Le ministre de la Santé, Léné Sebgo, a animé un point de presse, le mardi 5 novembre 2013 à Ouagadougou. Il s’est agi de faire le point de la campagne de distribution gratuite des Moustiquaires imprégnées d’insecticides à longue durée d’action (MILDA) et la lutte anti-larvaire à travers la campagne de pulvérisation d’insecticides dans la capitale burkinabè.
Lancée officiellement le 11 juillet 2013 à Dédougou, dans la province du Mouhoun, la campagne de distribution gratuite des Moustiquaires imprégnées d’insecticides à longue durée d’action (MILDA) a permis, selon le ministère de la Santé, à 90 % des ménages dénombrés de se protéger des piqûres de l’anophèle, vecteur de la transmission du paludisme. Deuxième du genre après celle de 2010, elle s’inscrit dans les activités du plan stratégique 2011-2015 de lutte contre le paludisme. Selon le ministre, 8 853 731 MILDA sur 9623750 ont été distribuées à l’heure actuelle sur toute l’étendue du territoire soit un taux de distribution de 90 %. Seul le district de Boulmiougou n’a pas encore procédé à la distribution. L’opération de distribution y débutera le jeudi 7 novembre 2013. Par ailleurs, selon lui, les ménages qui n’ont pas pu avoir de moustiquaires devront se faire recenser dans les structures de santé. Les opérations d’application des bios larvicides et de pulvérisations extra-familiales effectuées avec la collaboration de la commune de Ouagadougou prendront fin en décembre 2013. Et ce, avec une évaluation finale qui déterminera le niveau d’atteinte des objectifs, l’effet sur les bénéficiaires et les recommandations pour la mise en œuvre éventuelle de projets similaires. Léné Sebgo a profité de l’occasion pour présenter les excuses du ministère de la Santé pour toutes les imperfections constatées lors de cette campagne de distribution des MILDA. Cette rencontre a connu la présence des Directeurs généraux du ministère, de la représentante de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et du maire de Ouagadougou, qui ont aussi donné des éléments de réponses aux préoccupations des hommes de médias.
Une maladie sans traitement spécifique.
S’il y a un sujet qui a surtout fait l’objet d’échanges entre les journalistes et le ministère de la Santé au cours de la conférence de presse animée le 5 novembre dernier, c’est celui de la maladie de la dengue « A côté du paludisme, il est important de relever que des situations inhabituelles ont été rapportées ces derniers temps. Cette situation a motivé le renforcement de la surveillance épidémiologique et des investigations, afin de mieux cerner le phénomène pour des actions vigoureuses », a déclaré Léné Sebgo. Les résultats préliminaires de cette investigation ont permis, selon le médecin-chef du service de pédiatrie du Centre hospitalier universitaire Yalgado-Ouédraogo, le Pr Ludovic Kam, de mettre en évidence 33 cas de dengue sur 111 cas suspectés.
Qu’est-ce que la dengue ?
La dengue est une maladie d’origine virale transmise par les moustiques du genre Aèdes.
Selon le premier responsable de la Santé au Burkina Faso, sur le plan clinique, les symptômes de la dengue sont similaires à ceux du paludisme à savoir, la fièvre, les céphalées, les douleurs articulaires et musculaires, les vomissements, les hémorragies. « Entre 2006-2008, il y a eu 683 cas de dengue confirmés dans les zones de Ouagadougou et Nouna. C’est une maladie qui se manifeste dans les zones urbaines et périurbaines par des gîtes de moustiques que l’homme a créés », a expliqué Dr Sodiomon Bienvenu Sirima, du Centre de recherches sur le paludisme. « En 2012, sur 10 000 moustiques capturés dans la ville de Ouagadougou, 30 étaient susceptibles de transmettre la dengue et en 2013, sur 16 000 moustiques capturés, on en avait 230 », a confié Dr Sirima. Le Pr Kam a, en outre, précisé que « cette année, sur sept cas de suspicion de dengue, cinq ont été confirmés ».
Cette situation, a indiqué Bienvenu Sirima, « s’explique par la forte pluviométrie enregistrée ces derniers mois, car, plus l’urbanisation est intense et moins contrôlée, plus les moustiques porteurs de la dengue se développent ». Même s’il reconnaît qu’il n’existe ni vaccin ni traitement spécifique pour cette maladie, le ministre de la Santé a indiqué que la prise en charge vise les symptômes (fièvre et anémies aiguës) dans le but de prévenir d’éventuelles complications.
Toutefois, il a, entre autres, invité les populations à utiliser les MILDA, les crèmes répulsives surtout dans la journée ; à contrôler les populations de moustiques par la gestion environnementale, afin d’éviter le paludisme et la dengue.