L’administration douanière du Burkina Faso accueille, dans le cadre de la collaboration avec son homologue sénégalais, une équipe cynophile dudit pays venue partager son expérience en matière de détection de stupéfiants. Une séance de démonstration a eu lieu dans ce sens, le vendredi 8 novembre 2013 à Ouagadougou.
« Comme nous aspirons à la modernisation de notre institution, nous avons besoin de nous inspirer des expériences d’autres pays ». C’est en ces termes que le directeur général des douanes du Burkina, Kuilbila Jean Sylvestre Sam a justifié l’opportunité de la présence d’une équipe cynophile sénégalaise en terre burkinabè. Composée d’un agent des douanes et d’un chien de race labrador, l’équipe dénommée «Grim-Sow», des noms des deux « coéquipiers », a posé ses valises dans la capitale burkinabè, le dimanche 3 novembre 2013. Depuis cette date, elle travaille en collaboration avec les services douaniers de l’aéroport international de Ouagadougou à la détection de produits prohibés comme la drogue. Au moment où la mission tire à sa fin, il a été initié une séance de démonstration, le vendredi 8 novembre, à l’effet de mettre en exergue l’efficacité de cette méthode. Le maître chien, Bocar Sow a, à l’occasion, expliqué les différentes phases de formation de son « binôme », Grim, avant de gratifier l’assistance d’une démonstration de détection qui a séduit plus d’un. Ainsi, selon M. Sow, la formation du chien s’est faite en trois étapes. Une phase préparatoire qui a consisté en la « sociabilisation » du chiot, dès ses trois premiers mois. A cette étape, a indiqué le chef de l’équipe, il a appris à se familiariser avec son maître, en jouant avec celui-ci. Il s’en est suivi la phase où l’animal a appris à partir de ses six mois de vie, à recevoir et exécuter des ordres. C’est à ce stade, qui a duré dix semaines, que le chien a commencé à intérioriser l’odeur des drogues douces, notamment le cannabis dont on a imbibé son joujou, censé être caché et qu’il recherchera chaque fois qu’on le lui demandera. Trois mois après cette phase, est intervenu un autre stage de quatre semaines, au cours duquel le labrador a intégré cette fois-ci les odeurs des drogues dures : héroïne, cocaïne, amphétamine, crack, ecstasy. «A partir de ces cinq mois, le chien peut détecter toutes les drogues existantes jusqu’à présent», a expliqué son maître. Pour éviter que l’animal ne s’en prenne violemment aux éventuels détenteurs de colis suspects, a précisé le douanier sénégalais, il faut préférer les races dociles comme par exemple, le berger allemand ou le labrador. Ce dernier est réputé pour ses qualités de chasseur et sa capacité à comprendre jusqu’à une centaine de mots différents. Le premier responsable des douanes burkinabè a salué la coopération tripartite Burkina-France-Sénégal qui a permis ce partage d’expériences entre pays du Sud. « Les années à venir, nous allons travailler à améliorer notre façon de contrôler, en intégrant des chiens avec éventuellement, l’accompagnement de la douane sénégalaise », a-t-il confié.