Pour avoir connu plus de 4 décennies de dictature sous la révolution Jamahiriya arabe, dirigée par Mouammar Kadhafi, les Libyens, en principe, devraient opter pour une véritable voie démocratique où la sécurité et les politiques de développement sont de mise. Tel ne fût malheureusement pas le cas. En effet, depuis la chute brutale du guide libyen, les populations sont en proie à une insécurité où les assassinats et autres affrontements sont devenus le quotidien de ce peuple. Le constat est abracadabrant ! Le pays est confronté à un cycle infernal d’insécurité, de violences et de barbaries. Un tableau sombre face auquel, l’Etat, garant de l’autorité publique, a affiché une incapacité notoire. Certains iront jusqu’à ironiser que l’Etat a tout simplement cessé d’exister, en ce qui concerne notamment la gestion du volet sécuritaire. La sécurité étant la condition sine qua non de toute activité, il va sans dire que tous les autres domaines de la vie connaissent une léthargie. Une léthargie contre laquelle les autorités, visiblement, n’ont pas de remède.
En tout cas, c’est l’aveu d’impuissance honteusement décrété par le Premier ministre, Ali Zeidan, lors d’un point de presse qu’il a organisé le 10 novembre dernier. Pour le chef de la primature, une intervention militaire étrangère est possible (sic). L’imminence de cette intervention, a-t-il justifié, sera motivée par le fait que la communauté internationale ne tolérera pas un Etat, en pleine méditerranée, qui est source de violences, de terrorisme et d’assassinats. Et à Ali Zeidan de prévenir : « Ce sera une intervention de forces étrangères d’occupation ». Une mise en garde qui fait suite à la recrudescence des violences dans le pays : affrontements entre milices dans la ville de Tripoli, assassinats répétitifs. Le gouvernement libyen a reconnu donc être incapable de faire face à cette chienlit qui s’est installée. D’où cette sortie médiatique, non moins maladroite, du Premier ministre qui, toute honte bue, appelle à l’intervention étrangère. Pourtant, quand on est incapable de diriger, on démissionne. C’est aussi simple. Pour sûr, la déclaration ne manquera pas de commentaires.
En effet, les autorités libyennes se trouvent face à un monstre qu’elles ont créé. D’où toute leur incapacité à sévir face aux agissements des groupes armés qui ont été sollicités pour la conquête du pouvoir dictatorial de Mouammar Kadhafi. Maintenant que le pouvoir est un acquis, il faudra le gérer. Comme quoi, entre la théorie et la réalité de la gestion du pouvoir, il y a inéluctablement une différence fondamentale. Economiquement agonisant, politiquement inexistant, la Libye n’est pas loin de la Somalie, du nom de ce territoire abusivement appelé Etat, qui ne tient pourtant que par un gouvernement confiné entre 4 murs.
Faut-il alors regretter Mouammar Kadhafi sous le règne de qui ‘’aucun rat’’- c’est comme cela qu’il appelait ses citoyens- ne pouvait se permettre d’être maître de lui-même. A quoi sert donc de quitter une dictature pour tomber dans une soi-disante démocratie où la transition démocratique n’est jalonnée que par l’insécurité, les pillages et toute sorte d’atrocités.
C’est en cela que la communauté internationale est aussi responsable. Elle qui, osons le dire, est à l’origine de ce chaos dans lequel évolue le pays. Après avoir précipitamment bombardé le pays, assassiné le Guide, exploité les ressources, les occidentaux ont livré le pays aux bandes armées qui y sèment la terreur, la désolation et la misère. Il faut donc qu’ils les combattent alors. c’est d’ailleurs la seule solution pour ressusciter la libye .