OUAGADOUGOU - Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a appelé jeudi à Ouagadougou les pays du Nord à financer ceux du Sud dans une optique de développement durable et afin de lutter contre le changement climatique.
"Le monde développé a des capacités, des moyens, de l'argent, pour faire face à cela. Pas vous. Il est naturel que le monde développé fournisse le financement et la technologie pour répondre à ce problème, l'atténuer et (vous) permettre de (vous) adapter à ces changements", a affirmé M. Ban à l'occasion d'un déplacement au Burkina Faso, troisième étape de sa tournée au Sahel.
Le responsable de l'ONU a également appelé les pays africains à se saisir du problème: "L'Union africaine (UA)devrait défendre cette cause. Si vous ne parlez pas fort, qui le fera ?".
Selon lui, le Burkina Faso est "l'un des pays africains qui a été le plus touché par le changement climatique".
Les Etats membres de l'ONU se sont mis d'accord l'an passé à Doha sur un "accord contraignant sur le changement climatique d'ici 2015", a rappelé le secrétaire général de l'ONU, ajoutant: "Il nous reste deux ans.Sommes-nous prêts ?".
Ban Ki-moon voyage depuis mardi dans le Sahel avec plusieurs chefs d'institutions africaines et internationales, dont l'UA, l'Union européenne (UE), la Banque mondiale (BM) et la Banque africaine de développement (BAD).
Mardi au Mali, il avait assuré que la communauté internationale resterait "aux côtés des peuples du Mali et du Sahel", vaste région dont la population est estimée à environ 80 millions d'habitants, dont un quart ont été confrontés en 2012 à l'insécurité alimentaire, selon la Banque mondiale.
Mercredi au Niger, Ban Ki-moon avait plaidé pour les droits des femmes dans le Sahel, afin de contenir la fécondité très importante dans cette région, notamment au Niger, où elle est la plus élevée au monde, avec 7,6 enfants par femme.
Le secrétaire général de l'ONU a quitté Ouagadougou jeudi vers 14H00 GMT en direction du Tchad, où il terminera son voyage sahélien.
La BM et l'UE ont annoncé ces derniers jours qu'elles débourseront plus de 6 milliards d'euros dans les années à venir pour le Sahel.
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