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L’Observateur Paalga N° 8497 du 12/11/2013

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Général Sanogo : quand un béret vert voit rouge
Publié le mardi 12 novembre 2013   |  L’Observateur Paalga


Le
© Autre presse par DR
Le capitaine Amadou Haya Sanogo président du CNDRE


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L’heure de rendre compte semble avoir sonné pour le capitaine, pardon, le général de corps d’armée malien, Amadou Haya Sanogo. Après la gloire à la tête de l’Etat par suite du putsch de mars 2012, le capitaine Sanogo, qui avait eu la grande faveur d’être bombardé général 4 étoiles, se voyait aménager ainsi une porte de sortie inattendue. Il se prenait à rêver, selon des proches, à un exil doré à Cuba loin du tumulte de Bamako. Mais hélas pour lui, les rebondissements dans la vie socio-politique au Mali viennent contrecarrer les desseins du généralissime de Kati. Les rêves sont en train de tourner au cauchemar.
Le 31 octobre dernier, en effet, un juge chargé de l’enquête sur la vingtaine de disparitions forcées de bérets rouges en 2012 (dans les combats du 30 avril de la même année entre bérets verts, favorables à l’ex-capitaine, et bérets rouges du camp de parachutistes de Djicoroni à Bamako, supposés favorables à l’ancien président destitué le 22 mars 2012, Amadou Toumani Touré), a émis des mandats d’amener à l’encontre de 17 militaires, dont le général Sanogo. Certes, étant l’un des plus hauts gradés de l’armée malienne, les conditions d’exécution du mandat d’amener contre lui devraient être discutées au niveau de la présidence. Mais, dans tous les cas, il devra comparaître devant le juge d’instruction, qui décidera, à l’issue de cette première audition, de l’inculper ou pas.
Mais les ennuis de l’ex-trublion de Kati ne s’arrêtent pas à cette épée de Damoclès judiciaire qui plane sur sa tête. Suprême humiliation, l’ex-homme fort malien assiste, impuissant, au retour aux affaires de ses «ennemis». Laissés-pour-compte et même pourchassés sous la transition, les bérets rouges, puisque c’est d’eux qu’il s’agit, refont de plus en plus surface, et ce, à la tête de l’armée. Le conseil des ministres du vendredi 8 novembre dernier, en effet, a nommé le général de division Mahamane Touré, précédemment directeur de l’école de maintien de la paix Alioune Blondin Beye, comme chef d’état-major général des armées. Le colonel-major Issa Ould Issa occupe désormais le poste de directeur général des écoles militaires. Par la même occasion, le comité chargé de réformer l’armée malienne, qui était dirigé par Amadou Haya Sanogo, a été dissout.
Comme si Sanogo devrait boire le calice jusqu’à la lie, le colonel Abidine Guindo, l’ancien aide de camp de l’ex-président malien Amadou Toumani Touré, accusé par les auteurs du putsch de mars 2012 d’avoir mené une tentative de contre-coup d’Etat et qui était détenu depuis seize mois, a été libéré.
Le moins que l’on puisse dire donc est que le béret vert Sanogo voit rouge. Reste à savoir jusqu’où ira sa descente aux enfers. Force est de reconnaître que le nouveau président Ibrahim Boubakar Keita aurait voulu fermer la parenthèse des putschistes et nettoyer les écuries de Sanogo qu’il ne s’y serait pas pris autrement. Le plus étonnant est qu’IBK était présenté comme le candidat soutenu à l’époque par la junte et, partant, par l’ex-capitaine qu’il est en train de mettre maintenant au pas si ce n’est à la touche. Mais Nicolas Machiavel ne prévient-il pas dans son célèbre livre Le Prince que «celui qui est cause qu’un autre devient puissant se ruine lui-même» ? De quoi donner des idées de lecture au général dans sa résidence surveillée.

Hyacinthe Sanou

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