. Il ne s’agit que d’une activité de recel d’engin dans laquelle AS s’est englué. Et en plus de l’affaire de la moto, AS a comparu ce vendredi 8 novembre 2013, pour avoir soustrait un groupe électrogène à un certain GY, à 2 heures du matin. Sur ce fait, il a reconnu les faits qui lui ont été reprochés mais refuse de croire qu’il s’agit d’un fait de vol. « Je n’ai pas volé, j’ai pris ça », dit-il, tentant de se justifier par le fait que la porte n’était pas fermée. Selon le procureur, ces propos sont contraires à la déclaration que l’accusé a faite à la police. Requalifiant donc le vol en recel, il a demandé que AS soit condamné à 12 mois d’emprisonnement ferme. Le juge a été plus dur, en lui infligeant une peine ferme de 18 mois.

Rassemblés par
Tielmè Innocent KAMBIRE

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