Le holding bancaire ORAGOUP a lancé le mercredi 6 novembre 2013 à Ouagadougou, un appel à souscription à son emprunt obligataire d’un montant de 15 milliards de F CFA. A cette occasion, il a dévoilé ses ambitions aux opérateurs économiques et partenaires présents, ainsi que ses nouvelles acquisitions, parmi lesquelles la Banque régionale de solidarité (BRS).
Pour la première fois, ORAGROUP, le holding bancaire basé au Togo, a lancé sur le marché financier de la zone de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), un emprunt obligataire par appel public à l’épargne d’un montant de 15 milliards de F CFA. Dans ce cadre, Les responsables du groupe ont organisé le mercredi 6 novembre 2013 à Ouagadougou, une rencontre d’information sur les souscriptions aux obligations avec ses partenaires, les opérateurs économiques burkinabè, et autres investisseurs. Aussi ont-ils présenté l’opération d’emprunt et la nouvelle banque, à savoir ORABANK, qui va succéder à la Banque régionale de solidarité (BRS). Il est ressorti que les obligations, d’une valeur nominale de 10 mille F CFA, s’étalent sur 6 ans avec un taux d’intérêt de 6,75% brut, l’an. ORAGROUP bénéficiant d’un accord de siège au Togo, ces titres sont défiscalisés dans ce pays. Dans les autres pays, la fiscalité du pays de résidence des souscripteurs va être appliquée. ORAGROUP entend réunir le fonds prévus, c’est-à-dire l’emprunt obligataire en un mois, soit du 30 octobre au 29 novembre 2013. Le paiement des intérêts, ainsi que le remboursement du capital sont programmés semestriellement. Le premier versement des intérêts doit se faire à partir de la première date d’anniversaire de la jouissance des titres. Et selon les explications des représentants du consortium arrangeur de l’opération, Jean Etsé et Oumou Kalsan Diom, à partir de juin 2014, les souscripteurs vont commencer à percevoir les fonds. « L’emprunt est garanti de façon inconditionnelle à première demande, en intérêt et principal par plusieurs organismes, tels la BOAD et le FSA », a précisé M. Etsé, pour rassurer les potentiels souscripteurs. Et d’ajouter que le groupe s’engage à maintenir l’émission à hauteur des sommes collectées, au cas où le montant de l’emprunt ne serait pas atteint.
Boucler l’acquisition
de la BRS
A contrario, s’il y a surplus, (plus de 15 milliards), la priorité sera donnée aux souscriptions des personnes physiques. Quant à celles des institutions, elles vont être réduites au prorata du montant demandé. Par ailleurs, il est ressorti de la présentation du consortium que l’objectif visé par cette opération est la croissance et le développement de ORAGROUP. Boucler le financement de l’acquisition de la BRS à hauteur de 8,4 milliards de F CFA, et compléter le remboursement intégral des prêts-relais pris pour l’acquisition de la Banque togolaise de développement (BTD) se chiffrant à 6,6 milliards de F CFA, tels sont les projets à financer par l’emprunt. Ce qui va donner un nouveau souffle à ORAGROUP présent dans 12 pays d’Afrique subsaharienne parmi lesquels la Mauritanie, la Guinée, le Togo, le Bénin, le Tchad et le Gabon. Le groupe envisage d’améliorer ses offres de services, la qualité de ses produits et de poursuivre sa croissance grâce à cet emprunt. La BRS fait partie des premiers bénéficiaires de cette relance. A entendre le directeur général de la BSR, Karim Koné, ORAGROUP, en mettant, son expertise, son savoir faire bancaire et ses ressources financières au service de la banque régionale, permet à sa banque d’effectuer un saut qualitatif dans son développement. Après avoir salué la fidélité des partenaires de la BRS, il a invité les potentiels investisseurs à souscrire, en toute quiétude, aux obligations auprès de Coris Bourse et de la Société d’intermédiation financière (SBIF). En effet, selon lui, le temps des difficultés liées surtout à l’indisponibilité de mesures d’accompagnement pour la BRS est révolu. Et il s’annonce, avec la restructuration de la banque par ORAGROUP et son rachat par le même groupe de 51% de ses parts, un avenir prometteur. « Les difficultés ont été circonscrits et matriséês, ce qui va permettre à la banque de mieux participer au financement de l’économie », a insisté l’administrateur, directeur général adjoint du Groupe, Ferdinand Ngon Kemoum. A la question de savoir quel avantage les burkinabè tirent des souscriptions à l’emprunt obligataire de son groupe par rapport à celui de l’Etat Burkinabè fixé à un taux d’intérêt net de 6,5%, les responsables du groupe ont fait savoir, qu’il n’y a aucune incompatibilité entre les opérations. Les investisseurs ont entre autres, la possibilité de diversifier et de fluidifier leurs portefeuilles d’actifs, tout en contribuant au financement de l’économie dans la zone de l’UEMOA. Apparemment la mayonnaise semble avoir pris. Le directeur de la GA, Simon Pierre Gouem, et le promoteur de la laiterie moderne et professionnelle, Jean Ouoba, ont salué la nouvelle dynamique de la BRS. L’emprunt obligataire de ORAGROUP leur semble intéressan, du point de vue de sa rentabilité. C’est pourquoi ils n’ont pas la possibilité de souscrire aux obligations.