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L’Observateur Paalga N° 8494 du 7/11/2013

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SG de l’ONU au Sahel : "Le général" Moon en tournée d’inspection
Publié le jeudi 7 novembre 2013   |  L’Observateur Paalga


Poignée
© Présidence par DR
Poignée de main entre le président du Faso, Blaise Compaoré, et le secrétaire général de l`ONU, Ban Ki-moon, le 25 septembre 2013 à New York


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En tournée dans quatre pays du Sahel (Mali, Burkina, Niger et Tchad), le Secrétaire général de l’Onu, Ban-Ki-Moon, a foulé le sol burkinabè hier 6 novembre dans la soirée. Au menu de cette visite au pas de charge, une audience avec le président du Faso et une visite de terrain, puisque le patron de l’ONU est accompagné de puissants hommes de cette planète, notamment Jim Yong Kom de la Banque mondiale et James Kaberuka de la BAD.

Bien sûr, avec les autorités burkinabè, il a été question de la "stratégie intégrée des Nations unies pour le Sahel", cette sorte de nouveau paradigme concocté depuis quelques années pour sortir cette région du monde peuplée de 80 millions d’âmes du sous-développement quasi endémique.

Mais le propre d’un événement étant d’être rattrapé par un autre, sans doute la situation plus que préoccupante dans la zone sahélo-saharienne a dû meubler les entretiens entre le n°1 onusien et le médiateur attiré de la CEDEAO dans la crise malienne, Blaise Compaoré.

Au Mali justement, à la veille de ce séjour burkinabè, ce fut un genre de débrifing entre le pouvoir et Ban-Ki-Moon. Ce dernier a fait entendre à Bamako que "la Communauté internationale resterait aux côtés des peuples du Mali et du Sahel", et qu’il est temps d’agir hic and nunc dans cette "région fragile d’Afrique". En fait, Ban-Ki-Moon a endossé la tenue d’un général multiétoilés plutôt que celle de l’agent du développement.

Et cette virée impromptue à Tombouctou, la ville aux 333 saints, toujours en proie à la guerre asymétrique, vise à convaincre davantage le saint des saints onusiens de l’urgence de pacifier le Nord-Mali. L’assassinat à Kidal la semaine dernière des deux journalistes de RFI achève de démontrer que, même affaiblie, la pieuvre djihadiste a toujours des tentacules actifs. Hier au moment où nous bouclions la présente édition, le site mauritanien d’information "Sahara Médias" (habituel canal médiatique des groupes djihadistes) rendait public un courriel dans lequel la phalange islamiste al-Ansar revendique l’odieux meurtre de nos deux confrères de la radio mondiale. Une revendication qui tombe le jour choisi pour rendre hommage au musée du Quai Branly aux deux suppliciés. Une façon cynique d’étouffer la voix et les pleurs des parents et proches des disparus.

On ne le sait que trop, le développement est consubstantiel à la paix et à la sécurité. Or des plages de l’Atlantique jusqu’aux confins de Tasmakat au nord du Burkina en passant par Niamey au Niger et Tamanrasset en Algérie, l’insécurité due aux guerres imposées par les hommes bleus est devenue permanente.

Et le président malien, IBK, ne dit pas autre chose lorsqu’il établit un lien insécable entre sécurité, développement et paix.

On imagine donc qu’en aparté, Ban-Ki-Moon et IBK se sont longuement appesantis sur le brûlot septentrional malien. En particulier, tous ont dû s’accorder sur le point qu’il est plus que temps que Kidal redevienne de jure et de facto partie intégrante du Mali.

L’âge d’or des rapts, des prises d’otages, des assassinats et des revendications indépendantistes doit prendre fin. Bref, le califat que tentent d’instaurer les djihadistes doit rester lettre morte.

Plus facile à dire qu’à faire, et ce déplacement de Ban-Ki-Moon n’aura de sens que s’il est suivi d’effets immédiats, notamment par des actes concrets pour étoffer en hommes et en matériel la Minusma, qui demeure le parent toujours pauvre dans cette guerre. Une Minusma qui peine à épauler efficacement Serval. Car rien n’est encore gagné à Kidal, puisque c’est en pleine "Hydre", autre opération conjointe (Minusma-Serval-militaires maliens) pour nettoyer les poches terroristes, qu’est intervenu l’horreur de Kidal.

En vérité, ce déplacement de Ban-Ki-Moon en personne achèvera de le convaincre d’agir et vite, car, sans cette paix réelle, les tombereaux de dollars promis au Mali par les partenaires au développement seront engloutis par les sables du Sahel, condamnant les donateurs au châtiment du tonneau des Danaïdes.

Zowenmanogo Dieudonné Zoungrana

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