Une équipe gouvernementale de la Banque mondiale a visité les activités sur le terrain du Programme de productivité agricole en Afrique de l’Ouest (PPAAO)-Burkina, du 28 au 29 octobre 2013 à Banfora, Bama et Bobo-Dioulasso. C’est une visite à mi-parcours des actions du projet, en collaboration avec l’Institut de l’environnement et de recherches agronomiques (INERA).
Le Programme de productivité agricole en Afrique de l’Ouest (PPAAO) est initié par la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CDEAO) avec l’aide financière de la Banque mondiale, du Royaume d’Espagne, de l’Etat burkinabé et des bénéficiaires. L’approche du projet est basée d’une part, sur l’intégration et l’harmonisation des politiques nationales agricoles et d’autre part, sur l’établissement de liens étroits entre la recherche, la vulgarisation, les producteurs et les opérateurs privés. Il est un programme de dix ans exécuté en deux phases de cinq ans. La phase actuelle du Programme au Burkina Faso qui court de 2011à 2016 a un coût global de 11,680 milliards de francs CFA. C’est dans cette phase à mi-parcours de la première phase qu’une visite conjointe gouvernement -Banque mondiale a été organisée du 28 au 29 octobre 2013 pour constater les activités en cours. Ainsi, la mission a visité le parc à bois de manguier et de collecte de porte-greffe de la station de l’INERA de Banfora, dont les recherches visent l’amélioration variétale du manguier et la lutte contre les nuisibles. A Bama, elle a visité un champ de riz où est expérimentée la bio efficacité du « stromp-cs » et de la sarcleuse buteuse SBK2, et un autre champ de sauvegarde des variétés de maniocs du Burkina Faso. Elle a également visité des champs d’expérimentation du système de reproduction d’intensification du riz à base de fumure organique et un système de riziculture intensive. Toujours à Bama, la mission s’est entretenue avec les femmes du Centre d’étuvage du riz du département. Elle a aussi été voir une évaluation primaire d’une variété d’oignon qui réussit en hivernage au Centre de la protection des végétaux de Bobo-Dioulasso afin de s’assurer qu’elle peut être vulgarisée au Burkina Faso. Enfin, les visiteurs sont allés sur les installations du Centre national de spécialisation, et ont échangé avec l’équipe du laboratoire avant de se rendre sur le site du laboratoire de la Campagne panafricaine d’éradication de la mouche tsé-tsé et du trypanosome (PATTEC), en construction.
Vers une intensification durable de la production agricole
Pour le spécialiste en suivi et évaluation du PPAAO, Aziz Thombiano, cette mission entre dans la cadre des supervisions de la Banque mondiale et coïncide avec la revue à mi-parcours des activités par le projet en collaboration avec l’INERA. Pour le cas de la visite de la station de l’INERA de Banfora, a affirmé M. Thombiano, la mission est venue voir les travaux de recherches qui sont en train de s’effectuer pour la production et l’amélioration variétale des chaines de valeur du manguier. Par ces travaux, il sera inventorié toutes les variétés de mangues disponibles au plan national et sous régional et proposé, par la suite aux producteurs, les nouvelles variétés résistantes à la mouche du fruit ayant une grande productivité, et se vendant bien sur le marché. « Le PPAAO s’est fixé pour objectif de générer et de diffuser des technologies améliorées pour l’intensification durable de productions agricoles dans un contexte de coopération scientifique régionale, en vue de contribuer à l’accroissement de la productivité agricole », a-t-il laissé entendre. Quant au co-chargé du PPAAO/Burkina pour la Banque mondiale, Elisée Ouédraogo, il estime qu’au regard des réalisations dans la cadre du projet, il y a des motifs de satisfaction. « En visitant les différents sites, nous constatons qu’il y a des potentiels à valoriser au profit des producteurs par rapport à tout ce que nous pouvons ressortir de nos centres de recherches comme connaissances, acquis et technologies à disséminer », a-t-il signifié. A l’issue des visites, M. Ouédraogo pense que des efforts sont faits sur le terrain, et a souhaité que l’on puisse tirer le maximum de bénéfices pour la promotion et la valorisation du secteur agricole. « Nous constatons aussi qu’il y a beaucoup de travail à faire à tous les niveaux. Il faut que nous voyons comment accompagner le gouvernement pour sécuriser les investissements pour la recherche », a-t-il conclu.