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Blaise Compaoré, président du Faso « Je préfère ne pas changer après le pouvoir »
Publié le dimanche 10 novembre 2013   |  L’Hebdomadaire


Célébration
© Présidence par DR
Célébration du 20è anniversaire de l’OHADA : Séance de travail des président ivoirien, béninois, nigérien et togolais avec le président Burkinabé Blaise Compaoré.
Mercredi 16 octobre 2013. Ouagadougou. Palais de la Présidence du Faso. Les Présidents Alassane Ouattara, de la Côte d’Ivoire, Mahamadou Issoufou, du Niger, Faure Essozimna Gnassingbé du Togo et Boni Yayi du Bénin en Séance de travail avec le président Burkinabé Blaise Compaoré.


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En marge de la dernière Assemblée générale des Nations unies qui s’est déroulée fin septembre à New York, le président du Faso a eu un calendrier particulièrement chargé. Rencontre avec des autorités américaines, des partenaires bilatéraux et multilatéraux, des amis du Burkina mais aussi des hommes de médias. C’est ainsi qu’il a accordé au New African, Le Magazine de l’Afrique, en version française, un bref entretien. Blaise Compaoré y évoque ses actions de médiation, la situation économique du Burkina et sa vie après le pouvoir. Nous vous proposons cet entretien dont le texte nous a été transmis par la direction de la communication de la présidence du Faso.



Vos talents de médiateur ont été salués par la communauté internationale. Qu’est-ce qui fait courir Blaise Compaoré ?

Je cours après la paix tout simplement ! La paix est essentielle pour imaginer tout le reste. Au Gabon, on dit que la paix pour la Nation, c’est comme la santé pour l’Homme. Un homme qui est malade ne va pas au bureau, il ne travaille pas, il ne va pas à l’école.

Une nation qui est malade arrête également de produire… De plus, quand les problèmes soulevés sont des situations à nos frontières, il faut agir. Comme c’est le cas pour la Côte d’Ivoire, le Mali, et ailleurs. Mon acte peut se comprendre beaucoup plus comme un élan du cœur, pour aider profondément.

Concernant le Burkina Faso, êtes-vous optimiste, à mi-parcours du plan de croissance 2011-2015 ?

Nous avons en effet adopté pour la période 2011-2015 une stratégie de croissance accélérée et de développement durable. Elle vise une hausse moyenne du PIB de 10 % par an, ainsi que la réduction de l’indice de la pauvreté à moins de 35 %, à l’horizon 2015. Je suis optimiste compte tenu des dispositions que nous avons prises et des premières tendances observées.

Certes, la machine économique a certainement pris du retard avant de se mettre en marche, mais aujourd’hui nous sommes en train d’atteindre l’objectif de 10 % de croissance environ, à l’horizon 2014. Le Burkina Faso doit tenir compte d’un environnement régional et international moins porteur, qui a pesé sur nos performances. Mais, aujourd’hui, je peux dire que la tendance actuelle va nous permettre d’atteindre nos objectifs.

Votre pays bénéficie d’un boom minier. Quelles en sont les retombées en termes de redistribution des richesses pour les Burkinabé ?

Boom minier, le terme est excessif… Certes, nous avons des mines déjà exploitées. Mais les grandes mines, celles qui forgent les perspectives à venir du pays, n’ont pas vraiment démarré, à l’exception d’une seule. Néanmoins, l’Américain Newmont Mining Corporation va s’implanter dans le pays ; ce leader mondial du secteur prévoit plus d’un milliard de dollars d’investissements.

Côté canadien, Iamgold a déjà investi plus d’un milliard de dollars. En fait, le Burkina Faso est encore, peut-être, le 4e producteur africain. Mais il est certain que les perspectives sont bonnes.

Le coton constitue l’un des piliers de l’économie burkinabè. Quelle est la situation actuelle du secteur ?

En 2012/2013, une fois encore, nous avons occupé la première place en Afrique subsaharienne en matière de production cotonnière. Le pays a enregistré une production de 650000 tonnes, nous attendons 700000 tonnes pour la campagne 2013/2014.

Nous avons pu obtenir ces résultats grâce à une réforme des structures, effectuée au niveau des sociétés qui produisent, par la privatisation de certaines zones. Mais aussi parce que nous sommes allés vers ce coton de meilleure qualité, tant en termes de productivité que de capacité de résistance. Nous espérons continuer d’en tirer profit.

Dans le cadre de l’intégration régionale, quels sont les projets importants pour le Burkina Faso ?

Il faut dire que notre région a besoin de fluidifier davantage le trafic, le mouvement des personnes et des biens. Il demeure beaucoup trop de contrôles, parfois illégaux, qui empêchent cette fluidité. C’est pourquoi j’ai été désigné, au dernier Sommet africain, pour superviser le mécanisme à mettre en place pour rendre encore plus fluide la circulation des personnes et des biens dans notre espace économique.

Nous allons renforcer l’électrification ; avec le Ghana, le Nigeria, le Mali, la Côte d’Ivoire, nous avons décidé d’un tarif extérieur commun pour 2014. Nous envisageons aussi la création d’une monnaie commune pour la région d’ici à 2022.

Comment envisagez-vous votre parcours après l’exercice du pouvoir, cette « vie de l’après » ?

Je préfère ne pas changer après le pouvoir. Je pourrais être, peut-être, journaliste et exprimer ce que je ne peux pas écrire aujourd’hui !

Et en termes d’image ?

Je pense que ceux qui m’ont élu à mon arrivée trouvent que je n’ai pas changé. Je préfère ne jamais changer. Je souhaite être toujours tel que je suis, simple, ouvert et toujours heureux de vivre comme les autres et avec les autres.

Propos recueillis par Célhia de Lavarène

NB  : Le titre et le chapeau sont de la rédaction de L’Hebdo du Burkina.

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