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L’Observateur Paalga N° 8497 du 12/11/2013

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Sidéradougou : une histoire de cannibale
Publié le mardi 12 novembre 2013   |  L’Observateur Paalga




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Les chasseurs dozos de la zone de Sidéradougou ont abattu un homme le 9 novembre 2013. Il est accusé de l’enlèvement d’un bébé de 18 mois environ qu’il aurait braisé et consommé.

Selon des sources proches de Sidéradougou, localité située à 65 km de Banfora sur l’axe Gaoua, les faits remontent au mercredi 6 novembre 2013. Ce jour, une femme, avec son bébé de 18 mois environ au dos, s’était rendue en brousse pour chercher du bois. Après qu’elle eut fini de ramasser ce qu’elle était allée chercher et s’apprêtait à le transporter, elle vit un homme, un peu moins de la trentaine, s’avancer vers elle. Elle crut que ce dernier venait l’aider à porter son fagot sur la tête. Mais, contre toute attente, l’homme se jeta sur elle et tenta de la violer. Après une résistance farouche, la dame réussit à se défaire de lui, mais le bébé, lui, n’a pas eu la même chance. En effet, l’homme réussit à s’emparer du nourrisson et disparut dans la nature, devant une maman impuissante, qui regagnera presque nue son domicile.
Après l’alerte, les recherches n’ont pas permis de retrouver l’agresseur. C’est le lendemain que les habitants, en compagnie de la gendarmerie de la localité, feront ce triste constat à quelque 500 mètres des concessions : un bébé braisé dépourvu des membres inférieurs et de la tête. Selon la gendarmerie, des ossements ont été retrouvés sur les lieux de la grillade, et ces ossements ressemblent à ceux des membres inférieurs du nourrisson. La chair aurait été consommée par le bourreau. Les recherches entreprises par la gendarmerie dans les environs resteront vaines. Ces faits se sont déroulés à Kotou, un village situé à 5 km de Sidéradougou, et comme une traînée de poudre, la nouvelle s’est répandue dans tout le département, qui compte plus de 30 villages, créant ainsi la psychose ; malheureusement pour le cannibale, c’était l’enfant d’un chasseur dozo, et la confrérie s’est mobilisée.
Parallèlement, dans les mosquées comme dans les églises, «nous priions pour que soit arrêté cet être satanique», témoigne un habitant.
L’homme, du reste, avant cet acte ignoble, avait réussi à créer la panique au sein de la gent féminine. Celle-ci était sa cible lorsqu’elle se rendait en brousse pour chercher du bois ou des noix de karité. Certains lui attribuaient des pouvoirs mystiques, mais la battue organisée par les chasseurs dozos de Sidéradougou, aidés de ceux d’autres localités, ne durera pas longtemps : le suspecté de cannibalisme sera abattu le 9 novembre dernier aux environs de 16h.
Ce jour-là, le criminel, armé de couteau, s’est attaqué cette fois à un homme. Ce dernier lui opposera une résistance farouche, l’amenant même à battre en retraite. C’est cette victime qui portera l’information sur le lieu où il se trouvait aux dozos qui menaient sa traque depuis quelques jours, et la zone sera rapidement encerclée. Dans sa fuite, l’un des chasseurs le blessera avec son fusil. Il essayera d’opposer une résistance, mais un autre chasseur viendra en renfort, et le suspect est mortellement atteint.
Notons que son identité n’a pu être établie selon la gendarmerie, aucun document n’ayant été trouvé sur lui. L’homme qui a semé la terreur sur son passage à Sidéradougou jouissait-il de toutes ses facultés ? Quelles sont les raisons d’une telle cruauté envers un nourrisson ? Pourquoi ne s’attaquait-il qu’aux femmes ? Pourquoi vivait-il en solitaire ? A-t-il réellement mangé la chair du bébé ? Si oui, à quelles fins d’autant qu’il se nourrissait, selon certains, de viande de bétail et de volailles volée ? Autant de questions que le mort emporte dans sa tombe.

Luc Ouattara

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