Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Femmes    Pratique    Burkina Faso    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Editorial
Article



 Titrologie



Le Quotidien N° 914 du 11/11/2013

Abonnez vous aux journaux  -  Voir la Titrologie

  Sondage



 Nous suivre

Nos réseaux sociaux



 Autres articles


Comment

Editorial

Règlement du cas de Kidal : c’est maintenant ou jamais !
Publié le lundi 11 novembre 2013   |  Le Quotidien


Ghislaine
© AFP par DR
Ghislaine Dupont et Claude Verlon, les deux envoyés spéciaux de RFI tués près de Kidal (Mali)


 Vos outils




 Vidéos

 Dans le dossier

Fallait-il que deux journalistes français soient tués pour que les lignes commencent enfin à bouger à Kidal ? Malheureusement, on est enclin à le croire. Les événements se sont effet accélérés après l’ignoble assassinat des deux journalistes de RFI. L’indignation générale suscitée par le double crime a jeté, de manière crue, la lumière sur la situation de Kidal, cette ville du Nord Mali toujours occupée par de multiples groupes armés. Mais, le drame a surtout mis en évidence le laisser-aller et le laxisme que la France et la communauté internationale observaient jusque-là vis-à-vis du principal occupant des lieux, le MNLA (Mouvement national de libération de l’Azawad). L’armée malienne jusque-là timide a renforcé ses rangs et reprend du poil de la bête. On a même assisté à un accrochage entre elle et des éléments du MNLA à Ménaka. Trois combattants du MNLA tués et deux autres arrêtés, c’est le bilan des affrontements qui ont les opposés. Par ailleurs, la France, sans déclarer la fin de son soutien implicite au MNLA, a tout de même décidé de renforcer sa présence dans la région de Kidal. Des jeunes maliens sont aussi entrés dans la danse en lançant un ultimatum au président Ibrahim Boubacar Keita pour un déploiement effectif de l’armée à Kidal. La mobilisation générale a concerné aussi l’ONU, dont le représentant au Mali a été dépêché à Ouagadougou pour arracher des concessions au MNLA. Le mouvement touareg consent ainsi décidé de libérer, à compter du 14 novembre prochain, deux sites qu’il occupe jusqu’à présent à savoir, le gouvernorat et la télévision nationale.
Le MNLA commence donc à lâcher du lest suite à la pression internationale. Mais son geste reste largement insuffisant puisque la question de son cantonnement n’est toujours pas réglée. En outre, on a l’impression que c’est toujours le MNLA qui dicte l’agenda sur le dossier de Kidal. Dans la grande cohue actuelle, en effet, il ne transparait pas un processus cohérent et bien mené, avec surtout une obligation faite au MNLA de rentrer dans les rangs. La nécessité s’impose donc, de réunir tout ce beau monde autour d’une table, pour faire le point de la situation et envisager les perspectives, sur la base de l’Accord de Ouagadougou. Le moment est venu en tout cas de trouver une solution définitive au cas Kidal. Les conditions sont réunies pour que les protagonistes de la crise se retrouvent autour de la table. Si l’on rate ce tournant, autant dire que c’est la porte ouverte à toutes les dérives, notamment des affrontements entre rebelles et forces loyalistes. En effet, si l’émotion consécutive à l’assassinat des journalistes de RFI retombe, sans que rien ne soit réglé, les deux principaux ennemis se retrouveront face à face, les doigts sur la gâchette. Il faut donc mettre à profit la période de branle-bas actuelle pour aplanir les divergences. Le MNLA, particulièrement, a intérêt à un dénouement heureux de la crise. Le premier acte de ce happy end serait qu’il accepte, de façon volontaire, de cantonner ses troupes. Sinon, il pourrait être amené à le faire sous la contrainte et donc à son désavantage. En tout état de cause, la comédie a assez duré. Les Maliens et la communauté internationale ne supporteront pas encore longtemps ses caprices d’enfant gâté. Avant que son allié français soit amené, sous diverses pressions, à le lâcher, il a intérêt à enfin jouer franc-jeu, en cohérence avec sa signature apposée sur l’Accord de Ouagadougou. Dans cet accord, les signataires, y compris le MNLA, se sont dits « soucieux de préserver l’unité nationale et l’intégrité territoriale de la République du Mali ». Si ce principe de l’intangibilité des frontières est accepté de tous, alors il n’y a pas de raison que le MNLA continue à tergiverser, en brandissant chaque fois, l’épouvantail de l’autonomie, voire de l’indépendance. Le président IBK semble en tout cas perdre patience. Les législatives fixées au 24 novembre approche à grands pas. C’est donc une course contre la montre qui s’est engagé, à l’image de la présidentielle. La crédibilité de IBK est donc en jeu pour avoir décrété que la souveraineté du Mali et le retour de Kidal dans le giron national sont non négociables .

La Rédaction

 Commentaires