Le tour cycliste du Faso, édition 2012, a démarré depuis le vendredi 19 octobre sur les routes du pays. Après 3 étapes (Ouagadougou - Ouahigouya, Yako-Ziniaré et Kokologo-Boromo), ce sont les coureurs européens qui font le show à chaque arrivée. Mais les plus honorés sont les Etalons qui ont l'essentiel des maillots, dont le jaune, sur les épaules de Rasmané Ouédraogo.
C'est parti pour la 26e édition du tour du Faso. La caravane a déjà à son actif 3 étapes. La première, courrue de Ouagadougou à Ouahigouya, a été remportée par le Néerlandais Laender Schreurs. Celui-ci a fait le sprint pour la victoire en compagnie du Burkinabè Rasmané Ouédraogo et de l'Ivoirien Issiaka Cissé. Sur cette étape, et comme il est de coutume, le maillot jaune échoit au vainqueur de l'étape, donc au Hollandais.
Le samedi 20 octobre, les forçats de la route, 70 au départ, ne seront que 67 à enfourcher leur monture à Yako en direction de Ziniaré. Entre-temps, un Togolais et un Malien, arrivés hors délais la veille, ont été contraints de déposer les pieds à terre. Un Béninois a déclaré forfait. Là, c'est le Belge Koen Demuynck qui grille l'Algérien Adil Barbari sur la ligne d'arrivée. Cependant, la bonne affaire est burkinabè. En effet, Rasmané Ouédraogo, scotché dans les roues du Néerlandais à Ouahigouya, s'empare du maillot jaune et creuse un écart de 1mn 31s avec son poursuivant au classement général.
Boromo, le tronçon de l'enfer
Cap sur Boromo en s'ébranlant de Kokologo. Les coureurs étaient prévenus. Le bitume, à partir du carrefour de Koudougou jusqu'à destination, est tout sauf du goudron. Nids de poule, passages latéritiques, cailloux pour combler les crevasses, sont autant d'obstacles sur cette route de tous les dangers. Cela s'est confirmé avec la cascade de crevaisons et de chutes. Pratiquement, toutes les équipes en ont amèrement goûté. Les slaloms et les pannes mécaniques en ont été la cause. Finalement, l'on se demande pourquoi les organisateurs du Tour ont retenu ce parcours, car c'était envoyer les coureurs à l'abattoir. Ajoutée la canicule du jour, toutes les conditions de l'enfer étaient réunies.
Dans le camp burkinabè, on a misé sur la carte de la prudence. Rasmané Ouédraogo et le DTN nous l'on confié au départ : "Mes coéquipiers vont travailler pour la conservation de mon maillot. C'est la priorité. Il n'y a pas à se mettre la pression, même si nous savons que la menace belge et hollandaise est réelle", a souligné Razo, le ténor des Etalons.
Pour ce qui est de l'animation de cette étape, elle a démarré avec l'échappée de Harouna Ilboudo et de l'Algérien Hichem Chabane. De leur écart de 1mn 55's, celui-ci va s'effondrer à l'entrée de Sabou où s'est disputé le premier point chaud de la journée. Là, c'est l'Algerien Adil Barbari qui est le plus prompt. Dès lors, c'est un Belge, Styn Verbeke, qui prend la poudre d'escampette. Il fait une arrivée en solitaire à Tita, le 2e point chaud du jour.
Le 3e sprint intermédiaire au km 97,100 est l'affaire d'Abdoul Aziz Nikiéma des Etalons. Il est d'ailleurs le détenteur du maillot des points chauds.
Toutes les échappées étant annulées, un groupe de 19 cyclistes parvient tout de même à prendre de la distance sur les autres, pour l'arrivée à Boromo. Le maillot jaune y était. Ce sont eux qui vont disputer la victoire, remportée par le Néerlandais Leander Schreurs. C'est sa 2e victoire. Il est suivi par l'Allemand Philip Becker. Mais les positions au général sont restées statiques et Rasmané Ouédraogo a conservé son bien. "Il ne fallait pas risquer à vouloir discuter l'arrivée finale. On a laissé les gens attaquer car on conserve l'essentiel des maillots (jaune, point chaud et le vert du meilleur africain)", s'est réjoui le DTN, Martin Sawadogo. Le temps mis pour boucler les 128,9 km a été de 3h 23' 30, soit une vitesse moyenne de 38,004 km/h. Demain, le cap sera mis sur le parcours Boromo-Bobo, long de 170,8 km. C'est la plus grande distance de cette édition. Heureusement, les athlètes vont courir sur un bon bitume.